ROME, Mercredi 6 avril 2011 (ZENIT.org) – Alors qu’Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, est le théâtre depuis plusieurs jours de combats et de pillages, et que plane sur la ville la menace d’une « offensive rapide », la Caritas ivoirienne fait état de « risques élevés d’affrontements intercommunautaires » dans tout le pays où l’ancien président Laurent Gbagbo et l’opposant Alassane Ouattara se disputent la victoire à la présidentielle depuis décembre dernier.
La Caritas Côte d’Ivoire parle notamment d’une situation « dramatique » dans la ville carrefour de Duékoué, à l’ouest du pays, proche du Liberia et de la Guinée », où les morts et les disparus se comptent par milliers depuis la prise de la ville par les forces pro-Ouattara les 27 et 29 mars derniers.
Une mission d’enquête des Nations Unies s’est rendue sur place. Le chiffre d’au moins 800 morts avancé par le Comité international de la Croix-Rouge et Caritas n’a pas été confirmé, et l’on signale la découverte d’une fosse contenant 200 corps.
« La situation humanitaire à Duekoué est extrêmement préoccupante », rapporte le Secours Catholique dans sa dernière mise à jour relative à la situation dans le pays. Plus de 40.000 personnes ont fui les villages alentours pour trouver refuge à la mission catholique et dans un temple protestant.
Avant, pendant et après les violences, des milliers de civils se sont réfugiés auprès de la mission des salésiens. Ainsi, auprès de l’œuvre, signale une dépêche de l’agence ANS des salésiens, ne sont actuellement présents que deux missionnaires salésiens, qui doivent faire face aux requêtes d’aide d’environ 20.000 personnes.
« L’ONU collabore à l’approvisionnement de la mission, mais les procédures de triage ne sont pas faciles ni suffisantes pour satisfaire les nécessités de tous », souligne l’ANS.
À Abidjan aussi, « la situation humanitaire s’est encore détériorée », affirme dans un communiqué la Caritas ivoirienne qui signale que plus de 2 000 personnes ont trouvé refuge dans la cathédrale Saint-Paul où l’organisme, aidé de volontaires, assurent « dans les limites de ses moyens, des repas communautaires, des distributions de nattes, l’approvisionnement en eau potable, et l’assistance psychosociale ».
« La tension est très forte, la population barricadée dans les maisons… Dans certains quartiers, l’eau et l’électricité font défaut et on ne trouve plus de vivres. Nous sommes dans l’attente de la bataille finale. C’est une tragédie indescriptible », déclarait lundi à l’agence Fides Mgr Jean-Pierre Kutwa, l’archevêque d’Abidjan.
Isabelle Cousturié