ROME, Jeudi 14 avril 2011 (ZENIT.org) – « L’importance fondamentale du respect de la dignité de la personne humaine dans tous les efforts de développement », a été l’élément principal souligné par l’observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, le nonce apostolique Mgr Francis Chullikatt, lors de son intervention, mardi, à New York, à la 44ème session de la Commission population et développement du Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations unies.
Lors des débats généraux centrés sur le thème « Fertilité, santé procréative et développement », Mgr Chullikatt a déploré que, dans le cadre de la croissance de la population, « de nombreuses discussions actuelles continuent de reposer sur la fausse conception que l’acte de donner la vie devait être craint au lieu d’être affirmé ».
Une conception, a-t-il estimé, qui vient de « cet individualisme radical » en vertu duquel la reproduction humaine est « une marchandise qui doit être régulée et améliorée », et qui ne saurait « être conforme aux objectifs des Nations unies ».
Cette « fausse compréhension », a-t-il ajouté, débouche sur la « perception erronée » que la diminution de la population est la base de la lutte contre la pauvreté, l’analphabétisme et la malnutrition.
L’observateur du Saint-Siège a dénoncé la théorie selon laquelle « l’augmentation de la population serait nuisible à l’environnement, et conduirait à une compétition mondiale ».
De même il a évoqué la promotion d’une « tragique théorie », selon laquelle « s’il y avait moins d’enfants pauvres il y aurait une demande moins importante en matière d’éducation, s’il y avait moins de femmes pauvres qui accouchent, l’on assisterait à une baisse de la mortalité maternelle, et s’il y avait moins de personnes à nourrir, l’on affronterait plus facilement le phénomène de la malnutrition. Ainsi, on pourrait allouer plus de ressources au développement ».
Les pauvres, a dénoncé Mgr Chullikatt, sont ainsi plus considérés comme « des objets insignifiants que comme des sujets uniques dotés d’une dignité et d’une valeur innées », qui devraient pourtant pouvoir bénéficier d’un engagement total de la part de la communauté internationale, leur permettant de recevoir une assistance qui renforcerait leur potentiel.
Ainsi, « au lieu de concentrer les ressources politiques et financières visant à réduire le nombre de personnes pauvres, par le biais de méthodes qui banalisent le mariage et la famille et nient à l’enfant à naître le droit même à la vie, concentrons ces efforts sur l’assistance au développement promise à quelque 920 millions de personnes vivant avec moins de 1,25 dollars par jour », a rappelé le représentant du Saint-Siège.
Car, a-t-il ajouté, en poursuivant le bien commun et le développement intégral de l’homme, « qui tient nécessairement compte des aspects politiques, culturels et spirituels des individus, des familles et de la société », la communauté internationale « peut respecter la dignité de chaque personne et promouvoir ainsi une nouvelle éthique pour le développement ».
« Une telle éthique, a-t-il garanti, est ce reconstituant dont notre monde a tant besoin pour promouvoir une paix durable et la promotion authentique de tous » .
Enfin, après avoir rappelé la position du Saint-Siège sur ces questions, Mgr Chullikatt a insisté sur l’importance que « la communauté internationale poursuive sa réflexion sur le rapport entre population et développement », mais sans perdre de vue que « les personnes sont une ressource et non un obstacle ».
« Plus les gouvernements reconnaîtront cela, plus ils seront capables de lancer des programmes et des politiques qui favorisent vraiment le bien-être des personnes, et contribueront dans le même temps au développement de toute la communauté humaine »,a-t-il conclu.
Roberta Sciamplicotti