Romano Guardini, chercheur de la vérité de Dieu et de la vérité sur l’homme

Benoît XVI reçoit en audience les participants à un congrès sur le théologien

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ROME, Mardi 2 novembre 2010 (ZENIT.org) – Le philosophe et théologien Romano Guardini (1885-1968) aspirait à connaître « la vérité de Dieu et la vérité sur l’Homme ».

C’est ce qu’a affirmé Benoît XVI en recevant en audience, le 29 octobre au Vatican, les participants au congrès réuni sur le thème « Héritage spirituel et intellectuel de Romano Guardini ». Une rencontre promue par la Fondation berlinoise Guardini, qui consacre ses recherches au chercheur italo-allemand disparu il y a 40 ans.

Ce qui intéressait Romano Guardini, « ce n’était pas ce que certains avaient dit sur la vérité chrétienne, mais ce qu’il en était vraiment », a affirmé Benoît XVI en se référant à son ancien professeur. « Et c’était cette formulation de son enseignement qui nous toucha, étant jeunes, parce que nous ne voulions pas découvrir un ‘spectacle pyrotechnique’ des opinions existantes dans et en dehors de la chrétienté : nous voulions connaître ce qui est ».

« Sans crainte » et « avec tout le sérieux de la pensée critique », Romano Guardini « posait cette question et nous aidait à penser ensemble », s’est encore souvenu le pape. Il « ne voulait pas connaître quelque chose ou beaucoup de choses, il aspirait à la vérité de Dieu et à la vérité sur l’homme ».

Benoît XVI a aussi ajouté combien celui qui « veut voir la vérité doit ‘changer de cap’, doit sortir de l’autonomie d’une pensée arbitraire pour se disposer à l’écoute, à accueillir ce qui est ». « C’est le chemin à reculons » que Romano Guardini « a accompli dans sa conversion », a ajouté Benoît XVI. « Il a modelé toute sa pensée et toute sa vie comme une sortie permanente de l’autonomie vers l’écoute, vers la réception ».

« Guardini était un homme de dialogue », a aussi rappelé le pape. « Ses œuvres sont presque sans exception sorties d’un dialogue, au moins intérieur ».

« Son mot-clef était ‘Voyez’, parce qu’il voulait nous amener à ‘voir’ et lui-même était en dialogue intérieur commun avec son auditoire », a encore expliqué le pape. « C’était une nouveauté par rapport à la rhétorique à l’ancienne : il ne cherchait en effet aucune rhétorique » mais parlait de « manière très simple avec nous » et « nous introduisait au dialogue avec la vérité ».

Benoît XVI a aussi évoqué les talents d’éducateur de Romano Guardini et « ses dialogues avec la jeunesse », mettant en avant des idéaux comme « l’autodétermination, la responsabilité et la disposition intérieure à la vérité ».

En accompagnant la jeunesse, « Guardini chercha aussi un nouvel accès à la liturgie. La redécouverte de la liturgie était pour lui une redécouverte de l’unité entre l’esprit et le corps dans la totalité de l’être humain, puisque l’acte liturgique est toujours en même temps un acte corporel et spirituel ».

Parmi les grands thèmes de la vie de Guardini, a enfin rappelé Benoît XVI, « le rapport entre foi et monde est toujours d’actualité ». Romano Guardini « voyait surtout dans l’université un lieu de recherche de la vérité. L’Université peut l’être, mais seulement si elle est libre de toute instrumentalisation et intérêt à des fins politiques ou d’autres types », a ajouté le pape. « Aujourd’hui, dans un monde globalisé et fragmenté, il est encore plus nécessaire que cette proposition soit mise en avant ».

Marine Soreau

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ZENIT Staff

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