ROME, Jeudi 23 juin 2011 (ZENIT.org) – Depuis 2006, les églises ont été la cible de plus de 200 attaques en Indonésie mais l’administration présidentielle se montrerait « plutôt réticente » à défendre la minorité chrétienne présente sur le territoire, a déclaré le président du Forum de communication chrétienne de Djakarta et secrétaire général de la Commission des religions pour la paix de l’Indonésie, Theophilus Bela, durant un entretien avec l’association internationale Aide à l’Eglise en Détresse (AED).
Théophilus Bela précise dans cet entretien que 14 de ces attaques ont eu lieu durant les 5 premiers mois de cette année et 46 autres en 2010.
Il accuse l’administration du président Susilo Bambang Yudhoyono de ne pas faire assez contre la violence islamiste antichrétienne. « Le président dort … et si le président dort, la police aussi », a-t-il dit.
Depuis l’arrivée du président Yudhoyono à la présidence, en 2004, les églises ont subi 286 attaques, soit plus qu’à n’importe quelle autre période, excepté au moment du soulèvement politique survenu dans le pays à la fin des années 90.
D’après Théophilus Bela, les quelque 28,5 millions de chrétiens présents dans le pays restent la cible privilégiée des persécutions antireligieuses dans le pays.
En Indonésie, 3% seulement de la population est catholique, et environ 6% protestant, face à une majorité essentiellement musulmane (86%).
L’arrivée dans les villes de chrétiens provenant de zones rurales, en quête d’un emploi suite aux investissements du gouvernement dans les usines et autres activités, mal perçue par les musulmans, aurait contribué à cette augmentation des attaques extrémistes.