ROME, mercredi 30 mai 2012 (ZENIT.org) – « Dans l’Eucharistie le Christ ressuscité se fait nourriture pour nous diviniser, pour nous faire devenir comme Lui, et nous unir à Lui en nous unissant les uns aux autres », explique le P. Frédéric Fornos, s.j., Coordinateur de l’Apostolat de la prière pour l’Europe, dans ce commentaire de l’intention de prière « universelle » de Benoît XVI pour le mois de juin 2012.
L’intention de prière universelle du Pape Benoît XVI pour le mois de juin concerne la présence du Christ dans l’eucharistie: « Prions que les croyants sachent reconnaître, dans l’Eucharistie, la présence vivante du Ressuscité qui les accompagne dans la vie quotidienne ».
Son intention de prière missionnaire concerne les chrétiens en Europe : « Prions pour que les chrétiens en Europe redécouvrent leur propre identité et participent avec plus d’élanà l’annonce de l’Evangile ».
Ressuscité ? Présent dans l’eucharistie, présent dans nos vies
Parfois la messe semble si loin de la vie… comme si les rites, les paroles et les gestes, étaient insipides et ne voulaient rien dire. Seulement « une cérémonie » venant d’une autre époque, aux antipodes de l’expérience mystique que l’on souhaiterait vivre. Tout semble alors rébarbatif, à commencer par l’homélie du prêtre et les chants eux-mêmes. Et pourtant ! L’expérience que l’Eglise nous invite à vivre dans cette célébration concerne l’événement le plus profond et bouleversant que puisse connaître l’univers visible et invisible.
Dans l’Evangile selon saint Marc (chap. 8,18), au sujet du « pain partagé », Jésus disait déjà à ses disciples : « Avez-vous un cœur aveuglé ? Vous avez des yeux et vous ne voyez pas ? Vous avez des oreilles et vous n’entendez pas ? »Quel est donc ce mystère inouï qu’il s’agit de reconnaître et qui est le cœur de la foi en Jésus-Christ ? Il est bien difficile de l’exprimer en quelques mots, car il s’agit de « parler d’amour ». Et nous le savons, il n’y a pas de commune mesure avec l’expérience elle-même d’« aimer et d’être aimé ». Or c’est de cela qu’il s’agit :
Celui qui est à la source de la vie s’est fait chair dans notre humanité. Ce qui était caché « depuis la fondation du monde » (Psaume 78) s’est révélé : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique (…) pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3, 16-17) – DIEU se communique à nous. En Jésus-Christ, par toute sa vie jusqu’à sa mort sur la croix, l’Amour s’est manifesté dans toute sa hauteur, sa largeur et sa profondeur… Cet événement, confirmé par sa Résurrection, est si inimaginable, si incommensurable, que seule la foi peut l’attester. « L’on comprend – dit P. Robert Scholtus – que la liturgie chrétienne n’acclame pas autrement le Dieu Amour qu’en racontant comment l’Amour est arrivé, en commémorant la mort et la résurrection du Christ. » (1)
De ce repas rituel juif, qui constituait le mémorial de l’évènement fondateur du peuple d’Israël – le passage de l’esclavage en Egypte vers la liberté -, Jésus a fait le « sacrement de l’amour », l’Eucharistie. C’est dans la célébration eucharistique que le Christ ressuscité nous parle, à travers les Ecritures, et se donne en nourriture, dans le pain et le vin. C’est en elle qu’Il se communique à nous pour transformer nos cœurs et nous donner sa capacité d’aimer. Comme dit saint Ephrem : « Il appela le pain son corps vivant, il le remplit de lui-même et de son Esprit. (…) Et celui qui le mange avec foi mange le Feu et l’Esprit (…). Prenez-en, mangez-en tous, et mangez avec lui l’Esprit Saint. C’est vraiment mon corps et celui qui le mange vivra éternellement ».
Dans l’Eucharistie le Christ ressuscité se fait nourriture pour nous diviniser, pour nous faire devenir comme Lui, et nous unir à Lui en nous unissant les uns aux autres. Il nous entraîne avec Lui dans son offrande au cœur du monde. Non pas seuls mais avec toute la communauté chrétienne, l’Eglise, au service de sa mission.
Qu’il nous soit donné, comme les disciples d’Emmaüs, de reconnaître la présence vivante du Christ ressuscité dans le pain partagé afin de pouvoir le reconnaître chaque jour davantage, en relisant notre journée écoulée: « Notre cœur ne brûlait-il pas en nous tandis qu’il nous parlait en chemin… » (Lc 24, 32)
Père Frédéric Fornos, jésuite
Coordinateur de l’Apostolat de la prière pour l’Europe
(1) Robert Scholtus, Petit christianisme d’insolence, Ed. Bayard – Christus, p. 108
Pour aller plus loin le site francophone, PRIER AU CŒUR DU MONDE, www.apostolat-priere.org – (magazine internet gratuit) – donne chair aux intentions de prière du pape.