« Nous sommes également appelés à reconnaître et à communiquer aux autres que la foi en Dieu éclaire la vie des personnes en Terre Sainte », écrivent les évêques de la Coordination Terre Sainte.
Les évêques de la Coordination Terre Sainte – européens et nord-américains – publient ce 10 Janvier 2013 un communiqué final, suite à leur visite annuelle en Terre Sainte, du 8 au 10 janvier 2013.
Ils appellent à « un soutien concret » pour « les populations les plus vulnérables », pour « la formation des jeunes » ainsi que pour « la promotion de la paix ».
Ils exhortent également les chrétiens à « venir en pèlerinage en Terre Sainte ». Le communiqué est signé par 8 évêques, dont le français Mgr Michel Dubost, évêque d’Evry et le canadien Mgr Richard Smith, archevêque d’Edmonton.
Communiqué final 2013
Depuis que les Evêques de la Coordination Terre Sainte se sont réunis en janvier 2012, la population de cette région a vécu des évènements obscurs et dramatiques: le conflit à Gaza et dans le Sud d'Israël, la guerre civile en Syrie, qui a poussé un grand nombre de réfugiés à se déverser dans d'autres pays, en mettant à dure épreuve leurs ressources, ainsi qu'une polarisation croissante à l'intérieur de l'état d'Israël et de la Palestine. Tous ces développements ont alimenté une profonde angoisse dans la région, pour les israéliens, les palestiniens, les juifs, les musulmans et notamment pour la population chrétienne, qui est de moins en moins nombreuse.
Cette année, nous avons rencontré les communautés chrétiennes à Gaza, à Bethléem, à Beit Jala, à Madaba e à Zarqa. Dans la vallée de Cremisan, on nous a parlé des batailles juridiques visant à protéger les terres de la population locale et des institutions religieuses contre l'invasion de la barrière de sécurité ("le mur"). Nous nous engageons à continuer à insister auprès de nos gouvernements respectifs afin qu'ils agissent pour empêcher cette injustice. Nous avons écouté des témoignages émouvants de religieuses engagées dans l'assistance aux travailleurs migrants, aux victimes de la traite et aux prisonniers.
Notre foi a été enrichie par la force et par le courage des personnes que nous avons rencontrées: ceux avec qui nous avons partagé une profonde célébration eucharistique à Zarqa, en Jordanie; ceux qui s'occupent des personnes les plus vulnérables, comme les personnes déplacées qui proviennent de Syrie ou d'Iraq et qui fuient la terreur et la violence; ceux qui se battent contre l'oppression et l'insécurité dans les pays qui composent la Terre Sainte. Nous nous sentons inspirés à protéger une paix juste et nous adressons un appel aux communautés chrétiennes dans nos pays d'origine et aux personnes de bonne volonté du monde entier, afin qu'elles soutiennent le travail mené dans cette région pour construire un futur meilleur. De bons exemples à suivre sont les deux agences auxquelles nous avons rendu visite: le Catholic Relief Services à Gaza et le programme pour les réfugiés de Caritas en Jordanie.
Nous sommes également appelés à reconnaître et à communiquer aux autres que la foi en Dieu éclaire la vie des personnes en Terre Sainte. L'une des conséquences concrètes de cet engagement est le travail de l'Eglise dans le secteur de l'éducation, un investissement tangible pour l'avenir. C'est à l'Université de Bethléem, plus qu'ailleurs, que cela est particulièrement évident: ici, nous avons été frappés par les histoires racontées par les étudiants, tout comme à l'Université de Madaba, en Jordanie. En 2009, le Pape Benoît XVI a adressé un appel au personnel et aux étudiants de la région, en les invitant à être les bâtisseurs d'une société juste et pacifique, composée de personnes ayant des origines religieuses et ethniques différentes.
Avec les Evêques locaux, nous encourageons un soutien concret pour les populations les plus vulnérables, la formation des jeunes ainsi que tous les efforts possibles pour la promotion de la paix. Nous exhortons les chrétiens à venir en pèlerinage en Terre Sainte, où ils pourront expérimenter le même accueil chaleureux que nous avons reçu, à notre tour. Nous travaillerons en nous engageant au maximum pour convaincre nos gouvernements respectifs à reconnaître les causes qui sont à la base de la souffrance dans cette terre, et à intensifier leurs efforts pour atteindre une paix juste. Nous reprenons l'appel que le Pape Benoît XVI a récemment lancé, dans son discours au corps diplomatique auprès du Saint Siège: "Suite à la reconnaissance de la Palestine comme État Observateur non Membre des Nations Unies, je renouvelle le souhait que, avec le soutien de la Communauté internationale, Israéliens et Palestiniens s’engagent pour une cohabitation pacifique dans le cadre de deux États souverains, où le respect de la justice et des aspirations légitimes des deux peuples sera préservé et garanti. Jérusalem, deviens ce que ton nom signifie ! Cité de la paix et non de la division!"
Dans les mots d'un Psaume que nous avons prié ensemble chaque jour: " Demandez la paix de Jérusalem" (Psaume 122, v. 6).
Signataires du Communiqué final:
Archevêque Richard Smith - Edmonton, Canada
Archevêque Joan-Enric Vives - Urgell et Andorre, Espagne
Evêque Gerald Kicanas - Tucson, Etats Unis d'Amérique
Evêque Stephan Ackermann - Trier, Allemagne
Evêque Michel Dubost - Evry, France
Evêque William Kenney - Représentant COMECE
Evêque Peter Bürcher - Reykjavik, Conférence Episcopale Pays nordiques
Evêque Declan Lang - Clifton, Angleterre et Pays de Galles