Synode : Interventions des délégués fraternels (15 octobre)

Huitième congrégation générale

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 ROME, Vendredi 15 octobre 2010 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous les synthèses des interventions des des délégués fraternels  au cours de la huitième Congrégation générale (15 octobre, matin). Il s’agit de :

– S. Ém. Makarios TILLYRIDIS, Métropolite de Kenya (KENYA)
– S. Ém. Georges KHODRE, Métropolite gréco-orthodoxe de Byblos, Botrys et du Mont Liban (LIBAN)
– S. Ém. Mar Gregoios Yohanna IBRAHIM, Métropolite d’Alep (SYRIE)
– S. Exc. Armash NALBANDIAN, Évêque de Damas, Primat (SYRIE)
– S. Exc. Shahan SARKISSIAN, Évêque d’Alep, Primat des Arméniens en Syrie (SYRIE)
– S. Exc. Michael LANGRISH, Évêque d’Exeter (ROYAUME-UNI)
– S. Ém. Mar Gregoios Yohanna IBRAHIM, Métropolite d’Alep (SYRIE)
– S. B. Mar Gewargis SLIWA, Métropolite de Bagdad et Iraq (IRAQ)

Nous publions, ci-dessous, le résumé de l’intervention des Délégués fraternels (traductions de travail distribuées par la secrétairerie du Synode)

– S. Ém. Makarios TILLYRIDIS, Métropolite de Kenya (KENYA)

En ce jour spécial, je me sens très honoré et envahi d’une très grande humilité pour cet honneur qui m’est donné de parler devant vous. Je considère aussi comme une bénédiction le fait de pouvoir parler en votre présence, Votre Sainteté, de cette région qui sera toujours unique dans l’histoire du Christianisme, car c’est de là que prend origine la création. Pour la majorité du monde, le Moyen-Orient est une région de précarité. Mais nous, en tant que croyants en l’Évangile du Christ, nous en avons une meilleure connaissance, parce notre croyance est fondée sur les enseignements du Prince de la paix.
Votre Sainteté, vos propres paroles pleines de perspicacité, alors que vous vous adressiez récemment à la Société britannique, expriment cette croyance que, ‘C’est pourquoi je suggère que le monde de la raison et le monde de la foi – le monde de la rationalité séculière et le monde de la croyance religieuse – ont besoin l’un de l’autre, et ils ne devraient pas craindre d’engager un dialogue approfondi et permanent entre eux, pour le bien de notre civilisation’. Ce message est bien plus applicable et important ici, au Moyen-Orient, où la réconciliation, l’amour et la compréhension sont très essentiels pour une cohabitation et une coopération pacifiques.
St Thomas d’Aquin avait dit que, ‘en raison des différentes conditions dans lesquelles vivent les êtres humains, il arrive que certains actes soient vertueux pour certains, comme étant appropriés à eux et leur convenant, tandis que ces mêmes actes devenaient immoraux pour d’autres, ne leur étant pas adaptés’. Ceci parle en faveur d’une situation comme celle que nous avons ici dans cette région où un mélange de religions et de cultures se côtoient, où la croyance de l’un n’est pas la même que celle de son voisin. Au Moyen-Orient, la liberté de religion signifie habituellement liberté de culte et non pas liberté de conscience, i.e., la liberté de changer sa propre religion pour croire en une autre. La situation à laquelle nous devons faire face ici, est celle où la religion est un choix social et même national, et non pas un choix individuel. Changer de religion est considéré comme une trahison envers la société, fondée largement sur une religion traditionnelle. Nous devrions, toutefois, toujours nous rappeler que ceci n’exclue pas l’amour qui est l’élément requis pour l’unité et le travail en commun de toutes les églises chrétiennes du Moyen-Orient. Il est très important pour nous, en tant que Pasteurs, de cultiver l’union, avec un amour sincère, en nous rappelant les paroles de Mère Teresa: « Si vous voulez qu’un message d’amour soit entendu, il faut qu’il soit envoyé ». Nous sommes donc appelés à envoyer un message d’amour à tous ceux qui sont autour de nous et qui ont, d’une manière ou d’une autre, une incidence dans nos vies.
Concernant la communauté de nos frères et soeurs musulmans ainsi que la communauté juive tout autour de nous, nous nous devons de respecter leurs croyances et leurs modes de vie. Nous avons besoin de cultiver le respect et l’appréciation de toutes les croyances au milieu desquelles nous vivons, tout en prêchant le message d’amour et de paix dans toutes ces différentes religions. La coopération avec les non-chrétiens est très importante pour panser les injustices du passé et promouvoir une cohabitation pacifique. En tant que bergers dans ce grand vignoble de notre Seigneur, je vous encourage à aller de l’avant avec humilité, amour et compréhension, en promouvant la grande mission confiée par notre Seigneur dans Mathieu 28, 19-20. En toute humilité, le message de notre Seigneur sera très certainement entendu au sein de toutes les races, de toutes les croyances et toutes les cultures qui nous entourent dans cette région.
Une fois encore, laissez-moi exprimer ma sincère gratitude pour cette invitation spéciale, et particulièrement à Votre Sainteté, Pape Benoit XVI. Je vous souhaite toute la paix de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. Qu’il nous garde unis pour toujours dans la Foi.

[Texte original: anglais]

– S. Ém. Georges KHODRE, Métropolite gréco-orthodoxe de Byblos, Botrys et du Mont Liban (LIBAN)

Mon intervention est au sujet: « Cette communion au sein de l’Église catholique se manifeste par deux signes: le Baptême et l’Eucharistie dans la communion avec l’Évêque de Rome. »
L’ambiguïté de cette affirmation tourne autour de l’emploi du vocable Église catholique, ainsi que du lien de l’Eucharistie avec le Pape. Or l’expression commence avec saint Ignace d’Antioche et désigne la communion dans une Église locale réunie dans la foi orthodoxe à son évêque, à telle enseigne que la liturgie fait mention de lui sans se référer à une autre autorité ecclésiale. La mention de l’Évêque de Rome dans la liturgie en dehors de son propre diocèse introduit l’idée d’une Église universelle mentionnée dans l’Instrumentum laboris et répétée dans la messe d’inauguration de ce Synode. Le vocable introduit une notion numérique, spatiale, sociologique, tandis que l’Église catholique est constituée elle-même localement d’abord par le Seigneur comme Son Corps. L’Église universelle n’a-t-elle pas pour corollaire l’existence d’un évêque universel qui exercerait une juridiction sur le monde indépendamment de l’Eucharistie, seul signe de communion entre les chrétiens. C’est l’Eucharistie qui fait de nous partout un « peuple élu, un sacerdoce royal, une nation sainte ».
Dans la mention du Pape de Rome dans les liturgies orientales, on est en train d’inviter ces Églises à une pratique que l’Orient n’a jamais connue.

[Texte original: français]

– S. Ém. Mar Gregoios Yohanna IBRAHIM, Métropolite d’Alep (SYRIE)

Tout d’abord, S. Ém. Grégorios a présenté ses salutations à Sa Béatitude le Patriarche et à Sa Sainteté Benoît XVI, en appelant de ses voeux la réussite du Synode des Évêques. Ensuite, il a évoqué trois thèmes importants qui sont les suivants:
1. L’émigration des chrétiens du Moyen-Orient qu’il a définie comme une maladie mortelle, en disant que, jusqu’à présent, ce thème n’avait pas retenu l’attention nécessaire. La preuve en est que l’émigration se poursuit de manière importante partout. Le nombre des chrétiens diminue chaque jour et pour que ce mal puisse être soigné et que des solutions adaptées à mettre fin à ce phénomène puissent être trouvées, une conférence spéciale est nécessaire.
2. En ce qui concerne le chemin oecuménique, Son Éminence a fait à Sa Sainteté le Pape une proposition, à savoir de séparer la communion de l’autorité. De cette manière, toute l’Église entre dans une unique communion et l’unité dans la foi redevient ce qu’elle était avant l’époque des divisions.
3. S’agissant des rapports avec les musulmans, Son Émine
nce a affirmé que l’ennemi le plus dangereux que les chrétiens et les musulmans doivent affronter est l’ignorance qui souvent est ce qui domine le discours religieux, créant des tensions, des instabilités et des conflits entre chrétiens et musulmans. Il a suggéré que l’Église chrétienne se fasse promotrice d’une pensée illuminée et qu’elle se confie aux modérés.
Pour conclure, il a énoncé les suggestions suivantes:
1. Même si, peut-être, ce thème a déjà été évoqué par certains Pères synodaux dans cette assemblée, c’est le lieu et le moment de le soumettre à votre attention pour procéder à un approfondissement rapide et le traduire en réalité: il s’agit d’une demande générale de tous les chrétiens au Moyen-Orient, à savoir trouver une solution pour unifier la date de la Fête de Pâques. Les chrétiens attendent avec impatience de voir leur unité représentée par ce symbole. Ce vénérable Synode prendra-t-il la décision d’unifier la Fête de Pâques? Sa Béatitude le Patriarche Grégorios Laham l’a plusieurs fois annoncé et est même allé tout près de la réalisation du rêve de toutes les Églises du Moyen-Orient d’unifier la Fête de Pâques. Ceci peut constituer le premier pas vers l’unité chrétienne tant désirée.
2. Nos Églises sont enracinées dans la persécution et nous, en Orient, sommes les fils des martyrs. Nous ne devons pas oublier les martyrs des XIXème et XXème siècles qui furent victimes de massacres inhumains, ni ce que nous Syriens appelons Sifo. Ma proposition est que Votre Sainteté adopte l’idée d’une fête unique pour les martyrs chrétiens au niveau universel sachant que ceci n’a besoin de rien d’autre que de l’accord de toutes les Églises chrétiennes pour que s’établisse partout un jour pour la célébration de la Fête des Martyrs. Nous aurions ainsi fait un autre pas en direction de l’unité chrétienne et, en même temps, nous perpétuerions chaque année la mémoire de nos saints martyrs.

[Texte original: arabe]

– S. Exc. Armash NALBANDIAN, Évêque de Damas, Primat (SYRIE)

1. Émigration.
Nous, en tant qu’Églises chrétiennes, nous souffrons à cause d’un grave problème concernant l’émigration de nos fidèles croyants. Ce problème ne dépend pas des causes ou des circonstances politiques ou économiques des pays dans lesquels nous vivons, même si nombreuses sont les difficultés liées au conflit israélo-palestinien, à la guerre en Iraq et à l’instabilité politique au Liban et dans d’autres pays du Moyen-Orient. La cause la plus importante de l’émigration est le plus souvent liée au plan des politiques occidentales ou internationales, lorsque celui-ci ignore la présence des chrétiens au Moyen-Orient et en Terre Sainte ou lorsqu’il qualifie de terroristes nos pays ou nos sociétés. Un pays musulman ne signifie pas automatiquement un pays terroriste.
2. Dialogue avec l’Islam
Nous témoignons chaque jour notre foi chrétienne, lorsque nous sommes forcés d’éclaircir l’esprit du message de l’Évangile, le message d’amour, de paix, de tolérance, etc., dans les pays non-chrétiens en raison des politiques internationales qui veulent déclarer que presque chaque pays du Moyen-Orient est un pays islamiste radical et terroriste. Le dialogue interreligieux a souvent besoin de faire de grands efforts pour trouver une voie commune avec nos frères et soeurs musulmans, d’accepter et de respecter que l’Islam aussi contient des principes d’amour, de paix, de solidarité et de témoignage du Dieu miséricordieux, du Créateur tout-puissant. Nous pouvons seulement attendre des Églises de l’occident qu’elles élèvent leur voix ou qu’elles fassent tous leurs efforts contre les hommes politiques et ceux qui veulent utiliser la religion pour justifier la guerre faite pour des intérêts économiques et politiques. L’autorité morale de l’Église a son propre poids et sa propre valeur sur les décisions politiques internationales.3. Dimension oecuménique
Il existe une relation oecuménique entre les églises des nombreuses confessions du Moyen-Orient qui est véritable, saine et vivante. Nous espérons que l’Assemblée Spéciale pour le Synode des Évêques du Moyen-Orient nous offre de nouvelles opportunités pour trouver de nouveaux moyens de dialogue oecuménique, de coopération et de témoignage du message de l’Évangile. Mais nous ressentons un fardeau lorsque nous lisons au paragraphe 9 des Lignes directrices: « Après les divisions et les séparations, périodiquement, des efforts furent entrepris pour reconstituer l’unité du Corps du Christ. C’est dans cet effort d’œcuménisme que se formèrent les Églises catholiques orientales ». Nos églises existent dans des pays qui ont été le berceau de la chrétienté. Elles sont les gardiennes vivantes de notre origine chrétienne. Ces régions ont été bénies par la présence du Christ Lui-même et par les premières générations de chrétiens. Nous devons accepter les faits historiques mais ne les appelons pas des « efforts oecuméniques ».
Nous espérons que se réalise, à travers cette Assemblée Spéciale pour le Synode des Évêques du Moyen-Orient, une réorganisation des églises catholiques et un renouveau du témoignage de la foi. Mais la mission, et donc l’existence des églises catholiques, peut être ou doit être comprise seulement dans une communion oecuménique et dans l’unité avec les autres églises de la région (38).

[Texte original: anglais]

– S. Exc. Shahan SARKISSIAN, Évêque d’Alep, Primat des Arméniens en Syrie (SYRIE)

« Christianity at the Crossroads in the Middle East » publié en 1981, Sa Sainteté Aram 1er s’exprimait déjà en ces termes : « Le Moyen-Orient fut le berceau de l’Église mais la présence chrétienne y est aujourd’hui menacée. Dans cette région qui fut la source de la culture chrétienne et de la pensée théologique, la culture et l’identité chrétienne s’ affaiblit. Aussi l’Église lutte-t-elle pour son existence et sa survie au Moyen-Orient ». Cette inquiétude que Sa Sainteté avait exprimée bien auparavant constitue encore aujourd’hui plus qu’une réalité. Il existe des situations dans lesquelles les efforts de l’Église restent limités. Ce qui signifie qu’il est naturellement impossible de changer de manière drastique les conditions qui nous entourent. Toutefois, en tant qu’Église nous pourrions déterminer ensemble des processus se rapportant à notre engagement futur en vue d’un renouvellement et d’une solidarité interne plus efficace. À l’attention du Synode les priorités suivantes: 
l. Nous devons manifester plus concrètement et plus clairement l’Unité des Églises qui constitue plus que jamais aujourd’hui un impératif pour le Moyen Orient. Dans le respect des différences ecclésiologiques, les Églises doivent toujours être ensemble, planifier ensemble et oeuvrer ensemble. 
2. Le respect mutuel et la compréhension réciproque constituent les bases du dialogue et de la coexistence islamo-chrétienne. Approfondir la coexistence avec l’Islam tout en restant fidèles à leur mission et leur identité chrétienne. 
3. Le témoignage chrétien est la vocation même de l’Église. Relancer et promouvoir l’éducation chrétienne, le renouveau spirituel et la diakonia, l’évangélisation interne et la transmission des valeurs chrétiennes aux jeunes, la participation active des laïcs à la vie et à la vocation de l’Église est considérée comme une priorité. 
4. Souligner l’importance de la coopération oecuménique institutionnelle ainsi que du dialogue théologique bilatéral. La réforme et la réorganisation du Conseil des Églises du Moyen-Orient constituent aujourd’hui une priorité majeure à laquelle sont déjà vouées les Églises membres. Ce Synode est considéré, en un certain sens, par Sa Sainteté Aram 1er comme le Synode de toutes les Églises du Moyen-Orient, car nous vivons dans les mêmes conditions, nous partageons les mêmes problèmes et sommes face aux mêmes défis. Par conséquent, nous devons nous concentre
r collectivement sur la présence et le témoignage chrétiens au Moyen-Orient et nous consacrer ensemble à réorganiser et renouveler notre engagement et notre mission.

[Texte original: français]

– S. Exc. Michael LANGRISH, Évêque d’Exeter (ROYAUME-UNI)

Je vous transmets les salutations de Monseigneur l’Archevêque de Canterbury. Nous sommes attentifs à l’émigration des chrétiens dans une grande partie du Moyen-Orient et des circonstances qui peuvent rendre difficile leur permanence et leur épanouissement . Trop souvent les chrétiens occidentaux ignorent cette situation. Les anglicans cherchent à faire leur part, conjointement aux Églises historiques du Moyen-Orient, pour sensibiliser les gouvernements et les médias, tout comme de leurs propres membres. Nous cherchons à nous unir dans un ré-engagement prophétique avec les Écritures, confiant dans l’espérance et dans la vérité du Verbe incarné de Dieu. Ces questions ont été examinées par l’Archevêque et par le Saint-Père lors de la dernière visite papale au Royaume-Uni. À travers l’étude, la prière, le soutien, le pèlerinage, et la pleine insertion des Églises catholiques orientales dans notre dialogue oecuménique, comme c’est le cas pour nos frères et soeurs orthodoxes, nous cherchons à améliorer, par la grâce de Dieu, notre capacité à rester unis en un seul corps, pour l’unique Seigneur par lequel nous sommes appelés et sanctifiés.

[Texte original: anglais]

– S. Ém. Mar Gregoios Yohanna IBRAHIM, Métropolite d’Alep (SYRIE)

Message du Rév. M. Olav Fykse Tveit, Secrétaire général du Conseil mondial des Églises

C’est un honneur et un privilège pour le Conseil mondial des Églises de prononcer un discours pour votre vénérable Synode réuni en cette Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient, qui est une réelle opportunité pour renforcer la présence et le témoignage des tous les chrétiens de la région, orthodoxes de l’est et de l’orient, catholiques et évangéliques. 
Cela a été la préoccupation et l’effort de la famille oecuménique durant ces dernières années, car nous croyons tous fermement que notre foi apostolique est enracinée aussi bien dans l’endroit où les événements du Salut se sont déroulés que dans la région d’où s’est répandue la Bonne Nouvelle à l’oikoumene (le monde entier habité). En même temps, notre foi est défiée et maintenue vivante à travers notre communion et notre solidarité avec nos soeurs et frères de la région. Nous savons que nos soeurs et frères continuent de rendre témoignage à la même foi, « car ce n’est pas un esprit de crainte que Dieu nous a donné, mais un Esprit de force, d’amour et de maîtrise de soi »( 2 Tim 1:7). Nous voyons que cet esprit les renforce dans leur stabilité et leur espoir, dans leur lutte pour une paix juste, pour la dignité humaine, la liberté et l’égalité de la citoyenneté. En effet, cet esprit nous appelle tous à des actions concrètes alors que nous accompagnons nos membres et Églises soeurs de la région dans la mission que notre Seigneur leur a confiée.
Les Églises membres du Conseil mondial des Églises ont clairement établi que, en tant que chrétiens, nous sommes appelés à travailler et à prier pour une paix juste pour Jérusalem, pour tous ceux qui y vivent et dans toute la région. Nous savons que Jérusalem a une signification spéciale, et nous savons que l’actuel conflit entre Israël et la Palestine a une implication négative dans toute la région et bien au-delà. Nous croyons aussi qu’une juste paix pour Jérusalem pourrait avoir un grand impact positif pour l’avenir, ainsi que sur les Églises, leur présence et leur témoignage dans la région. 
En juin 2007 déjà, le Conseil mondial des Églises a réuni une conférence internationale oecuménique à Amman où, tous ensemble, les chefs de Églises de Jérusalem ont lancé un appel à leurs frères et soeurs dans le Christ avec cette urgente supplication: « Assez c’est assez. Plus de mots sans actions. C’est le moment d’agir ». Nous, Églises et partenaires oecuméniques du monde entier, leur avons promis « Nous agirons, nous prierons, nous parlerons, nous travaillerons ensemble. Nous accepterons de risquer nos réputations et nos vies pour construire avec vous des ponts qui mènent à une paix durable entre les peuples de cette terre si belle et si meurtrie pour mettre fin à des décennies d’injustice, d’humiliation et d’insécurité, à des décennies de vies d’exil et d’occupation. Nous contribuerons activement avec vous à la recherche et à la construction de la paix. Nous avons laissé passer trop de temps. Un temps qui n’a pas servi la cause de la paix, mais la cause de l’extrémisme. Telle est l’urgence. Elle ne peut plus attendre. ».
Durant ma toute récente visite à Jérusalem, j’ai été à nouveau exhorté par les Chefs des Églises locales à plaider en faveur d’une fin de l’occupation qui apportera la justice et la paix pour le bénéfice tant des Palestiniens que des Israéliens, et restaurera leur dignité humaine. C’est la première requête que nous entendons aussi des Palestiniens chrétiens qui nous défient avec leur « parole de foi, d’espérance et d’amour » provenant du coeur de leur souffrance. Leur document « Kairos » apporte une espérance là où ne l’attend plus. Il exprime leur foi en Dieu qui aime d’une façon égale tous les peuples de cette terre. Cela invite à une résistance enracinée dans la logique de l’amour qui cherche et engage l’humanité de l’occupant. 
Votre vénérable Synode représente une unique opportunité donnée par Dieu pour amplifier l’appel commun de l’Église catholique afin de le faire entendre et qu’il apporte ainsi la justice et la paix à tous. Le Synode fait émerger de grandes attentes sans précédents pour tous les chrétiens du Moyen-Orient, tout spécialement pour les Irakiens et les Palestiniens, qui souffrent de sérieux tourments. En fait, tous les chrétiens de la région, ont besoin de renouveler leur engagements oecuméniques et pour cela faire revivre l’instrument privilégié qu’est le Conseil des Églises du Moyen-Orient.
Le temps des actions communes est désormais venu. Pour nous, chrétiens, celles-ci devraient êtres basées sur trois engagements fondamentaux: un engagement éthique et théologique pour une paix juste, un engagement oecuménique pour une unité dans l’action et un engagement pour une précieuse solidarité et un amour pour tous nos voisins.
Agissons ensemble et unis dans notre appel sincère envers les gouvernements concernés de la région et du monde entier afin qu’une paix sincère et durable l’emporte dans toute la région.
Prions et agissons ensemble afin que les chrétiens du Moyen-Orient continuent d’être le sel de la terre (Mt 5:13) et la lumière du monde (Mt 5:14).
Accompagnons les Églises de la région dans leur rôle de transformation de leurs sociétés. 
Prions et agissons ensemble pour renforcer leur présence commune et leur témoignage.
Puisse Dieu notre Père vous bénir ainsi que votre Synode. Puisse son Fils, notre commun Seigneur Jésus Christ, vous guider et illuminer vos esprits et vos démarches durant vos délibérations. Puisse le Saint Esprit vous renforcer et vous garder, ainsi que vos Églises particulières dans l’amour du Père. 

[Texte original: anglais]

– S. B. Mar Gewargis SLIWA, Métropolite de Bagdad et Iraq (IRAQ)

Je suis heureux de vous transmettre les salutations et les prières de notre Patriarche Sa Sainteté Mar Dinkha IV.
Tous les chrétiens au Moyen-Orient, et en particulier les citoyens chrétiens irakiens, ont entendu parler de cette réunion. Ils la considèrent tous comme une réunion spirituelle et sainte et pensent 
que quoi que nous demandions à Dieu, à n’importe quel moment, pour leur salut et leur bonheur nous sera toujours accordé. Ainsi, je pense que nous avons une grande responsabilité à l’égard de cette réunion, si rien de ce qu’on s’attend n’est obtenu; nous devron
s être conscients du fait que leur foi et leur appartenance à l’Église seront influencées.
Oeuvrons donc ensemble, avec nos différents jardins beaux et saints, dans l’amitié, la fraternité et la spiritualité afin de continuer à arroser les racines du Christianisme sur cette terre qui est la nôtre et à secourir notre monde face aux terribles catastrophes, afin de vivre dans le respect et l’amitié avec d’autres croyants en notre Dieu Tout-Puissant, quel que soit l’endroit ou le pays où nous vivons, en bons citoyens respectés, et afin d’être de bons voisins pour ceux qui sont dans le besoin.
Tous les peuples du monde, tous les gouvernements et toutes les Églises et les organisations humanitaires, partout dans le monde, savent ce qui se passe en Iraq et se rendent bien compte des circonstances inattendues et des situations horribles dans lesquelles se trouve le peuple irakien en général, et les chrétiens irakiens en particulier, depuis l’invasion d’avril 2003.
Les problèmes et les souffrances des chrétiens en Iraq diffèrent de ceux des autres chrétiens dans les pays du Moyen-Orient.
Nous devrions identifier et étudier, afin de les comprendre, les raisons qui ont causé ces circonstances inattendues et horribles, et reconnaître ce qui se cache derrière tout cela, de façon à ce que cette conférence trouve la solution pour mettre fin à ce qui se passe dans notre pays et pour que les citoyens chrétiens irakiens arrêtent d’envisager leur fuite du pays.
La situation exige des mesures et des actions rapides, sages et urgentes. Autrement, les citoyens chrétiens irakiens, las et souffrants, ne s’inspireront plus de ces réunions, ils perdront espoir et demanderont:  » Jusqu’à quand dois-je attendre? » et se préparerons ensuite à fuir ce berceau de la civilisation et du Christianisme.
Je profite de cette réunion importante pour vous demander, chers frères et chères soeurs, conformément à vos positions et à vos responsabilités, d’inciter les organisations humanitaires et politiques internationales, à sauver le peuple irakien en général de cette destruction et à créer les circonstances pacifiques qui sauvegarderont l’existence des chrétiens dans le pays. Cela aidera à mettre fin à l’émigration de chrétiens et ne donnera plus de migraines à ces gouvernements occidentaux qui se demandent si accepter ou pas les immigrés.
Je souhaite à cette heureuse assemblée des résultats très efficaces et fructueux de façon à renforcer la foi et l’espérance des croyants de la Sainte Église.

[Texte original: anglais]

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ZENIT Staff

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