Avant l’angélus dominical, de ce 21 juillet, place Saint-Pierre, le pape François a commenté l’Evangile de Marthe et Marie, invitant à ne jamais opposer contemplation et action: il a cité saint Benoît et son invitation « prie et agis ».
Une contemplation qui ne débouche par sur l’action est « stérile », « incomplète ». Une action qui ne se greffe pas sur la contempaltion n’est pas un service de Dieu et du prochain, mais de soi-même, a-t-il expliqué en substance.
Après l’angélus le pape a en quelque sorte rebaptisé les Journées mondiales de la jeunesse en « Semaine de la jeunesse », invitant chacun à poser au Christ la question: « Qu’est-ce que je dois faire de ma vie? »
Paroles du pape François avant l’angélus
Chers frères et soeurs,
Ce dimanche on continue encore la lecture du chapitre 10 de l’évangéliste Luc. Le passage d’aujourd’hui est celui de Marthe et Marie. Qui sont ces deux femmes? Marthe et Marie, soeurs de Lazare, sont des parentes et de fidèles disciples du Seigneur, qui habitaient à Béthanie. Saint Luc les décrit ainsi: Marie, aux pieds de Jésus, « écoutait sa parole », tandis que Marthe était occupée par de nombreux services (cf. Lc 10, 39-40). Toutes les deux accueillent le Seigneur à son passage, mais elles le font de manières différentes. Marie se place aux pieds de Jésus, à l’écoute, Marthe, au contraire, se laisse absorber par les choses à préparer, et elle est si occupée, qu’elle s’adresse à Jésus en disant: « Seigneur, cela ne te fait rien que ma soeur me laisse seule à servir? Dis-lui donc de m’aider » (v. 40). Et Jésus lui répond en lui faisant un reproche avec douceur: « Marthe, Marthe, tu t’épuises et tu t’agites pour beaucoup de choses, mais une seule est nécessaire » (v. 41).
Qu’est-ce que Jésus veut dire? Quelle est cette chose unique dont nous avons besoin? Il est avant tout important de comprendre qu’il ne s’agit pas d’opposer les deux attitudes: l’écoute de la Parole du Seigneur, la contemplation et le service concret du prochain. Ce ne sont pas deux attitudes opposées, mais au contraire, ce sont deux aspects tous deux essentiels pour notre vie chrétienne; aspects qu’il ne faut jamais séparer, mais à vivre dans une unité et une harmonie profondes. Mais alors pourquoi Marthe reçoit-elle de Jésus un reproche, même s’il est fait avec douceur? Parce qu’elle a considéré comme essentiel seulement ce qu’elle faisait, c’est-à-dire qu’elle était trop absorbée et préoccupée par les choses à « faire ». Chez un chrétien, les oeuvres de service et de charité ne doivent jamais être détachées de la source principale de toute action: l’écoute de la Parole du Seigneur, le fait d’être – comme Marie – aux pieds de Jésus, dans l’attitude du disciple. Voilà pourquoi Marthe est rabrouée.
Dans notre vie chrétienne aussi, chers frères et soeurs, que prière et action soient toujours profondément unies. Une prière qui ne conduit pas à l’action concrète pour le frère pauvre, malade, ayant besoin d’aide, en difficulté, est une prière stérile et incomplète. Mais, de même, quand, dans le service ecclésial on n’est attentif qu’au « faire », quand on donne plus de poids aux choses, aux fonctions, aux structures, et que l’on oublie le caractère central du Christ, que l’on ne réserve pas de temps pour le dialogue avec lui dans la prière, on risque de servir soi-même et non pas Dieu présent dans le frère dans le besoin.
Saint Benoît résumait ainsi le style de vie qu’il indiquait à ses moines en deux mots: “ora et labora”, « prie et agit ». C’est de la contemplation, d’un rapport d’amitié fort avec le Seigneur que naît en nous la capacité de vivre et d’apporter aux autres l’amour de Dieu, sa miséricorde, sa tendresse. Et aussi notre travail auprès de notre frère dans le besoin, notre travail dans les oeuvres de charité, les oeuvres de miséricorde, nous conduit au Seigneur, parce que justement nous regardons vers le Seigneur dans le frère et la soeur dans le besoin.
Demandons à la Vierge Marie, Mère de l’écoute et du service, de nous enseigner à méditer dans notre coeur la Parole de son Fils, à prier avec fidélité, pour être toujours plus attentifs concrètement aux nécessités de nos frères.
Parole du pape après l’angélus
Je salue avec affection tous les pèlerins présents: les familles, les paroisses, les associations, les mouvements et les groupes. Je salue en particulier les fidèles de Florence, de Foggia et de Villa Castelli, et les servants de messe de Conselve et leurs familles.
Je vois écrit, là-bas: « Bon voyage ». Merci! Merci!
Je vous demande de m’accompagner spirituellement de votre prière pendant le voyage que je vais faire à partir de demain. Comme vous le savez, je me rendrai à Rio de Janeiro, au Brésil, à l’occasion de la 28e Journée mondiale de la Jeunesse. Il y aura là-bas tant de jeunes, du monde entier! Et je crois qu’on peut l’appeler la « Semaine de la jeunesse ». C’est à proprement parler la semaine de la jeunesse. Les protagonistes de cette semaine, ce seront les jeunes. Tous ceux qui vont à Rio veulent entendre la voix de Jésus, écouter Jésus: « Seigneur qu’est-ce que je dois faire de ma vie? Quelle est la route, pour moi? Vous aussi! Je ne sais pas s’il y a des jeunes aujourd’hui sur la place? Il y a des jeunes? Voilà! Vous aussi, jeunes qui êtes sur la place, posez la même question au Seigneur: « Seigneur Jésus, qu’est-ce que je dois faire de ma vie? Quelle est la route, pour moi? «
Confions à l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, si aimée et vénérée au Brésil, ces questions – celle que poseront les jeunes là-bas, et celle que vous poserez, vous, aujourd’hui – et que la Vierge nous aide dans cette nouvelle étape du pèlerinage.
Je vous souhaite à tous un bon dimanche. Bon déjeuner. Au revoir!
Traduction de ZENIT, Anita Bourdin