Dans son discours au Conseil permanent de la CEI, le 28 janvier 2013, à Rome, le cardinal Bagnasco a insisté sur le sens chrétien de la Joie, « cette joie, a-t-il rappelé, qui n’est pas seulement un sentiment, une émotion fragile mais une Personne : Jésus ! ».
« Bien que personne ne puisse nier que nous nous trouvions à l’intérieur d’un travail historique très délicat, embrouillé, « nous savons que cette joie est possible et que l’on peut reposer dessus notre confiance », a-t-il précisé.
« Il est faux de dire que nous voulons faire de la politique », a poursuivi le cardinal Bagnasco, nous voulons dire Jésus, c’est-à-dire « l’infini fait homme » qui « est entré dans notre humanité ».
Le président de la CEI qui est aussi l’archevêque de Gênes, a expliqué combien il est difficile aujourd’hui, dans le monde, d’être chrétien, évoquant les quelques 100.000 chrétiens de toutes confessions tués durant l’année 2012.
Bien qu’elle soit la religion la plus répandue au monde – a-t-il relevé – « dans trop de pays il est interdit aux chrétiens de montrer un quelconque signe de leur appartenance religieuse », ils sont seulement pliés à « se camoufler, se cacher, se disloquer ».
Alors que les chrétiens, selon lui, doivent « témoigner » qu’ils n’ont pas de produit à imposer, mais « une Personne, une présence, une amitié qui change la vie ».
Dans ce contexte, le président de la CEI a invité les communautés chrétiennes à répondre « à la nostalgie de Dieu » en instaurant un « climat propice à la piété, au sens de l’étonnement, à l’intériorisation » et à faire en sorte que la nouvelle évangélisation soit synonyme de charité, afin que l’Evangile « ne soit plus seulement une parole, mais une réalité vécue ».
Evoquant ensuite le poids économique et social de la crise. Le cardinal Bagnasco a déclaré que « le peuple italien a fait encore une fois preuve de solidarité, montré qu’il est capable de dévouement et de sacrifice, capable de tenue et d’espérance ».
« Mais que personne ne se fasse d’illusions ou cherche des explications idéologiques et partielles, a-t-il ajouté aussitôt après, s’il est arrivé à ça, cela est dû, avant même la question des restrictions, de l’auto-réduction, du devoir épargner, de changer sa manière de vivre, au multiplicateur unique et naturel de chaque plus petite ressource : la famille! ».
A propos de la crise politique, le président de la CEI a doit clairement que « la population veut que la politique cesse d’être une voie inconvenante pour l’enrichissement personnel ».
Pour le cardinal Bagnasco, « à la racine du bien commun nous trouvons les réalités premières de la vie, de la famille et de la liberté, qui se croisent et se renvoient universellement les unes aux autres parce qu’elles sont les valeurs fondantes et incontournables de l’humain ».
Dans ce contexte, le cardinal Bagnasco a soutenu l’importance de la campagne « L’un de nous », les millions de signatures pour faire de l’Europe un continent qui reconnaît la vie dès le premier instant de sa conception.
L’archevêque de Gênes a alors renvoyé au concile Vatican qui, comme a dit Paul VI à la clôture des travaux, « n’est pas autre chose qu’un appel amical et pressant qui convie l’humanité à retrouver […] ce Dieu dont on a pu dire : ‘’S’éloigner de lui, c’est périr ; se tourner vers lui, c’est ressusciter ; c’est demeurer en lui, c’est être inébranlable… ; retourner à lui, c’est renaitre ; habiter en lui, c’est vivre’’ (Saint Augustin, Soliloque, I,1 3)(7 décembre 1965) ».
Traduction d’Océane Le Gall