Anita Bourdin

ROME, samedi 26 mai 2012 (ZENIT.org) – Les droits de la défense sont garantis dans l’affaire de publication de documents réservés du Saint-Siège et du pape Benoît XVI, déclare le P. Lombardi qui confirme l’identité du suspect dans l’affaire de fuite de documents confidentiels.

Dans une déclaration publiée ce samedi matin, 26 mai, le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège confirme que le suspect est Paolo Gabriele, « majordome » appartenant la « Famille pontificale » (cf. Zenit du 25 mai 2012).

« Je confirme que la personne arrêtée mercredi soir en possession illégale de documents réservés trouvés à son logement, sur le territoire du Vatican, est M. Paolo Gabriele, qui reste encore incarcéré », déclare le P. Lombardi.

Il indique la suite de la procédure : « La première phase d’instruction préliminaire est achevée, sous la direction du Promoteur de justice, le prof. Nicola Picardi, et on a lancé la phase d’instruction formelle conduite par le juge d’instruction, le prof. Piero Antonio Bonnet ».

Il explique que les droits de la défense sont garantis : « L’accusé a nommé deux avocats de confiance, autorisés à agir auprès du tribunal du Vatican, et il a eu l’occasion de les rencontrer. Ils pourront l’assister dans les phases successives de la procédure. Il jouit de toutes les garanties prévues par les codes pénal et de procédure pénale en vigueur dans l’Etat de la Cité du Vatican ».

Pour ce qui est des poursuites , il a joute : « La phase d’instruction se poursuivra jusqu’à l’acquisition d’un cadre adéquat de la situation qui fait l’objet de l’enquête, et ensuite, le juge d’instruction procèdera à la remise en liberté ou au renvoi en justice ».

Les enquêteurs sont en effet à la recherche d’éventuelles complicités : l’inculpé a-t-il agi seul ou est-il un bouc-émissaire ? Y a –t-il d’autres auteurs présumés des fuites ?

Si le procès aboutissait à une condamnation, Paolo Gabriele risque 30 ans de réclusion – dans un Etat qui n’a pas de prison – parce que les enquêteurs ont trouvé chez lui un grand nombre de documents concernant l’Etat de la Cité du Vatican et de la correspondance soustraite du Chef de l’Etat, le pape Benoît XVI. 

La surprise semble totale au Vatican un mois après la création d’une commission de trois cardinaux (cf. Zenit du 25 avril 2012) pour faire la lumière sur les fuites répétées depuis le mois de janvier qui ont culminé, samedi dernier, 19 mai, par la publication du livre « Sa Sainteté », en italien : une affaire rebaptisée « Vatileaks ».

Le livre reproduit notamment des fax confidentiels adressés au pape et encore mystérieusement communiqués à un journaliste italien qui les publie. Ils touchent aussi bien des questions fiscales que la vie de différents instituts catholiques.

Le P. Lombardi a confié à la presse la « surprise » et la « douleur » ressentie au Vatican, tout en affirmant la « grande amitié » dont jouit la famille de l’accusé au Vatican : « Nous souhaitons que sa famille puisse surmonter cette épreuve », a-t-il ajouté.

Ce samedi matin, en recevant les membres du Mouvement Italie du Renouveau dans l’Esprit, le pape a évoqué les troubles qui agitent la société : « Nous vivons actuellement dans la société une situation sous certains aspects précaire, caractérisée par l’insécurité et par la fragmentation des choix.  On manque souvent de points de référence valables qui inspirent l’existence. Il devient par conséquent de plus en plus important de construire l’édifice de la vie et l’ensemble des relations sociales sur le roc stable de la Parole de Dieu, en se laissant conduire par le Magistère de l’Eglise. On comprend de plus en plus la valeur déterminante de cette affirmation de Jésus : « Qui écoute mes paroles et les met en pratique est semblable à un homme sage qui a construit sa maison sur le roc. La pluie est venue, les fleuves ont débordé, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison, mais elle ne s’est pas écroulée parce qu’elle était construite sur le roc ». »

La presse italienne y a vu une allusion aussi aux secousses qui agitent la Cité du Vatican et l’entourage de Benoît XVI et sur la façon dont le pape réagit.