En 2012, le 6e « Colloque de Rome sur lEvangélisation »

Entretien avec Jean-Luc Moens, de la Communauté de lEmmanuel

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ROME, Mercredi 12 octobre 2011  (ZENIT.org) – La Communauté de l’Emmanuel organise un sixième « Colloque de Rome sur l’évangélisation », en collaboration avec l’Institut Pontifical Redemptor Hominis (Université pontificale du Latran, PUL) et l’Institut Universitaire Pierre Goursat (IUPG). Ce colloque de janvier 2012 a pour thème l’impact de l’évangélisation dans la société : « Charité, justice et paix : un défi pour l’évangélisation ».

Les éditions précédentes ont réfléchi à « L’apport des communautés nouvelles et des mouvements ecclésiaux dans la vie et mission de l’Église » (2004), à « L’annonce du Christ dans notre société postmoderne » (2006), à « La place des paroisses dans la nouvelle évangélisation » (2008) et à « La nécessaire complémentarité missionnaire entre prêtres et laïcs » (2010). Jean-Luc Moens, organisateur de ce colloque, le présente en avant-première aux lecteurs de Zenit.

Zenit – Pourquoi ce thème de la « charité » de la « justice » et de la « paix » pour ce colloque qui a lieu la même année que le synode pour la Nouvelle Évangélisation ?

Jean-Luc Moens – Je reviens de l’assemblée générale du Conseil des conférences épiscopales européennes (CCEE), à Tirana, où il m’a été demandé de présenter le résultat d’une grande enquête réalisée auprès de toutes les conférences épiscopales européennes sur la Nouvelle Évangélisation. L’une des choses qui m’ont frappé, c’est que plusieurs évêques ont souligné l’importance de la Doctrine sociale de l’Église pour la nouvelle évangélisation. C’est dans cette ligne que nous voulons placer notre colloque.

Beaucoup de personnes comprennent d’abord la nécessité d’évangéliser comme un devoir orienté vers le « salut des âmes ». Ce faisant, ces personnes courent le risque d’oublier que l’homme dans sa totalité est destinataire du salut. Le « salut de son âme » est certes important, mais l’annonce de l’Évangile ne se limite pas là. Elle doit permettre au Christ d’entrer dans toutes les dimensions de sa vie, y compris dans sa dimension économique, sociale, politique. L’évangélisation dépasse donc la simple dimension personnelle ; nous n’évangélisons pas seulement pour que les cœurs changent, nous le faisons aussi pour notre monde change ! Pour que la charité, la justice et la paix grandissent entre tous les hommes ! En un mot, pour que grandisse le Royaume de Dieu qui est déjà au milieu de nous (cf. Lc 10, 9). Le signe d’une vraie conversion du cœur est que la personne s’engage résolument au service de la civilisation de l’amour.

Comment prendre en compte la situation de crise qui bouleverse le monde actuel ?

Lorsqu’on regarde l’histoire de l’Église, on s’aperçoit que l’évangélisation a contribué à dépasser des situations de crise et cela s’est fait grâce à l’engagement de chrétiens – prêtres, religieux et laïcs – qui ont vécu l’Évangile dans le concret de leur quotidien. Nous étudierons spécialement pendant le colloque, à titre d’exemple, l’apport de l’évangélisation sur la société romaine des deux premiers siècles. Mais la foi a continué de transformer les sociétés au cours des âges, y compris à des époques récentes. Nous en verrons des exemples en Amérique Latine. C’est ainsi que s’est construite la Doctrine Sociale de l’Église qui nous paraît plus que jamais comme une espérance pour le monde contemporain.

Quelle place ces questions d’actualité – difficultés économiques, politiques, défis écologiques – auront-elles dans le colloque ?

Nous pensons que les nouveaux défis missionnaires ne se trouvent pas seulement dans la sécularisation, l’hédonisme, l’athéisme pratique. Ils se trouvent également aujourd’hui dans le domaine du travail, de l’économie, de la politique, de l’éthique, de l’écologie. Ces défis engendrent des questions nouvelles – qui touchent en particulier l’engagement des laïcs chrétiens dans nos sociétés – et que nous voulons affronter dans ce colloque, spécialement à la lumière de la dernière encyclique du Saint-Père Benoît XVI – Caritas in veritate – qui traite de tous ces sujets et nous ouvre des pistes essentielles. Nous avons réuni pour cela un certain nombre de spécialistes de renommée mondiale : le cardinal Peter Turkson, président du conseil Pontifical Justice et Paix ; Mgr Rino Fisichella, président du Conseil Pontifical pour la Nouvelle Évangélisation ; Mgr Luis Azcona Hermoso O.A.R., évêque de Marajo (Brésil) – dont la tête est mise à prix car il a pris la défense des pauvres de son diocèse ;leProf. Livio Melina, président de l’Institut Jean-Paul II pour les Etudes sur le mariage et la famille (Université pontificale du Latran); le Prof. Andrea Riccardi (Communauté Sant’Egidio) ; M. John Deighan (Catholic Parliamentary Office, Ecosse) ; le Prof. Pierre-Yves Gomez (École de Management, Lyon) ; le Prof. Francisco d’Agostino (président de l’union des juristes catholiques italiens, professeur de théorie et philosophie du droit à l’université de Tor Vergata, ancien président de la commission nationale italienne de bioéthique)…

La Communauté de l’Emmanuel est en train de vivre un « Jubilé » : qu’est ce que cela signifie y compris pour ce colloque?

En effet, la Communauté de l’Emmanuel célèbre actuellement une année jubilaire à l’occasion du vingtième anniversaire de la mort de son fondateur, le serviteur de Dieu Pierre Goursat, et des vingt ans de la reconnaissance de la Communauté par le Saint Siège. Mais ce Jubilé rappelle aussi les trente ans de Fidesco, l’ONG de l’Emmanuel pour l’envoi de volontaires dans des projets de l’Église catholique à travers le monde.

Le colloque de janvier entre clairement dans cette perspective et Fidesco y est associé d’une manière particulière. Depuis sa fondation, l’Emmanuel participe à l’effort missionnaire de l’Église universelle, en particulier dans ce qu’on appelle aujourd’hui la Nouvelle Évangélisation. Cette année, avec Fidesco, nous avons voulu mettre l’accent sur l’engagement dans le monde qui est une des grâces de notre Communauté et qui nous paraît une dimension essentielle de la Nouvelle Évangélisation. Au moment où se prépare le prochain synode, il nous a paru important de réfléchir sur les implications missionnaires de l’engagement de l’Église au service des hommes, de tous les hommes et de tout l’homme

Propos recueillis par Anita S. Bourdin

Pour plus d’information :

colloques @emmanuel.info

http://www.emmanuel.info/rubriques/formation/colloques

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ZENIT Staff

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