Le martyrologe romain fait mémoire, le 14 avril, de la bienheureuse religieuse espagnole, Isabelle Calduch Rovira, vierge et martyre (+1937).
Elle était née en Catalogne, à Alcalá de Chivert, dans le diocèse de Tortosa et la province de Castellon de la Plana, le 9 mai 1882, dans une famille de cinq enfants.
Des voisins ont témoigné: « Elle a vécu son enfance dans une atmosphère très chrétienne, notamment par la charité envers les plus pauvres. Avec une amie, elle allait ainsi porter à manger à une dame âgée, et elle l’aidait aussi pour sa toilette et le ménage de sa maison. »
Elle pensait au mariage avec un jeune de sa ville, lui aussi catholique engagé, quand elle entendit l’appel du Christ à le suivre de plus près. Son frère José a témoigné de sa liberté totale: « C’est la vocation seule qui a poussé ma soeur à entrer en religion. »
Et elle entra, avec le consentement de ses parents, chez les Clarisses capucines de Castellon de la Plana: elle prit l’habit en 1900, à dix-huit ans. L’année suivante, elle prononça ses voeux temporaires, et ses voeux perpétuels le 30 mai 1904, à 22 ans.
Ses compagnes la décrivent ainsi: « Elle était d’un tempérament pacifique et aimable, toujours joyeuse. C’était une religieuse exemplaire. Toujours contente. Observant attentivement les Règles et les Constitutions. Regard modeste, parole prudente, prompte au renoncement, spécialement pour les repas. Elle était estimée de toute la communauté. C’était une âme à la vie intérieure intense, avec une grande dévotion pour le Saint-Sacrement, la Vierge Marie et saint Jean Baptiste. »
On lui confia la charge de maîtresse des novices. Elle se distingua par son zèle et sa justice, sans manifester de préférence entre les novices.
« Je me suis faite religieuse pour mieux servir Dieu, disait-elle. Dieu nous appelle sur le chemin de la sainteté ».
Mais la persécution anti-catholique qui a accompagné la Guerre civile espagnole obligea le monastère à fermer ses portes. Isabelle se réfugia chez son frère prêtre, Mosen Manuel, à Alcala de Chivert, et elle y vécut retirée, dans la prière.
Mais elle fut rattrapée par les violences: le 13 avril 1937, elle fut arrêtée par des miliciens en même temps que le P. Manuel Geli, un franciscain.
Ils furent conduits devant le Comité local d’Alcala de Chivert, où ils furent injuriés et maltraités. Elle fut finalementassassinée près du cimetière de Cuevas de Vinroma, dans la région de Castellon. Elle avait 54 ans. Elle mourut, comme elle avait vécu, « pour le Christ Epoux », selon l’expression du martyrologe romain.