ROME, Vendredi 15 avril 2011 (ZENIT.org) – Le Saint-Siège est prêt au dialogue avec Pékin, car la solution aux problèmes de l’Eglise de Chine ne peut naître que d’un dilogue sincère et respectueux : c’est l’un des aspects du Message aux catholiques de Chine populaire (cf. Zenit du 14 avril 2011), mis en lumière par la lecture du père Lombardi.
« Le Saint-Siège a confirmé sa volonté de dialoguer avec la Chine », indique le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, en commentant le Message aux catholiques de Chine publié hier, jeudi 14 avril.
Il y voit un « message équilibré qui dénonce les violations des libertés des catholiques en Chine, les pressions et les contraintes auxquels ils sont soumis mais qui souhaite un dialogue sincère avec les autorités civiles ».
Pour le P. Lombardi, le message évoque les situations difficiles des catholiques de Chine populaire « avec clarté et jugées avec lucidité à la lumière de la doctrine catholique », notamment le caractère illégitime de l’ordination épiscopale de Chengde et du ministère épiscopal de l’évêque, la nécessité de réaffirmer la fidélité au pape et de réparer le scandale pour guérir les blessures provoquées dans la communauté ecclésiale, le caractère « inacceptable », du point de vue catholique, des organismes imposés par l’État pour guider l’Église.
Tout en rappelant les « normes » canoniques, le texte manifeste, ajoute le P. Lombardi, une « proximité sincère » et un « encouragement » enraciné dans l’expérience spirituelle de la « communion ecclésiale » soutenue par une « prière assidue ».
Autrement dit, si le dossier chinois est difficile, le Saint-Siège est néanmoins « lucide » mais non pas « défaitiste ». Il réaffirme « l’importance d’un dialogue sincère et respectueux » pour « résoudre les différents problèmes de l’Église en Chine », comme « les nominations d’évêques » et la « réorganisation des circonscriptions ecclésiastiques ».
Le P. Lombardi souligne que le diocèse de Shanghaï a ouvert la cause de béatification d’un haut fonctionnaire de l’empire Ming, Paul Xu Guangqi, un des premiers disciples du fameux jésuite italien Matteo Ricci, dont la cause a également été ouverte : il y voit « une source de joie » et « un signe d’espérance ».
« Les Chinois, catholiques ou non pourront mieux comprendre qu’il n’y a aucune contradiction et aucun risque à être à la fois chinois et catholique », a fait observer le P. Lombardi : Matteo Ricci a « introduit le christianisme en Chine à l’époque moderne, dans un très fécond dialogue avec la culture chinoise ».
On se souvient que le pape Benoît XVI a envoyé un message le 18 mai 2009 à Mgr Claudio Giuliodori, évêque de Macerata-Tolentino-Recanati-Cingoli-Treia, à l’occasion du IVe Centenaire de la mort de P. Matteo Ricci, à Pékin, le 11 mai 1610, mais originaire de ce diocèse italien (cf. Zenit du 19 mai 2009).
En mars 2007 déjà, avant sa lettre aux Catholiques de Chine, Benoît XVI avait adressé un télégramme aux membres du congrès organisé à l’université de Macerata sur la pensée de Matteo Ricci.
En octobre 2001, Jean-Paul II avait adressé un message aux participants d’un congrès international, organisé, pour commémorer le 400e anniversaire de l’arrivée à Pékin de Matteo Ricci, à propos du dialogue entre la Chine et l’Occident.
Anita S. Bourdin – Radio Vatican