« Les saints ne demandent pas à être applaudis, mais à être imités », rappelle le cardinal Comastri en saluant la canonisation de Jean XXIII et Jean-Paul II.
Après la fête de la canonisation, dimanche 27 avril, un fleuve de visiteurs a rempli à nouveau la place Saint-Pierre ce 28 avril au matin, pour une messe d’action de grâce en l’honneur de Jean-Paul II.
Devant 80.000 fidèles, en grande partie polonais, le cardinal Angelo Comastri, archiprêtre de la basilique Saint-Pierre, a invité l’Église à « recueillir l’héritage et l’exemple de sa foi contagieuse », citant Jean-Paul II lui-même : « les saints ne demandent pas à être applaudis, mais à être imités ».
Le cardinal Comastri a évoqué les funérailles du nouveau saint : « Le 8 avril 2005, il y a tout juste neuf ans, beaucoup d’entre nous étions ici, sur cette place, pour saluer une dernière fois Jean-Paul II », mais aussi la soirée du 16 octobre 1978 lorsque s’est présenté à la loggia de la Basilique Saint-Pierre le pape qui venait d’être élu, Karol Wojtyla, premier pape slave de l’histoire.
« Loué soit Jésus-Christ ! » s’était exclamé Jean-Paul II, et c’était « le cri de sa foi, ce fut le premier mot de son pontificat ». Pour le cardinal Comastri, le saint pape est « un roc dans la foi ». Une foi « franche et ferme, convaincue, forte et authentique, libre de toute peur et de tout compromis ».
« Jean-Paul II, a eu le courage de dire ouvertement la foi en Jésus, à une époque d’apostasie silencieuse de la part de l’homme rassasié, qui vit comme si Dieu n’existait pas », a poursuivi le cardinal. Et « Jean-Paul II a eu le courage de défendre la famille, qui est un projet de Dieu inscrit en lettres claires dans le livre de la vie. Il a défendu la famille alors que se diffusait la confusion et une agression publique de la famille, dans une folle tentative d’écrire une anti-genèse, un contre-projet du Créateur ».
« Jean-Paul II a eu le courage de défendre la vie humaine à une époque où se diffusait une culture du rebut, comme l’a exprimé souvent le pape François, qui est une régression de la civilisation », a-t-il ajouté.
Le pape Wojtyla a aussi eu « le courage de défendre la paix alors que soufflaient des vents de guerre sourds » et le courage d’entrer dans le monde des jeunes, « pour les libérer de la culture du vide et de l’éphémère et les inviter à accueillir le Christ », qui est « l’unique lumière de la vie et le seul capable de donner au cœur humain la plénitude de la joie».
Jean-Paul II a étendu au monde entier la « joie d’être prêtre », la « joie d’appartenir au Christ » et de « se dépenser totalement pour la cause de son Royaume », a encore affirmé le cardinal qui a conclu son homélie en rappelant que le pape polonais avait proposé « avec force et conviction la dévotion à Marie », après « l’hiver marial » qui avait caractérisé la « première phase post-conciliaire ».
Les salutations initiales ont été confiées au cardinal Stanislas Dziwisz, secrétaire personnel de Karol Wojtyla pendant quarante ans et aujourd’hui archevêque de Cracovie. Le cardinal polonais a présenté Jean-Paul II comme un « fils de la terre polonaise, le pape de la Divine miséricorde » qui « a, à son tour, mis en œuvre les décisions du Concile et introduit l’Église dans le troisième millénaire de la foi chrétienne ».
Rappelant que l’Italie était devenue pour Jean-Paul II « une seconde patrie », le cardinal a assuré qu’aujourd’hui, « il la bénit de là-haut, de même qu’il bénit la Pologne et le monde entier. Dans son cœur, toutes les nations, cultures et langues ont trouvé une place ».
Traduction d’Hélène Ginabat