Le Chemin Neuf à Berlin, chemin oecuménique (II/II)

La spiritualité ignatienne, ressource pour l’unité

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Le Chemin Neuf est une jeune communauté charismatique engagée au service de l’unité des chrétiens et dans le dialogue avec les non-chrétiens. La vie quotidienne réunit des personnes de différentes confessions chrétiennes, explique Bettina Peter, porte-parole au Centre œcuménique Saint-Adalbert dans le coeur de Berlin et spécialement conçu pour les jeunes et les étudiants.

La première partie de cet entretien a été publié vendredi dernier, 14 mars.

Zenit – Le Chemin Neuf se développe maintenant en  Allemagne ?

Bettina Peter – En 1994, l’église du Saint Nom de Jésus, au coeur de Berlin, a été confiée La Communauté du Chemin Neuf et en 2010 l’aumônerie catholique d’un lycée à Bonn. Le réseau de télévision « Net for God » est actif dans la prière et l’éducation. La communauté propose aussi des week-ends et des retraites pour les étudiants et les jeunes adultes, et diverses retraites en silence. Une branche importante est l’œuvre pour les couples mariés et la famille appelée Cana.

Autour de la Communauté du Chemin Neuf, il y a aussi les amis, ou «alliance» de la communauté qui partage la spiritualité et les activités de la Communauté.

Est-ce que le Berlin « multi- religieux et athée » représente un défi particulier ?

Dans le centre de Berlin, le défi n’est pas tant la multi-religiosité que l’athéisme pratique. Berlin est une ville fascinante, marquée par la souffrance et le bonheur des 150 dernières années d’histoire . Au cours de ces dernières années, la ville a prospéré. En particulier, le centre de Berlin, entre la Porte de Brandebourg et Alexander Platz marqué par la culture, la liberté et le nouveau chic. Mais en même temps que l’augmentation de la richesse matérielle, la question du sens de la vie se pose, et les longues ombres du passé restent visibles. Berlin est influencée par l’athéisme et le matérialisme de deux dictatures successives. Les chrétiens sont minoritaires. Cette situation rend la vie chrétienne est souvent difficile, mais elle offre aussi des possibilités inattendues : une foi décidément vécue est beaucoup plus naturellement qu’en Allemagne de l’Ouest. Le dialogue sur un pied d’égalité avec les non-croyants et chrétiens est devenu normal. Le témoignage de ceux qui viennent à la foi en Jésus-Christ ou connaissent un renouveau dans leur foi est fort et vivant et parle aux gens. Le témoignage de la joie chrétienne, de l’amour et de la confiance est facile face à l’impiété, au manque de solidarité, au sentiment de désespoir. Nous avons pu faire une très bonne expérience avec le cours Alpha, un cours de base sur les questions de foi.

En quoi consiste le projet Saint-Adalbert à Berlin?

L’idée à l’origine du projet de Saint- Adalbert est venu, il y a quelques années du fait que l’ensemble  du n° 168 de la Torstraße avait d’urgence besoin d’une remise en état. On a eu l’idée de quelque chose de complètement nouveau. La combinaison d’une résidence communautaire avec une réunion publique et un centre de formation à l’œcuménisme est unique sous cette forme. C’est la combinaison de l’évangélisation dans la ville, de la pastorale des jeunes adultes et de l’œcuménisme. Saint-Adalbert doit être un lieu d’échanges, tout en s’ouvrant sur la ville pour être un phare qui rayonne largement une foi authentiquement vécue. La triade «Prière – Réunion – Education » est importante pour nous.

Comment décririez-vous la vie quotidienne dans une communauté résidentielle avec différentes confessions ? Quels sont les objectifs ?

Il y a la routine quotidienne de chacun, puis un soir par semaine un dîner et un programme. En outre, trois week-ends et une retraite d’une semaine font partie de l’engagement pour l’année dans la communauté résidentielle.

Il existe aussi de nombreuses offres pour participer à la vie de prière de la communauté du Chemin Neuf, que ce soit la prière du matin ou liturgique et sous une forme libre, une soirée de prière charismatique. Les étudiants reçoivent également la possibilité d’une direction spirituelle, qui ouvre un espace de conversation pour les questions et les préoccupations de chacun.

L’objectif est d’accompagner les jeunes adultes sur leur chemin vers les questions de foi ou de les fortifier dans leur foi déjà existante et les conduire plus loin.

La pédagogie de la spiritualité ignatienne permet un soutien équilibré de la personnalité dans un esprit de solidarité et de communauté. Pour saint Ignace il était important de créer des conditions idéales pour l’œuvre de Dieu. La Parole de Dieu doit être en mesure de toucher l’individu personnellement. Alors Ignace permet aujourd’hui de faire un chemin de maturation individuelle et de donner aux gens les moyens d’assumer des responsabilités.

Pour le projet de transformation du complexe de Saint- Adalbert, vous avez pu compter sur le patronage du cardinal Kasper et sur celui de l’ancien président du Bundestag Wolfgang Thierse, et de l’Eglise catholique ?

Oui, et même avec une grande bienveillance. Le cardinal  Woelki, archevêque de Berlin, est déjà venu plusieurs fois à Saint- Adalbert et il a été très positif pour ce projet. Mgr Matthias Heinrich nous a encouragés lors du lancement, fin de Janvier, et il croit fermement que ce projet a été inspiré par le Saint- Esprit. La Bonifatiuswerk fait aussi la promotion de notre projet .

Quelles sont les relations avec l’Eglise protestante ?

Surtout à Berlin, nous avons des liens étroits avec l’Eglise protestante, mais aussi avec de nombreuses Eglises autonomes. L’échange dans le réseau œcuménique «Ensemble pour Berlin » est important pour nous.

Le Chemin Neuf repose aussi sur les moyens de communication modernes pour l’évangélisation et pour son travail pour la paix ?

Dans notre travail avec les jeunes, les réseaux sociaux jouent un rôle important, par exemple pour inviter à notre festival d’été de la jeunesse « Bienvenue au paradis », à l’abbaye de Hautecombe, en France, en Savoie. Et dans le cas de « Net for God » que vous avez mentionné, il permet, grâce à des moyens modernes, de diffuser des films avec des témoignages de l’action de Dieu dans des langues et des pays différents.

Traduction d’Anita Bourdin

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Tanja Schultz

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