Marie, la première dans la douleur et dans la joie

Lectio Divina pour le Dimanche de Résurrection (20 avril)

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Obscurité sur toute la terre : Jésus, Lumière du monde, a été éclipsé par les humiliations, le rejet du peuple, l’abandon de ses amis, la mort en Croix… et son âme a été soumise aux tourments : Abandon du Père ? Quel sens du sacrifice, si Judas va se pendre ? 

Une seule lumière à ses côtés, colonne de foi et d’abandon : sa Mère. Jésus s’appuie sur elle pendant la Passion. Elle maintient l’espérance pendant cette nuit que fut le Samedi Saint : elle est seule à attendre la Résurrection. Elle est l’étoile du matin qui s’efface lorsqu’apparaît le Christ ressuscité. Elle est la première, dans la douleur de la Passion et dans la joie de Pâques.

L’intégralité de cette Lectio Divina est disponible en ligne.

Lumière sur les Lectures
Saint Paul, dans sa Première aux Corinthiens (2º lecture), utilise l’image du vieux ferment : à son époque, cela désigne la pâte conservée tout au long de l’année, à moitié pourrie, qui contient la levure, et donc représente la perversité et le vice de l’ancienne vie, avant la conversion. C’est pourquoi les fêtes de printemps, chez les peuples sédentaires, se célébraient autrefois avec du pain azyme (nouvelle année, nouvelle vie, nouveau pain).

La coutume est passée chez les Hébreux par les prescriptions sur la Pâque (Ex 12), et c’est le Christ, nouvel agneau pascal, qui nous a apporté la nouvelle vie par son immolation sur la Croix. Le mystère de l’Immaculée Conception peut s’exprimer par cette image, puisque Marie n’a pas hérité du vieux ferment du péché originel, comme l’exprime le Concile :
« L’usage s’est établi, chez les saints Pères, d’appeler la Mère de Dieu la Toute Sainte, indemne de toute tache de péché, ayant été comme pétrie par l’Esprit Saint, et formée comme une nouvelle créature. » (1)

Pour la méditation
Pendant la période de Pâques, nous allons méditer beaucoup de récits d’apparitions de Jésus ressuscité ; mais un personnage semble oublié, laissé dans l’ombre, ou plutôt discret dans son silence… la Vierge Marie : elle est pourtant mentionnée avant – au pied de la Croix, puis après – au Cénacle lors de la Pentecôte. L’Écriture semble jeter un voile pudique sur la rencontre si émouvante entre la Mère et son Fils vainqueur de la mort.

Jean-Paul II n’hésitait pas à l’évoquer :
« Il n’est pas pensable que la Vierge, présente dans la première communauté des disciples, ait été exclue du nombre de ceux qui ont rencontré son Fils ressuscité d’entre les morts. Au contraire, il est vraisemblable que la première personne à qui Jésus ressuscité est apparu a été sa mère. Son absence du groupe de femmes qui s’est rendu au tombeau à l’aube peut constituer un indice du fait qu’elle avait déjà rencontré Jésus. Le caractère unique et spécial de sa présence au Calvaire et son union parfaite à son Fils dans ses souffrances suggèrent une participation très particulière au mystère de la résurrection. » (2)

Nous imaginons Marie, pendant le grand silence du Samedi Saint, qui attend patiemment l’Aurore où son Fils reviendra. Comme l’Église qui scrute aujourd’hui les Écritures et attend patiemment l’Aurore finale où le Christ reviendra dans sa gloire.

La piété populaire a imaginé de mille façons l’instant unique où Jésus et Marie se sont rencontrés. Saint Vincent Ferrier nous décrit ainsi une scène grandiose où Marie prend place parmi les grands personnages de l’Ancien Testament :
« Le Christ raconta à Marie ce qu’il avait fait aux enfers, comment il avait enchaîné Satan, et présenta à sa Mère les patriarches qu’il en avait amenés. Et tous la saluèrent d’une inclination profonde. Je vous laisse à penser quels furent les sentiments d’Adam et d’Eve lorsqu’ils dirent à la Vierge Marie : « Bénie sois-tu notre fille et notre Dame, toi dont parlait le Seigneur lorsqu’il dit au serpent : je mettrai une hostilité entre toi et la femme. » Eve ajouta : « J’ai fermé par ma faute le paradis, mais toi, pleine de grâce, tu l’as ouvert à nouveau. » Et chaque Prophète lui disait tour à tour : « J’ai prophétisé de toi ici ou là dans mon livre », puis tous la saluèrent en disant : « Tu es la gloire de Jérusalem, la joie d’Israël et l’honneur de notre peuple. » Et la Vierge leur rendit leur salut par ces mots : « Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple que Dieu s’est acquis pour annoncer les louanges de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. » Et les anges chantèrent à nouveau : « Reine du ciel, réjouis-toi. » » (3)

Prière

Vierge Marie, toi qui as vécu si profondément le mystère du Christ, obtiens-moi la foi pour accueillir pleinement la Résurrection : inspire-moi la confiance et l’abandon lorsque la Passion est présente dans ma vie ; montre-moi quelle fut ta joie au matin de Pâques, et accorde-moi un peu de cette joie ; comme une bonne Mère, éduque-moi pour vivre toujours en présence de ton Fils ressuscité ; et enseigne-moi comment transmettre à mes frères cette Bonne Nouvelle.

Résolution
Pendant cette octave de Pâques, je laisserai le Christ venir à ma rencontre : en faisant le silence en mon cœur, et en laissant jaillir la source de la joie véritable. Il me suffira de lui dire souvent : Jésus, j’ai confiance en Toi. Il est ressuscité, vivant et présent aujourd’hui : comment n’aurions-nous pas confiance en Lui ?

L’intégralité de cette Lectio Divina est disponible en ligne.

(1) Concile Vatican II, Lumen Gentium nº56.
(2) Jean-Paul II, Audience générale du 21 Mai 1997.
(3) Saint Vincent Ferrier, o.p. (+1418), Sur la Sainte Pâque.

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Nicolas Bossu

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