ROME, Mercredi 25 mai 2011 (ZENIT.org) – « Les problèmes de la citoyenneté, de la dette internationale et de la gestion du pétrole doivent être réglés avant l’indépendance officielle du Sud-Soudan, en juillet prochain », déclare le secrétaire diocésain à l’éducation de Khartoum, le père Jangara Modi, dans des propos rapportés par le Secours Catholique-Caritas France, alors que de nouvelles violences affligent ces jours-ci la province d’Abyei, menaçant toute la région d’instabilité.
Dimanche dernier, 22 mai, les Forces armées soudanaises, forces du pouvoir nordiste, ont pris le contrôle de la ville d’Abyei, située à la limite entre le Nord et le Sud du Soudan, violant ainsi l’accord de paix de 2005 (CPA), souligne le Secours catholique, et faisant fuir plus de 15.000 personnes, selon l’ONU.
« Les griefs longtemps réprimés ont refait surface et menacent la stabilité à la veille de l’indépendance du Sud-Soudan », prévient de son côté l’International Crisis Group (ICG), qui confirme que « des combats opposent des groupes rebelles à l’armée du sud mais aussi divers groupes ethniques qui se disputent terres et bétail, sans oublier des attaques des rebelles ougandais de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), selon l’ONU ».
« Le père Hakim Dario, administrateur du diocèse de Torit au Sud-Soudan, et le père George Jangara Modi, secrétaire diocésain à l’éducation de Khartoum, restent toutefois optimistes », rapporte le Secours Catholique, le premier estimant que « le conflit à Abyei ne devrait pas compromettre le processus d’indépendance du Sud-Soudan car il y a une forte volonté à ce que cela se passe dans de bonnes conditions », et le deuxième que « les Soudanais sont devenus plus sages » et « savent que s’ils prennent les armes, cela marquera la fin du processus d’indépendance ».
Pour le diocèse de Khartoum et le diocèse de Torit, l’indépendance du Sud-Soudan « ne changera rien » à leurs activités. Néanmoins, le père Dario a reconnu qu’il s’inquiétait de l’avenir de l’Eglise dans le nord du Soudan, en majorité musulmane.
« L’Église y deviendra largement minoritaire et je crains que les persécutions qu’elle subit déjà n’augmentent et que les chrétiens ne soient expulsés », a-t-il confié, conclut le Secours Catholique.
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