ROME, Lundi 4 avril 2011 (ZENIT.org) – « Au nom du droit à la santé, je demande à ce que l’Union européenne (UE) lève l’embargo sur les médicaments » qui va « contre le droit à la santé et à la vie », et que les parties en conflit « fassent cesser les meurtres et les violences qui provoquent de graves dommages aux populations civiles », appelle l’archevêque métropolitain d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, Mgr Jean-Pierre Kutwa, dans un récent message à la nation.
Depuis le 28 février dernier, un embargo sur les médicaments décrété par l’UE est en vigueur en Côte-d’Ivoire, afin de contraindre l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir au profit du nouvel élu, Alassane Ouattara, vainqueur du scrutin présidentiel de novembre 2010.
« L’exode de la population se poursuit. Les civils continuent à mourir, tués par des balles perdues et par les tirs d’artillerie », raconte des témoins dans la presse, notamment à l’agence Fides, malgré l’appel au dialogue lancé par Laurent Gbagbo, le 25 mars, reconnaissant que « la violence et l’usage de la force ne constituent pas la solution à la crise ivoirienne ».
« Ce qui est en jeu derrière ce spectacle désolant ou outrageusement affligeant, c’est la vie, la vie humaine bafouée, banalisée, dépréciée, détruite sans vergogne et sans discernement », souligne Mgr Kutwa, dans des propos rapportés par le journal ivoirien « Notre voie ».
« Oui, on tue et on tue par balles, à l’arme blanche, par le feu et que sais-je encore ! », ajoute-t-il avant d’inviter à « deux efforts d’une grande nécessité : Le respect de la vie et le devoir de protection de cette vie ».
Il recommande aux confessions religieuses de « sensibiliser leurs fidèles à la culture de la paix, de la tolérance et de la non violence », et de « prier pour la conversion des cœurs des Ivoiriens et de tous ceux qui habitent la Côte d’Ivoire ».
Enfin, Mgr Kutwa exhorte l’Union européenne à lever l’embargo sur les médicaments en Côte d’Ivoire au nom du droit à la santé vu que des individus meurent faute de soins ; et aux médias, il demande « d’éviter les discours, propos et écrits haineux qui incitent à la violence ».
D’après un dernier bilan de la Caritas, les victimes des violences dans le pays depuis l’élection présidentielle de novembre dernier, atteindrait environ 1.300 morts.
D’après le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), des violences inter-communautaires auraient fait au moins 800 morts le 29 mars à Duékoué, ville de l’ouest du pays.
Isabelle Cousturié