Le cardinal Glemp était « un homme « juste », dans l’esprit de saint Joseph, son saint patron, et de ceux qui, dans la tradition biblique, ont su écouter la voix de l’appel de Dieu »: c’est ce qu’écrit Benoît XVI dans un télégramme de condoléances pour le décès du cardinal Jozef Glemp, archevêque émérite de Gniezno et Varsovie, primat de Pologne, survenu hier, 23 janvier 2013. Le cardinal s’est éteint à 83 ans des suites d’une tumeur au poumon.
Le pape assure le cardinal Kazimierz Nycz, archevêque métropolite de Varsovie, de son union avec l’Eglise de Pologne « dans une prière d’action de grâces pour la vie et l’engagement pastoral de ce digne ministre de l’évangile ».
« C’était un homme « juste », dans l’esprit de saint Joseph, son saint patron, et de ceux qui, dans la tradition biblique, ont su écouter la voix de l’appel de Dieu adressé non seulement à eux personnellement, mais aussi aux communautés auxquelles ils étaient envoyés », écrit le pape.
« Une telle justice, riche d’une humble adhésion à la volonté de Dieu, a été la base de son profond amour pour Dieu et pour l’homme, qui était lumière, inspiration et force dans son difficile ministère de guide de l’Eglise, à une époque de transformations sociales et politiques importantes qui concernaient la Pologne et l’Europe », poursuit-il.
« Son amour de Dieu et de l’Eglise, son attention à l’égard de la vie et de la dignité de tout homme ont fait de lui un apôtre de l’unité contre la division, de la concorde face à l’affrontement, de la construction commune d’un avenir heureux basé sur les expériences passées, joyeuses et douloureuses, de l’Eglise et de la population », souligne le pape.
Il rend hommage à sa « grande prudence », avec laquelle il a résolu « un grand nombre de questions et de problèmes de la vie politique, sociale et religieuse des Polonais », mais aussi à son « optimisme envers le nouveau millénaire » et à sa « confiance dans la Providence divine ».
Benoît XVI se souvient que le cardinal était « en communion constante avec le pape Jean-Paul II et uni à lui par un lien spirituel ». Il se remémore sa devise épiscopale « la charité dans la justice » (« Caritati in iustitia »), qui a « dirigé sa façon de penser, d’évaluer, de faire des choix, de prendre des décisions et de proposer des lignes d’action pastorale ».
Enfin, il salue sa « sérénité d’esprit » dans la souffrance vécue à la fin de sa vie : « même dans cette épreuve, il est demeuré le témoin de la confiance en la bonté et l’amour du Dieu tout-puissant ».
Benoît XVI confie avoir « toujours apprécié sa bonté sincère, sa simplicité, son ouverture et son dévouement cordial à la cause de l’Eglise en Pologne et dans le monde » : « C’est ainsi qu’il demeurera dans ma mémoire et dans ma prière », conclut-il.
Le cardinal Péter Erdő, président du Conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE), a également exprimé les condoléances de l’épiscopat européen dans un communiqué.
Il a rappelé « le témoignage fort du cardinal Glemp dans les sombres années du régime communiste, d’abord comme secrétaire du cardinal Stefan Wyszynski, puis comme archevêque de Varsovie et Primat de Pologne », mais aussi « sa contribution aux travaux du CCEE en tant que président de la Conférence épiscopale polonaise ».
Au micro de Radio Vatican, Mgr Stanislas Dziwisz, archevêque de Cracovie, reconnaît en lui « un homme de grande sagesse », « un homme de dialogue (…) en mesure d’aider à trouver des solutions positives », qui a aidé la Pologne à passer de la dictature à la démocratie.
Traduction du message par Hélène Ginabat