ROME, Lundi 10 octobre 2011 (ZENIT.org) – Les participants au congrès apostolique mondial de la Miséricorde divine de Lagiewniki (1er-5 octobre 2011) ont demandé au pape Benoît XVI, dans leur message final, de bien vouloir considérer, lors du prochain synode des évêques, en octobre 2012, sur la Nouvelle évangélisation, l’apostolat de la Miséricorde comme un « chemin privilégié » de cette Nouvelle évangélisation. Une radio a déjà mis en œuvre concrètement cet apostolat : Radio Espérance. Nous avons rencontré son directeur-fondateur, Jean-Luc Perchot.
ZENIT – M. Perchot, vous avez fondé Radio Espérance il y a 29 ans, vous avez 17 émetteurs en France, vous diffusez par le satellite WorldSpace en Europe et en Afrique de l’Ouest et surtout sur le net : quelle place prend l’apostolat de la Miséricorde dans votre grille des programmes ?
Jean-Luc Perchot –Depuis le lundi 28 avril 2003 (lendemain de la fête de la Miséricorde), par une courte prière, nous célébrons tous les jours à 15 heures, en direct sur nos ondes, l’heure de la Miséricorde : c’est une façon de prendre au sérieux le message de sainte Faustine, la première sainte de l’An 2000, en qui Jean-Paul II a reconnu « l’Apôtre de la Miséricorde ». Mais Radio Espérance est aussi attachée au bienheureux Jean-Paul II, dont Benoît XVI a dit qu’il était un « serviteur de la Miséricorde ». Lui-même voyait dans le message de la Miséricorde divine comme l’héritage spirituel de son pontificat. C’est donc une façon de recueillir cet héritage et d’aider à le mettre en œuvre pour un monde souffrant qui en a un urgent besoin.
Selon les conseils du Binheureux Jean-Paul II, nous préparons la fête de la Miséricorde par une courte neuvaine.Etnous avons aussi instauré une autre neuvaine solennelle à la Miséricorde divine, du 5 octobre, fête de sainte Faustine, au 13 octobre,anniversaire de la dernière apparitionde Notre-Dame de Fatima, avec des enseignements expliquant les différents aspects de la Miséricorde divine, le plus important des attributs de Dieu, selon les révélations du Christ à sœur Faustine.Tous les soirs, à 21 heures, nous diffusons en directune veillée de prière d’intercession et de louange adressée à la Miséricorde. C’est un temps spirituel fort à l’automne.
Le message final des participants du congrès de la Miséricorde à Lagiewniki demande à Benoît XVI que l’apostolat de la Miséricorde soit considéré comme une voie privilégiée pour la Nouvelle évangélisation, à l’occasion du prochain synode : quelle a été votre réaction ?
C’est en effet aussi une voie privilégiée d’annonce de la Bonne Nouvelle à la radio, mais pas seulement par la prière à la Miséricorde divine pour le monde. Il s’agit de présenter aussi des enseignements et des témoignages sur la façon de mettre en œuvre cette miséricorde dans la vie quotidienne des chrétiens, des familles, au travail, dans la société et même dans les rapports internationaux. Nos web-radios, notamment « 100% enseignement » ou « 100% Parole de Dieu » servent à leur façon l’apostolat de Miséricorde.
Vous avez retransmis en direct depuis le cloître de Saint-Jean de Latran le premier congrès apostolique mondial de la Miséricorde : pourquoi cette initiative ?
C’était une grande première, en avril 2008, trois ans après la mort de Jean-Paul II. Il fallait y être pour que les auditeurs qui ne pouvaient pas y participer sur place puissent le vivre néanmoins réellement en direct. Grâce au Père Patrick Chocholski, secrétaire général, nous avons installé nos micros dans le cloître de Saint-Jean-de-Latran. Ce coup de projecteur sur la diffusion étonnante du Petit journal de sainte Faustine dans le monde entier a été un coup de projecteur sur quelque chose de nouveau en train de naître dans l’Église.
Quel « retour » avez-vous eu des auditeurs ?
Je dis toujours quenous retransmettonsen direct un événement – comme l’angélus du pape le dimanche par exemple – pour une seule personne : celle qui a besoin d’entendre ces paroles-là à ce moment-là. Ils nous écrivent régulièrement, mais le plus grand retour, c’est que les auditeurs financent la radio…
Pourquoi être allé à Lagiewniki et retransmettre aussi ce second congrès en direct, y compris lors des étapes à Auschwitz et à Wadowice ?
Ces congrès ouvrent notre horizon au monde entier. Et les transmettre en direct est une occasion unique offerte aux auditeurs de participer réellement quand ils n’ont pas le privilège de partir. C’est le principe que nous avons appliqué aussi à l’Année Saint-Paul lorsque nous avons organisé dans Rome un itinéraire sur les lieux pauliniens, avec des haltes spirituelles, théologiques et culturelles. Toujours en direct. Avec les surprises et l’enthousiasme du direct, avec les difficultés techniques à surmonter, comme lorsque nous avons organisé et retransmis une veillée de prière en direct de la prison Mamertine, la prison de Pierre et de Paul, plusieurs mètres sous le niveau des rues de Rome, présidée par le P. Janvier Yameogo, du conseil pontifical pour les Communications sociales.
Nous emmenons nos auditeurs qui ne peuvent pas se déplacer pour mille raisons, nous leur offrons une façon de participer flexible et réelle.
Le congrès de Lagiewniki avait ceci de spécial que nous avions à improviser pour les directes à Auschwitz et Wadowice. Mais c’était important de ne pas faire l’impasse sur le lieu de la Shoah, et pas n’importe lequel, Birkenau, le pire lieu de l’extermination des juifs d’Europe, s’il y a encore un degré dans l’horreur : un vrai défi pour notre confiance en Dieu, pour notre foi dans la miséricorde divine, comme l’a souligné le cardinal Schönborn.
Justement, le message de la Miséricorde est un message d’espérance après les tragédies du XXe siècle : Shoah, goulags, génocides, famines… Jean-Paul II et Benoît XVI, ont tenu à venir s’incliner ici devant les millions de victimes juives, reconnaissant la spécificité de la Shoah, sans pour autant oublier le massacre des Roms par exemple, des chrétiens et des résistants à la terreur hitlérienne, ou des enfants innocents…La retransmission en direct d’Auschwitz a certainement été le moment le plus fort de l’ensemble du 2e congrès.
A Wadowice, c’était revenir aux sources, au baptême de Jean-Paul II, et en même temps prier pour l’unité des chrétiens, et intercéder ensemble pour le monde d’aujourd’hui avec nos frères orthodoxes et protestants. Une cause dont Benoît XVI a dit que c’était l’une des priorités de son pontificat.
Mais ce n’était pas la première fois que Radio Espérance venait à Lagiewniki…
Les congrès de la miséricorde sont mondiaux, continentaux et nationaux. Nous sommes venus à Lagiewniki parce qu’avec Vilnius ce sont les deux pôles de la diffusion de la spiritualité de sainte Faustine, une spiritualité pour le IIIe millénaire… Nous avons aussi fait, il y a deux ans, un pèlerinage radiophonique de la miséricorde à Vilnius, avec notamment, en deux langues et en collaboration avec la radio catholique locale, une veillée en direct avec les jeunes, depuis le sanctuaire où est exposé l’autre tableau de Jésus miséricordieux, peint sur les indications de sainte Faustine.
Quelle place ont sainte Faustine et le bienheureux Jean-Paul II dans le calendrier liturgique vécu à Radio Espérance ?
Nous avons diffusé en direct la canonisation de sainte Faustine et la béatification de Jean-Paul II, comme les grands événements du Jubilé et de la vie de l’Église. Pour l’octave de la béatification de Jean-Paul II, nous avons organisé par exemple, le 7 mai 2011,
une veillée de prière en action de grâceque nous avonsradiodiffuséeen direct. J’ai évoqué les neuvaines pour le dimanche de la Miséricorde et pour la fête de sainte Faustine. Nous nous mobilisons aussi pour la première fête liturgique du bienheureux Jean-Paul II, le 22 octobre prochain.
Avez-vous l’intention de vous joindre à l’initiative du congrès de Lagiewniki pour demander au Saint-Père l’ouverture du dossier en vue de proclamer sainte Faustine docteur de l’Église ?
Organiser nous-mêmes la récolte des signatures, ce n’est pas notre rôle, mais diffuser le message pour susciter les signatures des pétitions organisées par les conférences épiscopales, sûrement.Lesauditeurs ont appris la nouvelle en direct au début du congrès de Lagiewniki. Ils se sont connectés de plus de 19 pays sur notre site Internet pour suivre le congrès – du Japon au Brésil, de la Russie au Cameroun, et même de … Pologne – . Et nous avons l’intention de continuer à diffuser les congrès de la miséricorde en direct, là où l’on nous en donnera la possibilité.
Propos recueillis par Anita Bourdin