Béatification de Madre Speranza, apôtre de l'amour miséricordieux

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En la fête de la Visitation 2014

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La béatification de Madre Speranza di Gesù (1893–1983), « apôtre de l’amour miséricordieux de Jésus », aura lieu au sanctuaire qu’elle a fait édifier, à Collevalenza, près de Pérouse (Italie) le samedi 31 mai 2014.

Née en Espagne, à Santomera, dans la province de Murcie, elle est d’abord entrée chez les  Clarétines, avant de fonder, à Madrid, en 1930, les Servantes de l’Amour miséricordieux et à Rome, en 1951, les Fils de l’Amour miséricordieux. Elle s’est éteinte à Collevalenza, le sanctuaire édifié à la demande du Christ, le 8 février 1983.

Mgr Angelo Becciu, substitut de la Secrétairerie d’État, a informé l’évêque du diocèse de Orvieto-Todi, Mgr Benedetto Tuzia, de cette décision su pape François.

Le représentant du pape sera le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les saints.

La prière de Madre Speranza aurait obtenu des centaines de miracles de son vivant et après sa mort. Grande mystique, elle était favorisée d’extases et ses collaborateurs ont plus d’une fois assisté à ses dialogues avec Dieu. Elle demandait pourtant à tous de ne pas la regarder dans ces moments-là.

Elle avait le don de bilocation: elle aurait ainsi rendu visite au pape Pie XII au Vatican, mais pour le moment, le récits de cet événement n’a pas été publié par l’Eglise. Et elle portait dans son corps les stigmates de la Passion du Christ.

Tant de fois, surtout dans les restrictiosn de l’après-guerre, dans le quartier défavorisé de la Casilina, à Rome, elle a nourri les pauvres: les marmites ne se vidaient pas, le pain ne s’épuisait pas, l’huile ne manquait pas.

Sa vocation, c’était d’être un « paratonnerre de l’humanité », une « médiatrice de miséricorde ».

Le pape Jean-Paul II s’est rendu à Collevalenza le 22 novembre 1981, donc du vivant de Madre Speranza, et il a dit cette prière à l’Amour Miséricordieux:

« Amour Miséricordieux, ne nous fais pas défaut, nous t’en prions !

Amour Miséricordieux, ne te lasse jamais !

Sois constamment plus grand que tout mal qui se trouve dans l’homme et dans le monde !Sois plus grand que ce mal qui a grandi dans notre siècle et dans notre génération !

Sois plus puissant par la force du Roi Crucifié !

« Béni soit son Royaume qui vient ! ». »

Lettre de Mgr Tuzia à ses diocésains

Chers amis,

Notre Église de Orvieto-Todi est remplie de joie et élève des hymnes et des chants de louange au Seigneur, notre Père bon et miséricordieux, pour le don qu’il nous fait de la béatification de Madre Speranza, apôtre de l’amour miséricordieux de Jésus, précisément en cette Année de la foi et au cours du Jubilé eucharistique extraordinaire.

En effet, la conclusion du procès a abouti, avec l’accord du pape, au décret pour la béatification de la vénérable Madre Speranza Alhama Valera, signé par le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les saints.

Nous apprenons maintenant que le pape François a accordé que le rite de la béatification ait lieu à Collevalenza le samedi 31 mai 2014. Il sera représenté par le cardinal Amato.

En ce début d’une nouvelle année pastorale, nous nous unissons à la joie de la Famille de l’amour miséricordieux et du sanctuaire de Collevalenza où Madre Speranza fonda les deux congrégations, celle des Servantes et celle des Fils, ainsi que toutes les œuvres de charité qui ont été créées parmi nous et en d’autres lieux, avec neuf fondations en Espagne, en Allemagne, au Brésil, en Roumanie, en Inde, à Cuba, au Mexique, en Bolivie et aux Philippines.

Cette béatification de Madre Speranza, apôtre de l’amour miséricordieux, est un grand don du Seigneur pour notre cheminement de foi et pour la nouvelle évangélisation : nous devons nous sentir tous envoyés en mission jusqu’aux lointaines périphéries existentielles de notre territoire pour annoncer l’amour éternel et irrévocable de Dieu.

À une époque de désarroi et de découragement comme celle que nous vivons, où des millions d’hommes et de femmes vivent désespérément loin de la véritable source d’eau vive, le seul message d’espérance que nous puissions annoncer, comme chrétiens, alors que nous sommes tous appelés à participer à la ré-évangélisation, est celui de l’amour miséricordieux de Dieu en Jésus-Christ.

Dans la miséricorde, en effet, l’homme peut redécouvrir le sens de son existence et le lieu où demeurer, et tout acquiert une signification, même la fatigue, la souffrance, les obstacles, les inévitables défaites qui accompagnent notre chemin.

L’amour miséricordieux de Jésus va à la rencontre de l’homme d’aujourd’hui qui, dans sa liberté, peut aussi le refuser ; mais l’homme ne peut pas empêcher le Seigneur de l’aimer tout autant. « L’homme le plus pervers et le plus misérable, et même le plus abandonné et négligé, écrivait Madre Speranza, est aimé de Dieu avec une immense tendresse : Dieu est pour lui un père et une mère tendre ».

La miséricorde de Jésus est pour nous une source inépuisable d’espérance. Devant un tel amour, personne ne peut se décourager, personne ne peut dire : « je ne vaux rien ». Jésus nous a clairement montré que tout homme a une immense valeur aux yeux de Dieu.

Le Dieu que Madre Speranza a connu et nous présente est un Père qui va à la recherche des hommes comme « le meilleur des Pères » et qui demande « que nous l’appelions Père », parce qu’il veut nous rendre participants de sa divine bonté.

« Pour tous, écrit Madre Speranza, il est un Père bon qui nous aime d’un amour infini, qui ne fait pas de distinctions ». Pour tous les hommes, donc, pas seulement pour les chrétiens et « notre bonheur ne se trouve qu’en lui ».

Et plus loin, Madre Speranza, chez qui Dieu se dévoile de manière personnelle et extraordinaire au point d’éclairer toute son existence terrestre, écrira : « Il me dit que je dois faire en sorte que les hommes connaissent Dieu comme un Père bon qui prend tous les moyens possibles pour réconforter ses enfants, les aider et les rendre heureux, et qui les suit et les cherche d’un amour inlassable comme s’il ne pouvait être heureux sans eux ».

Face à l’indifférence, à l’orgueil et aux offenses des hommes, Dieu se manifeste, non comme un juge sévère mais comme un père capable d’oublier et de pardonner, et Madre Speranza, justement, nous rappellera que Dieu est « un Père plein d’amour et de miséricorde qui n’est pas un comptable, mais qui pardonne et oublie les offenses et les misères de ses enfants ».

Madre Esperanza est littéralement saisie d’étonnement par la personne de Jésus qui se fait pour tous père, mère, ami, époux, frère, maître, compagnon, parce qu’en lui se reflète le visage du Père et tout en lui est l’incarnation de l’amour et de la miséricorde.

« D’où jaillit tant de miséricorde divine ? D’où vient cette tendre compassion, humainement inexplicable, envers les pécheurs ? Quelle en est la cause ? La raison, écrit Madre Speranza, c’est que Jésus multiplie son amour en proportion de la misère de l’homme… Le cœur de Jésus bat d’un immense amour pour tous les hommes… notre pauvre cœur n’aime que par moments, mais Jésus, lui, n’a jamais cessé un seul instant de penser à nous et son amour veillera sans interruption sur nous tout au long de notre vie…

Il ne disparaît pas, il ne se lasse pas, il pardonne ; il ne compte pas. En lui, il n’y a pas de changement. Jésus souffre en silence et avec patience pour toutes nos fautes mais il se penche sur nous pour nous combler de grâces et nous aimer d’un amour infini. Il habite en nous et cherche notre amour avec tendresse, comme
s’il ne pouvait pas vivre sans nous ».

Mais ce qui remplit d’étonnement Madre Speranza, c’est un mystère difficile à accepter, c’est qu’il s’humilie jusqu’à se faire « mendigo de amor », mendiant d’amour, pour le salut de tous les hommes.

Chers frères et sœurs, je vous exhorte tous à faire en sorte que se multiplient les initiatives d’annonce et de prière, pour que soit porté à tous ce message chargé d’espérance et en harmonie avec le magistère du pape François.

La béatification de Madre Speranza est un grand don du Seigneur en cette Année de la foi qui va bientôt se conclure. Cet événement doit nous aider à vivre intensément la seconde année du Jubilé eucharistique pour que notre vie, grâce à l’Eucharistie, soit une vie donnée à Dieu, à l’Église et à nos frères, et pour que le message de l’amour miséricordieux que Madre Speranza a annoncé et chanté et dont elle a été le témoin, soit le cœur de notre message pour la nouvelle évangélisation.

Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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