L’Eglise a vocation d’être « une communauté du ‘oui’ », qui « demeure dans l’amour », a expliqué le pape François lors de la messe de ce 2 mai 2013. Car lorsque l’Eglise dit ‘non’, c’est un ‘non’ qui découle du ‘oui’.
Des employés des Musées du Vatican ainsi que la direction du supplément mensuel de L’Osservatore Romano dédié aux femmes étaient invités à prendre part à la célébration de 7h en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe du Vatican.
Attention au « joug »
Commentant les Actes des Apôtres, le pape a fait observer que deux Eglises s’y opposent : « une Eglise du “non, ce n’est pas possible; non, il faut que, non, on doit…”», et l’« Eglise du “oui… pensons à la chose, ouvrons-nous, c’est l’Esprit qui nous ouvre la porte”».
L’apôtre Pierre intervient: « Pourquoi mettez-vous Dieu à l’épreuve en plaçant sur les épaules des disciples un joug que nos pères et nous-mêmes n’avons pas été capables de porter ? ».
Le « mot clé » du discernement dans l’Eglise c’est ce « joug » : en effet, a expliqué le pape, « quand le service du Seigneur devient un joug si pesant que les portes des communautés chrétiennes sont fermées, personne ne veut venir au Seigneur ».
Le non, conséquence du oui
Il ne s’agit pas pour « les communautés chrétiennes du ‘oui’ » de ne rien faire et de « profiter de la vie ».
Il est, dans l’Eglsie un autre « joug », qui consiste, a continué le pape, tout d’abord à « demeurez dans l’amour » du Christ, puis à répondre à cette invitation: « Si vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ».
Cette invitation du Christ rassemble « la communauté chrétienne du “oui” » car, « depuis l’annonce de Jésus-Christ, elle demeure dans son amour et, comme conséquence de cet amour, elle accomplit les commandements », ce qui implique de « dire des “non”».
« Mais il s’agit de “non” qui découlent du premier “oui” », c’est-à-dire de l’accueil de « la grâce de Jésus qui est amour », a précisé le pape : « Quand une communauté chrétienne vit dans l’amour, confesse ses péchés, adore le Seigneur, pardonne les offenses, a de la charité pour les autres et manifeste de l’amour, elle se sent un devoir de fidélité au Seigneur, par l’obéissance à ses commandements. C’est une communauté du “oui” et les “non” sont des conséquences de ce “oui” ».
L’Esprit-Saint fait l’harmonie
Les Actes des apôtres montrent, a poursuivi le pape, l’Eglise qui va « prêcher sous l’impulsion de l’Esprit-Saint ». Celui-ci agit de deux façons : « d’abord il pousse », créant « aussi quelques problèmes »; puis il construit « l’harmonie à l’intérieur de l’Eglise ». Le mouvement de l’Esprit-Saint est « un mouvement continu », a-t-il fait observer.
Ce « beau travail », que l’Esprit-Saint « fait toujours dans l’histoire », est essentiel, a ajouté le pape : « Quand nous ne le laissons pas travailler, les divisions commencent dans l’Eglise, les sectes, etc, parce que nous sommes fermés à la vérité de l’Esprit ».
Comme dans les Exercices spirituels de saint Ignace, le pape a suggéré la « grâce à demander »: « Demandons au Seigneur que l’Esprit-Saint nous assiste toujours pour devenir une communauté d’amour », une communauté « du “oui” qui porte à suivre les commandements », une communauté qui ait toujours la « porte ouverte ».
Et de préciser: « Et qu’Il nous défende de la tentation de devenir parfois puritains, dans le sens étymologique du terme, de chercher une pureté para-évangélique, une communauté du “non”. Jésus nous demande d’abord l’amour, l’amour pour lui; et il nous demande de rester dans son amour ».