Terre Sainte : A un an du synode sur le Moyen-Orient

Le patriarche latin de Jérusalem dresse un bilan

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ROME, Lundi 24 octobre 2011 (ZENIT.org) – « Il ne faut pas que notre synode soit un événement isolé des autres ; c’est toute l’Eglise qui est en marche », déclare Sa Béatitude Mgr Fouad Twal, patriarche latin de Jérusalem, dans un entretien à l’occasion du premier anniversaire de l’assemblée spéciale pour le Moyen-Orient. Ce synode des évêques s’était tenu au Vatican du 10 au 24 octobre de l’année dernière.

De retour en Terre Sainte après son séjour à Rome pour participer à la Conférence des évêques latins dans les régions arabes (11-13 octobre), Mgr Twal a été interrogé également sur la situation israélo-palestinienne, la demande d’adhésion d’un Etat palestinien à l’ONU, et l’évolution du printemps arabe.

Nous reprenons ci-dessous les grandes lignes de cet entretien publié intégralement sur le site du Patriarcat latin de Jérusalem.

Que pensez-vous de la libération de Gilad Shalit et des otages palestiniens ? Est-ce un vrai pas vers la paix ?

Nous sommes pour la paix et pour chaque pas qui conduit vers plus de paix et pour la joie dans les familles qui ont déjà beaucoup trop souffert. La libération des prisonniers est un beau geste de la part des autorités compétentes. Depuis longtemps nous étions en faveur d’un dialogue entre les autorités israéliennes et le Hamas.

C’est certainement déjà un bon geste de paix concret dans ce temps de crise orientale. Mais on peut donner encore d’autres signes… Il faut que la justice ait le courage de décider qui est coupable et qui est innocent. 

Autre piste en vue de gestes concrets : faciliter la liberté de mouvement et de circulation des palestiniens.

Avez-vous des nouvelles des discussions de la demande d’adhésion d’un Etat palestinien à l’ONU ?

Cela a été préparé depuis plus d’un an, et lors de mon récent voyage en Amérique, il y avait au moins 120, 122 Etats qui étaient en faveur de cette reconnaissance. Maintenant ils sont, paraît-il, au nombre de 131. Cependant, même si on reconnaît cette demande de Mahmoud Abbas, cela ne veut pas dire qu’on va arrêter les négociations et les pourparlers. Cela doit continuer. Mais dans le cas d’une reconnaissance, la Palestine, ou les palestiniens ou les autorités palestiniennes, auront une base solide pour discuter de leur avenir et de l’avenir de leurs voisins. Je suis content de savoir que même le Saint-Siège a pris une position claire et nette sur la solution des deux Etats avec une sécurité et des frontières internationalement reconnues…

Que pensez-vous de l’évolution du Printemps arabe en Egypte, en Syrie ?

Si nous revenons au synode pour le Moyen-Orient de l’an dernier, on constate qu’il y a un fil conducteur entre nos souhaits du synode et les événements en Tunisie et en Egypte, que ce soit pour la liberté, la dignité des hommes, le travail pour tous et le sentiment d’appartenance à la terre. Mais avec le temps, le Printemps arabe devient automne et hiver. 

Au début, il n’y avait aucun fanatisme, aucune couleur politique. L’élan était spontané et très bon. Puis d’autres forces sont intervenues et ont récupéré des fruits. Espérons que la communauté internationale soit consciente de ce danger et que tous travaillent pour le bien des citoyens qu’ils soient chrétiens, druzes, juifs ou musulmans…

<p>Vous parliez justement du synode pour le Moyen-Orient. Quelle conclusion pouvez-vous apporter aujourd’hui, un an après ?

J’avoue qu’ensemble, autant que possible, nous avons semé, nous avons parlé, nous avons émis des souhaits. Mais de là à dire quels sont les résultats, c’est trop tôt. C’est toute une génération qui doit travailler, nous prêtres, nous responsables, nous fidèles, nous laïcs, nous mouvements apostoliques…Tous ensemble nous devons continuer à travailler.

Prochainement nous avons devant nous trois évènements majeurs : le synode des évêques d’ octobre prochain d’un côté, le congrès pour les familles l’an prochain à Milan et le congrès eucharistique à Dublin. Il faut mettre tout cela ensemble, il ne faut pas que notre synode soit un événement isolé des autres ; c’est toute l’Eglise qui est en marche…

Un mot sur l’anniversaire d’Assise ?

A mon avis, dans le contexte de cet anniversaire des 25 ans de la rencontre d’Assise, il faut revenir en arrière. Il faut revenir au même enthousiasme, au même esprit de communion. Cet anniversaire doit être un point de départ…

 Mais vous savez c’est comme pour le synode pour la nouvelle évangélisation, il faut revenir vingt siècles en arrière, au temps de la première Eglise, c’est-à-dire revenir aux racines, aux sources, avec la même charité, sans division et fidèles à la lecture des Ecritures.

Propos recueillis par Christophe Lafontaine et Amélie de La Hougue

Texte intégral de l’entretien : http://www.lpj.org/index.php?option=com_content&view=article&id=1621%3Ainterview-tv-du-patriarche-sur-lactualite-orientale&catid=36%3Adiscours&Itemid=67&lang=fr

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ZENIT Staff

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