Pour le Pape François, qui a dit que l’Eglise sans le Christ serait une ONG, l’Eglise doit être servie. En tant que jésuite, il l’a servie en servant le Pape. Maintenant, en tant que Pape, il le fait en la servant avec l’esprit d’un vrai « Compagnon de Jésus », en marchant avec Lui et en Le regardant.

Si la devise des jésuites est « Ad maiorem Dei gloriam » (« à la plus grande gloire de Dieu »), leur spiritualité est d’’être « contemplatifs dans l’action », et l’accent – différent des Dominicains : « contemplare et contemplata aliis tradere » (« contempler et transmettre aux autres les choses contemplées »)  – est mis sur la grande unité entre prière et action, comme la systole (prière) et la diastole (action) du cœur.

D’autre part, saint François d’Assise a choisi « sœur pauvreté » non tant pour aider les pauvres que pour devenir riche du Christ. En embrassant le crucifix, et en le plaçant sur le muret de la petite église Saint-Damien, il est devenu capable d’embrasser le Christ dans le lépreux.

Les stigmates ont ensuite un signe de comment cette ressemblance s’est réalisée physiquement.

Enfin, lorsqu’il rend ses habits à son papa, Pietro Bernardone, et que l’évêque le couvre de son manteau, c’est un signe de pauvreté, certes, mais surtout un signe de son choix de la paternité de Dieu, à travers la maternité de l’Eglise, plus qu’un simple dépouillement matériel, c’est le renoncement à la paternité naturelle pour vivre dans celle de Dieu, comme le Christ l’a dit : « Qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ».

Mgr Francesco Follo

Osservateur permanent du Saint-Siège à l'UNESCO (Paris)