Nous terminons le cycle de Noël : voici quelques pistes pour méditer les lectures de dimanche prochain (extraites d’une Lectio Divina).
Explication des lectures
Plus que les autres évangélistes, Matthieu insiste sur l’abaissement de Jésus : il veut recevoir le baptême de Jean, comme les pécheurs, et Jean s’en offusque. Comment aurait-il besoin de faire pénitence ? Mais c’est ainsi qu’il convient d’accomplir toute justice. Cette humilité était présente dans la prophétie d’Isaïe 42, en première lecture (il ne haussera pas le ton). Elle est en contraste avec la vision grandiose des cieux qui s’ouvrent et de la voix qui proclame Jésus Fils de Dieu. C’est une nouveauté que reprend la liturgie de la messe :
Aujourd’hui, sur les eaux du Jourdain, tu veux inaugurer le baptême nouveau : une voix descend du ciel pour attester que ta Parole habite chez les hommes, et l’Esprit, manifesté sous l’aspect d’une colombe, consacre ton Serviteur Jésus pour qu’il aille annoncer aux pauvres la bonne nouvelle. (1)
Pour la méditation
La nouveauté apportée par le Christ est celle de la douceur. Il n’est pas le Juge eschatologique et terrible auquel pensait Jean le Baptiste (Mt 3,12), mais Dieu qui a voulu rejoindre les hommes dans leur misère, les accompagner dans leurs souffrances, se pencher sur leurs plaies… Cette douceur est bien signalée par la colombe, comme le note Origène :
« Le Christ a été baptisé en notre faveur, pour sanctifier les eaux. L’Esprit est alors descendu sous forme de colombe, car la colombe est toujours présente lorsqu’il y a une réconciliation avec Dieu, comme dans le cas de l’arche de Noé… annonçant ainsi la Miséricorde de Dieu envers le monde et montrant clairement que ce qui est spirituel doit être doux et sans malignité, simple et sans fourberie (cf. Mt 10,16 : voici que je vous envoie comme des brebis parmi les loups : soyez sagaces comme des serpents et doux comme des colombes). » (2)
Aujourd’hui, à travers ses disciples, Jésus continue son œuvre dans l’humilité. Il est beau de contempler cet accomplissement de la première lecture dans l’Église : la simplicité des catéchistes qui ouvrent les yeux des aveugles, le travail caché des confesseurs qui font sortir les captifs de leur prison, la discrétion de la diplomatie vaticane qui fait paraître le jugement en toute fidélité, les accompagnateurs spirituels qui prennent soin de la mèche qui faiblit… Sans parler des monastères contemplatifs et des hôpitaux dans les pays pauvres… Tant de champs d’action, tant de prières et tant de charité où l’Esprit accomplit une œuvre extraordinaire, loin des projecteurs, mais sous le regard bienveillant du Père qui peut de nouveau s’exclamer : Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu en qui j’ai mis toute ma joie.
Merci, Seigneur, pour être venu à mes côtés dans cette file des pécheurs. J’ai besoin de tant de purification, j’éprouve une telle solitude dans cette vallée de larmes. Tu as voulu nous rejoindre, devenir l’un de nous, te confondre parmi mes frères. Ta douceur et tes paroles sont ma vraie lumière : Tu veux me l’offrir dans la simplicité des sacrements, dans ma vie de communauté, dans la prière. Tu es le visage définitif de Dieu : mon ami, mon frère… Merci, Seigneur !
Résolution
Cette semaine, je chercherai à mettre en valeur le mystère de mon baptême, comme nous y invite le Pape François :
« Combien de chrétiens se rappellent-ils de la date de leur baptême ? Je voudrais poser cette question ici à vous, mais que chacun réponde avec le cœur : combien d’entre vous se souviennent-ils de la date de leur baptême ? Quelques-uns lèvent la main, mais combien ne s’en rappellent pas ! Pourtant, la date du Baptême est la date de notre naissance à l’Église, la date à laquelle notre mère l’Église nous a accouchés! » (3)
Réflexion
Le baptême a-t-il eu un effet réel sur la vie de Jésus ? Est-il devenu Fils de Dieu à ce moment-là ? Un document de la Commission Théologique Internationale explique cela.
L’intégralité de la Lectio Divina est disponible en ligne.
(1) Préface de la messe du Baptême.
(2) Origène, Fragment 56 (GCS 41.1:37), traduction personnelle.
(3) Pape François, Audience générale, 11 septembre 2013.