Une année est passée depuis qu'au soir du 13 mars 2013, le cardinal protodiacre Jean-Louis Tauran est apparu au balcon de la loge centrale de Saint-Pierre pour annoncer au monde l’arrivée du cardinal Jorge Mario Bergoglio sur le Siège de Pierre.
Le pontificat a commencé sous le signe de plusieurs « primats » : premier pape latino-américain, premier jésuite à devenir évêque de Rome et premier pape à prendre le nom de François.
Ce dernier point appelle quelques éclaircissements : pourquoi le pape jésuite a-t-il choisi de s’appeler comme le fondateur des Frères Mineurs ? L’explication a été donnée par le pape en personne, lors de sa première rencontre avec les journalistes, le 16 mars. Le pape expliqua comment le nom de François lui était venu à l’esprit, lorsque son confrère le cardinal Claudio Hummes, après son élection, lui avait dit: « N’oublie pas les pauvres ». C’est à ce moment-là que le cardinal Bergoglio décida de prendre le nom de François.
Mais une autre explication peut venir en visitant un lieu de la tradition jésuite, situé en plein centre de Rome : l’Église du Gesù. La compagnie est très attachée à cette église, qui abrite la dépouille mortelle d’Ignace de Loyola, qui vécut d’ailleurs dans une des pièces jouxtant le monument, aujourd’hui ouverte au public.
A l’intérieur de l'édifice, se trouve une petite chapelle aujourd’hui consacrée au Sacré Cœur de Jésus mais qui était jadis dédiée à saint François. En effet, au XVI siècle, François Borgia, troisième préposé général de la Compagnie de Jésus, fit construire une chapelle en l’honneur du saint dont il portait le nom et la fit embellir de toiles, œuvres des artistes Joseph Paniz et Paul Bril, représentant des scènes de la vie du Poverello d’Assise.
François Borgia commanda cette série de peintures franciscaines pour souligner les ressemblances entre le fondateur des frères mineurs et celui des jésuites. Il suffit de penser au dépouillement de saint François qui renonce à ses biens devant l'évêque d'Assise, pour reconnaître qu’Ignace aussi fit le choix de suivre Jésus sur les chemins de la pauvreté. Par ailleurs, Ignace comme François, avant de se convertir, étaient des chevaliers.
Une autre scène dépeignant saint François devant le Sultan, se prête à un parallèle avec l’œuvre d’Ignace : son ordre, comme l’ordre franciscain, sera avant tout missionnaire et s’en ira dans les endroits les plus reculés pour annoncer l’Évangile.
En résumé, la spiritualité d’Ignace est très proche de celle de François et la vie du pape François jésuite le souligne encore davantage.
Traduction d'Océane Le Gall