Le pape François se rendra en Sardaigne, à Cagliari, en septembre 2013, pour vénérer la Madonna di Bonaria qui a donné son nom à sa ville natale de Buenos Aires.
Le pape s’est en effet adressé aux Italiens, et spécialement aux Sardes, au terme de l’audience générale du mercredi, ce 15 mai, place Saint-Pierre.
Il leur a dit: « J’ai une pensée particulière pour les évêques, les prêtres et les fidèles venus de Sardaigne. Chers amis, je vous remercie de votre présence et de tout coeur je vous confie vous et vos communautés à l’intercession maternelle de la Sainte Vierge que vous vénérez sous le vocable de « Madone de Bonaria ». »
Puis le pape a annoncé son voyage: « Je voudrais annoncer que je désire visiter le sanctuaire de Cagliari – quasi sûrement au mois de septembre -, parce qu’il y a une fraternité entre la ville de Buenos Aires et Cagliari, du fait d’une histoire ancienne ».
Histoire que le pape raconte: « Au moment de la fondation de la ville de Buenos Aires, son fondateur voulait l’appeler « Ville de la Très Sainte Trinité », mais les marins qui l’avaient conduit jusque-là étaient des Sardes et ils voulaient qu’elle s’appelle « Ville de la Madone de Bonaria » Il y a eu une discussion entre eux, et à la fin, ils ont trouvé un compromis et le nom de la ville finit par être long: « Ville de la Très Sainte Trinité et Port de Notre Dame de Bonaria ». Mais c’est si long que seuls les derniers mots sont restés: Bonaria, Buenos Aires. En souvenir de votre image de la Madone de Bonaria », a dit le pape en se tournant vers un groupe d’où partaient des ovations, sur sa droite. Et bientôt un chant à Marie.
Dans une note historique, le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi explique en effet que « la ville natale du pape François, Buenos Aires, s’appelle ainsi en raison de la dévotion de son fondateur à Notre Dame de Bonaria, en Sardaigne ».
Il précise que « lors de la première fondation (2 février 1536), Pedro de Mendoza dédia le lieu à Notre Dame Sainte Marie du « Buon Ayre » pour tenir la promesse qu’il avait faite à la Patronne des marins qui se trouvait dans la Confraternité des « Mareantes de Triana » dont il était membre ».
Une tradition confirmée lors de la seconde fondation de la ville par Juan de Garay en 1580: « le nom définitif fut « Ville de la Très Sainte Trinité au port de sainte Marie du Bon Air ». En Effet « Buen Aire » était l’hispanisation du nom de la Vierge de Bonaria, c’est-à-dire de la Vierge de la « Candelaria » (Chandeleur) à laquelle les Pères Mercédaires avaient construit un sanctuaire pour les marins, à Cagliari, en Sardaigne, et vénérée également par les marins de Cadix, en Espagne ».
Le père Lombardi ajoute l’origine de la Vierge de Sardaigne: « On raconte qu’en 1370, alors que la Sardaigne était dominée par les Catalans, une caisse contenant l’image d’une Vierge portant l’Enfant Jésus sur un bras, et un cierge dans l’autre main échoua sur une plage. Elle fut dès lors vénérée comme la Vierge des marins, et on l’appela « Bonaria », c’est-à-dire « du Bon Air ». »
Et voici comment son culte s’est propagé jusqu’en Espagne: « A l’époque de la domination catalane en Sardaigne, elle devint très connue des Espagnols. Les marins rendirent son culte populaire en Espagne, spécialement dans le port de Séville, d’où partaient les expéditions vers les nouvelles conquêtes. »
Et c’est ainsi qu’elle arriva sur les rives de l’Argentine: « Elle arriva au Rio de la Plata, apportée par deux prêtres qui faisaient partie du groupe commandé par Don Pedro de Mendoza qui, en raison de sa dévotion à la Vierge, décida de l’honorer en donnant son nom à la ville qu’il fondait. »