ROME, Mercredi 16 mars 2011 (ZENIT.org) - « Augmenter les aides au Pakistan alors que la liberté religieuse n'est pas garantie et que ceux qui font entendre leur voix pour la défendre sont assassinés est une politique étrangère antichrétienne », a souligné l'archevêque de Saint Andrews et Edinburgh, le cardinal Keith O'Brien, lors de la présentation, mardi, à Glasgow (Ecosse), du Rapport « Persécutés et oubliés » rédigé par l'Aide à l'Eglise en détresse (AED).
La réaction du cardinal O'Brien intervient quelques jours après l'annonce du gouvernement britannique de doubler les crédits de coopération destinés au Pakistan, arrivant à hauteur de 445 millions de livres sterling, sans lui demander de remplir, au préalable, un certain nombre de conditions.
« Lorsqu'ils fournissent des aides de coopération au gouvernement pakistanais, le gouvernement britannique et l'ensemble des gouvernements occidentaux devraient poser un certain nombre de conditions à savoir le plein respect de la liberté religieuse, la protection des communautés chrétiennes persécutées, la sauvegarde des droits de l'homme en vue de la fin des discriminations sociales et religieuses », a déclaré le cardinal O'Brien.
Selon lui, « faire pression sur le gouvernement pakistanais » est une « urgence ». Au nom des évêques du pays, il invite donc le gouvernement du Royaume-Uni à obtenir, de manière préventive, de telles garanties « précises » de la part du gouvernement pakistanais avant l'attribution des aides ».
D'après le rapport 2011 de l'AED, 75% des persécutions de croyants dans le monde concernent les chrétiens, et leur situation serait en nette détérioration à travers les différents continents, notamment en Afghanistan, au Pakistan et en Irak, où « violences, intolérance et même mort », se multiplient, à cause de leurs propres convictions.
« Ceci est intolérable et inacceptable », a déclaré le cardinal O'Brien qui espère que ce rapport de l'AED encouragera à « parler en faveur de la liberté religieuse en toute occasion et à soutenir tous ceux qui se battent pour cette liberté ».