ROME, Vendredi 14 octobre 2011 (ZENIT.org) – Trois semaines après le voyage apostolique du pape Benoît XVI en Allemagne (22-25 septembre), le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich et Freising, a dressé un bilan du voyage pour L’Osservatore Romano, affirmant que ces quatre jours de visite avaient été comme « desexercices spirituels pour l’Allemagne ».

« Quand le pape est arrivé en Allemagne, beaucoup ont regardé avec intérêt et, en partie avec surprise, le grand nombre de croyants qui ont participé aux célébrations liturgiques. Même l’opinion publique aconfessionnelle a écouté les paroles du pape et s’est confrontée à elles. D’une certaine manière, cela a été des exercices spirituels pour l’Allemagne, et cela a été comme une introduction merveilleuse aux principes centraux de la foi chrétienne », a-t-il expliqué.

Par conséquent, il a estimé que « les images et les paroles continueront à avoir un écho », que « l’image du pape, de l’Eglise catholique, finalement de la foi chrétienne en général, ont exercé une influence positive ».

Dans son article, le cardinal revient sur les « deux discours centraux », celui prononcé au Bundestag et celui aux catholiques engagés que Benoît XVI a rencontré au Konzerthaus, à Fribourg.

Si ces discours « semblent très différents », a affirmé le cardinal, ils révèlent tous deux un message « clair » : « l’Etat doit rester l’Etat, l’Eglise doit rester l’Eglise ! ».

Le pape souligne ainsi que « le christianisme a décidé consciemment de ne pas faire de la Révélation un programme étatique, politique, législatif ». « Ainsi on barre la route à une suprématie de l’Eglise sur l’Etat. La division entre Etat et Eglise est le présupposé nécessaire à une démocratie moderne ».

« Si l’Eglise était le prolongement de l’Etat, productrice de valeurs à son service, répétition du monde dans son ancienne forme, alors elle n’atteindrait pas l’essence de sa mission », a-t-il encore commenté. « Le pape nous exhorte donc à rester totalement Eglise et à le devenir toujours plus. A assumer vraiment son devoir irremplaçable, à donner au monde le témoignage d’une espérance inébranlable et donc aussi à être moteur de changement, de renouvellement, de mouvement vers le ‘ciel nouveau’ et la ‘terre nouvelle’ ».

« Le témoignage de l’Eglise en ce monde a une importance irremplaçable », a ajouté le cardinal Reinhard Marx. « Et il ne peut être efficace que si l’Eglise reste vraiment Eglise et que sa vie ne devient pas une convention sociale, une ‘religion civile’ou une tradition privée de contenu ».

Ces deux discours contiennent donc « un message qui concerne la question de la survie de la démocratie moderne comme de l’Eglise : par la volonté de l’homme, l’Etat doit rester vraiment Etat et l’Eglise doit vraiment être Eglise, sacrement de la ‘nouvelle création’ », a-t-il conclu.