La prière qui « ennuie » est une prière qui reste enfermée « sur soi-même », alors que la vraie prière « fait sortir de soi-même », déclare le pape François.
Cette prière qui « fait sortir de soi » se vit en regardant « les plaies de Jésus » et « les plaies de ses frères et sœurs », a-t-il expliqué lors de la messe qu’il a célébrée samedi matin, 11 mai 2013, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.
Un groupe de 23 journalistes de langue espagnole ont participé à cette messe, à l’initiative de Juan Pablo Cafiero, ambassadeur d’Argentine près le Saint-Siège. Une quarantaine de membres du Corps de la Gendarmerie Vaticane étaient également présents, rapporte L’Osservatore Romano.
La prière sans ennui
Tant de fois la prière semble « ennuyeuse », a fait observer le pape : mais la prière qui « ennuie » est une prière qui reste « toujours en soi-même, comme une pensée qui tourne en rond ».
Au contraire, la vraie prière, qui n’ennuie pas, « fait sortir de soi-même », c’est une prière qui est « exode ».
Concrètement, le chrétien a deux « sorties » pour vivre cet exode dans la prière : regarder « les plaies de Jésus », et regarder « les plaies de ses frères et sœurs », a expliqué le pape.
En effet, a-t-il ajouté, dans la prière, le chrétien doit trouver le « courage » d’entrer « dans le sanctuaire [du Christ] qui intercède pour [l’homme] », mais aussi d’entrer « dans cet autre “sanctuaire” que sont les plaies de [ses] frères et soeurs qui souffrent, qui portent encore la Croix ».
Au nom de Jésus
Le pape a souligné la « nouveauté » de la prière enseignée par le Christ : c’est la prière « au Père au nom de Jésus », « Amen, amen, je vous le dis : si vous demandez quelque chose à mon Père en invoquant mon nom, il vous le donnera.» (Jn 16, 23-28).
Le Père « donnera tout » à l’homme qui le lui demande, « mais toujours au nom de Jésus », a insisté le pape, précisant que Jésus est « l’intercesseur » de l’homme auprès du Père : Jésus en effet « entre dans le sanctuaire du Ciel, comme un prêtre… il intercède ».
Et lorsque l’homme demande au Père « au nom de Jésus », il fait « référence à l’intercesseur », qui « prie pour l’homme devant le Père ». C’est pourquoi le pape a encouragé à « demander au Père au nom de Jésus ».
En outre, a rappelé le pape, la porte pour aller à Dieu « est ouverte » : « Jésus, en allant au Père – à l’Ascension – a laissé la porte ouverte ». Non pas parce qu’« on a oublié de la fermer », mais parce que « lui-même est la porte ».
Les plaies du Christ
Pour le pape, l’intercession de Jésus consiste à « montrer ses plaies au Père » : le Christ, « dans sa résurrection, a un très beau corps : les plaies de la flagellation, des épines, ont toutes disparues. Les bleus des coups ont disparu ».
En revanche il conserve toujours « les plaies » de la crucifixion, qui sont « sa prière d’intercession au Père ». Par ces plaies, a estimé le pape, le Christ invite à « avoir confiance dans sa passion, à avoir confiance dans sa victoire sur la mort ».
Tout cela « donne le courage de prier », a poursuivi le pape, qui a mis en garde : « si nous ne réussissons pas à faire cette sortie de nous-mêmes vers ces plaies, nous n’apprendrons jamais la liberté qui nous porte à sortir de soi ».
Il s’agit en définitive de prier avec « confiance » et avec « courage », dans la certitude que « Jésus est devant le Père » et « lui montre ses plaies », mais aussi de prier avec « humilité » afin de « voir les plaies de Jésus dans ses frères qui sont dans le besoin », a-t-il conclu.