Le pape François a rencontré la famille du P. Enrico Pozzoli (1880-1961), le prêtre salésien qui l’a baptisé et a été son premier père spirituel, lors d’une messe à Sainte-Marthe en mars : « un modèle de vie sacerdotale » qui « a laissé en lui une marque indélébile », a-t-il confié.
Dans un entretien publié sur le site « Mi Lorenteggio », dont il est l’éditeur, l’arrière petit neveu du P. Pozzoli, Vittorio Aggio, retrace l’histoire de son aïeul : « Les grands flux migratoires de la moitié du dix-neuvième siècle et du début du vingtième ont entraîné des milliers d’Italiens dans de nombreux pays du monde où ils arrivaient seuls, perdus, avec peu d’argent et sans connaître la langue. En 1875, don Bosco a envoyé ses premiers missionnaires, les salésiens, en Amérique latine, avec pour principale tâche l’apostolat auprès des émigrés italiens. Un jeune prêtre de 23 ans, le P. Enrico Pozzoli, né à Senna Lodigiana, a répondu à l’appel de don Bosco et est parti comme missionnaire, en 1903, à destination de Buenos Aires. »
Du côté du pape François, ce sont « ses grands-parents, Rosa Vasallo et son mari, Giovanni Angelo Bergoglio », qui ont émigré de Portacomaro, un petit village près d’Asti jusqu’en Argentine avec leur fils Mario Giuseppe Francesco (le père du futur pape), en 1929.
Vittorio Aggio évoque sa rencontre avec le pape, qui a duré une vingtaine de minutes : « Quand il a entendu que ma mère s’appelait Pozzoli, son visage s’est éclairé et beaucoup de souvenirs sont remontés à sa mémoire. Le pape nous a raconté que ses parents habitaient à 400 mètres de l’Oratoire salésien de Saint Antoine, dans le quartier d’Almagro, à Buenos Aires. Ils se sont rencontrés à la messe en 1934, ils ont été mariés par le P. Enrico qui a baptisé leur premier enfant – Jorge Mario Bergoglio – dans la même église, le jour de Noël 1936. »
Le P. Pozzoli a ensuite été « son premier père spirituel, jusqu’à l’âge de dix-sept ans. Le pape François a souligné que le P. Enrico avait eu une influence forte et saine dans son existence, parce qu’il était un père exemplaire, une figure significative et un modèle de vie sacerdotale… il a laissé en lui une marque importante et indélébile. Le pape dit que c’était vraiment un saint », a poursuivi Vittorio Aggio.
Le salésien s’est éteint le 20 octobre 1961 et la veille, le 19 octobre, le pape François était allé à l’hôpital pour le saluer une dernière fois. En 1982, dans le prologue de ses « Méditations pour les religieux » (« Meditaciones para religiosos »), il en parle comme d’un « exemple de service ecclésial et de consécration religieuse ».
Avec Hélène Ginabat pour la traduction