ROME, Mardi 25 janvier 2011 (ZENIT.org) – « La solidarité constitue une priorité de l’animation missionnaire », déclare Benoît XVI qui défend la place visible des chrétiens dans la société et la politique.
« Comme le Père m’a envoyé, je vous envoie » : c’est le titre du message de Benoît XVI pour la 85e Journée missionnaire mondiale, qui sera célébrée le 23 octobre prochain. Un message en date de l’Epiphanie, le 6 janvier dernier, et publié par le Saint-Siège ce 25 janvier.
Radio Vatican en italien titre : « l’évangélisation, le service le plus précieux que l’Eglise rende à l’humanité ». Et en français : « L’Église doit pouvoir dénoncer les injustices et les oppressions ». Pour le Vatican Information Service, « le pape encourage les fidèles à diffuser l’Evangile avec l’enthousiasme des premiers chrétiens ». L’Osservatore Romano en italien du 26 janvier titre sur : « L’urgence d’évangéliser un monde globalisé ».
Le pape en appelle à la responsabilité des baptisés : « La mission universelle est toujours l’affaire de tous. L’Evangile n’est pas la propriété exclusive de qui l’a reçu. Il est un cadeau à partager, une bonne nouvelle à communiquer, un don et une mission confiés à tous les baptisés ».
Il constate que « l’évangélisation est un processus complexe » et fait observer que « la solidarité constitue une priorité de l’animation missionnaire ».
Le pape en appelle à la mobilisation de tous : « Il convient de soutenir les institutions nécessaires à l’existence et au renforcement de l’Eglise, de faire agir catéchistes, séminaristes et prêtres, et d’offrir aussi un soutien à l’amélioration des conditions de vie des populations, là où la pauvreté, la malnutrition infantile et les maladies vont de pair avec une carence des services sanitaires et scolaires. Ceci fait partie de la mission de l’Eglise ».
Benoît XVI rappelle aussi l’enseignement de Paul VI, notamment dans « Popolorum Progressio » : « Paul VI disait qu’il est inacceptable qu’on néglige dans l’évangélisation ce qui touche à la promotion de la personne, la justice, la libération de toute oppression ».
Pour Benoît XVI cela suppose aussi l’engagement politique des chrétiens, car on ne saurait se « désintéresser des problèmes matériels de l’humanité » : « Cela signifierait oublier la leçon évangélique sur l’amour du prochain qui souffre et qui est dans le besoin. Cela voudrait dire ne pas être en harmonie avec le comportement de Jésus, qui parcourrait villes et villages, enseignait dans les synagogues, annonçant le Royaume et guérissant toutes maladies ».
« C’est par la participation et la co-responsabilité dans la mission de l’Eglise que le chrétien se fait artisan de communion, de paix et de solidarité » et qu’il « collabore au plan salvifique de Dieu pour l’humanité », conclut Benoît XVI.
Benoît XVI cite en effet Jean-Paul II dans « Tertio Millennio Ineunte » : « Tous les peuples sont les destinataires de l’annonce évangélique et, par nature, l’Eglise est missionnaire ».
Bnoît XVI souligne qu’après « deux mille ans » il existe encore « des peuples qui ne connaissent pas le Christ, qui n’ont pas encore entendu son message de salut ».
Le pape évoque aussi l’annonce de l’Evangile dans les sociétés « traditionnellement chrétiennes » qui sont devenues « réfractaires » ou « fermées » à la foi : « C’est là un bouleversement culturel que la mondialisation alimente », constate Benoît XVI.
Il précise son diagnostic : « Ce mouvement de pensée, avec son relativisme envahissant, conduit à une mentalité et une façon de vivre étrangers au message évangélique, comme si Dieu n’existait pas ».
« En écartant les valeurs morales, on encourage la recherche de la richesse et du bien être, du profit facile, de la carrière et du succès, comme s’il s’agissait du but de l’existence », déplore le pape.