A toutes ces questions certains répondraient : « Impossible ! ». Pourtant il existe une association, la « Prison Fellowship International », présente dans 132 pays et sur tous les continents. Elle envoie ses membres dans les prisons pour promouvoir une forme de justice que l’on appelle « justice réparatrice ». Celle-ci consiste à essayer de soulager la souffrance des victimes et de « récupérer » les coupables.
En Italie, cette association est dirigée par Marcella Clara Reni : c’est la « Prison Fellowship Italia Onlus ». Les italiens ont toujours voulu améliorer l’assistance aux détenus de centres de détention.
Par exemple, l’expérience « Sicomoro » entreprise dans la prison d’Opera, implique dans le projet aussi d’anciens détenus, leurs familles et les victimes.
Pour raconter l’expérience de ceux qui ont pensé apporter Jésus dans les prisons et ont découvert que le Christ se trouvait sur les visages et dans les souffrances des détenus et des victimes, Marcella Reni et Carlo Paris ont écrit un livre intitulé « Entre les murs de l’âme » (« Tra le mura dell’anima » , chez Sabbiarossa).
Pour en savoir plus ZENIT a rencontré Marcella Clara Reni, une femme courageuse, mariée, mère de trois enfants, notaire de profession, directrice nationale du mouvement catholique du Renouveau dans l’Esprit, présidente de « Prison Fellowsìhip Italia Onlus » et de « Victim Fellowship Italia Onlus ».
Zenit – Pourquoi avoircommencé ce travail avec les détenus?
Marcella Clara Reni – Cela s’est passé de manière tout à fait fortuite. Je suis notaire de profession, et j’ai un papa maréchal des carabiniers. Comme on peut l’imaginer, j’ai une formation et une mentalité très légalistes.
Un jour une personne de ma région m’a dit : « Cher notaire, mon frère est un jeune médecin, il est détenu dans l’attente de son jugement, mais il est innocent, il n’a rien fait. Il faudrait aller en prison pour recevoir sa procuration générale ». Je suis allée chercher cette procuration avec de grands préjugés. Je pensais: « Ils disent tous ça, ils sont tous innocents, mais après, va savoir »
J’ai rencontré ce jeune homme. Froidement et de manière détachée je lui ai lu la procuration. J’ai essayé de voir s’il comprenait ce que je lisais. Après avoir lu, je l’ai invité à signer et je me suis rendu compte qu’il était comme physiquement et émotionnellement mort. Je me suis sentie mal à l’aise. J’étais déjà dans un cheminement spirituel et j’ai été frappée de voir un jeune homme qui n’avait plus envie de vivre.
Je l’ai regardé dans les yeux et lui ai dit: « Courage, à partir de maintenant je prierai pour vous, chaque jour je réciterai un Notre-Père pour vous ». J’ai rassemblé mes papiers, je suis sortie et j’ai commencé à prier vraiment pour cet homme. Tous les soirs, je récitais un Notre-Père.
Et je me demandais: « Et si c’était vrai qu’il est innocent ? Pourquoi tant de souffrance ? » Puis la vie frénétique m’a distraite, je n’ai plus prié pour lui. Deux ans plus tard, un homme que je n’ai pas reconnu est entré dans mon bureau et m’a dit : « Bonsoir, madame le notaire, je suis le détenu de la prison. Je voulais vous dire merci, car vous m’avez sauvé la vie. Durant ces deux années j’ai voulu tenter trois fois de me suicider, et ces trois fois j’ai entendu dans mon cœur une voix me dire : « Dehors, il y a quelqu’un qui prie pour toi », et les trois fois j’ai arrêté mon geste au dernier moment.
En vérité j’avais oublié de prier pour lui, mais Dieu ne l’a jamais oublié, il s’était souvenu de lui. C’est de là qu’est parti mon intérêt pour les détenus. Après cet épisode, j’ai eu la possibilité de rencontrer en Italie des responsables de l’association « Prison Fellowship International » que je ne connaissais pas. Cette association est présente sur les cinq continents, et ils étaient venus demander d’ouvrir une section en Italie.
Ils cherchaient un groupe de catholiques. Ils avaient demandé au Vatican à Jean-Paul II qui leur avait dit de s’adresser au Renouveau dans l’Esprit, lui disant que seuls des gens enthousiastes de Dieu pouvaient entreprendre un tel travail.
Ainsi, après diverses rencontres, en 2009 la « Prison Fellonwship Italia Onlus », est née et elle a commencé son travail.
Pour des raisons professionnelles et parce que je suis diplômée en droit, ceux du Renouveau m’ont proposé de diriger l’association. J’ai pris ce travail de haut, je pensais aller dans les prisons pour apporter Jésus. Or, dès que je suis entrée dans les prisons, j’ai vu Jésus qui venait à ma rencontre, cela m’a touchée et m’a convertie. Je n’apportais rien, que ma pauvreté !
(à suivre, demain, vendredi 3 mai)