ROME, Jeudi 14 octobre 2010 (ZENIT.org) – « Au-delà du conflit israélo-arabe, qui est l’unique raison pour laquelle on s’occupe de la région, la Terre Sainte a beaucoup à offrir », déclare le custode de Terre Sainte, Fr. Pierbattista Pizzaballa, dans un entretien réalisé par le directeur de la revue italienne « Famiglia Cristiana », don Antonio Sciortino, au troisième jour d’une série de rencontres organisée à Rome, en marge du synode.
Cet espace culturel, intitulé « Regards sur les chrétiens du Moyen-Orient », est mis en place par la custodie de Terre Sainte, le mouvement Action catholique en Italie et le Forum international d’Action catholique, et accompagnera le synode jusqu’à la fin de ses travaux (10 -24 octobre).
Dans cet entretien, le Fr. Pizzaballa reconnaît que l’Eglise de Terre Sainte doit beaucoup aux Eglises du monde, grâce aux pèlerinages, aux collectes du Vendredi saint et autres initiatives, mais qu’elle est en manque « de rencontres et de relations ».
« Le regard que l’on pose sur la Terre Sainte est un regard sentimental, ému par les souffrances de la population ou ému parce qu’elle est la terre de Jésus », souligne le custode. « Bien au contraire, poursuit-il, cette terre doit être perçue comme une ‘réalité concrète’, car elle est le signe tangible de la Révélation, point de repère pour toutes les Eglises locales dans le monde.
Interrogé sur les perspectives de paix, le custode est revenu sur la question du statut de Jérusalem et sa dimension universelle, jugeant « impensable » qu’il y ait encore une division physique entre les diverses communautés.
Après avoir évoqué les relations, pas toujours faciles, entre les diverses Eglises chrétiennes de Terre Sainte, qu’il minimise et juge « moins négatives qu’elles n’en ont l’air », le custode a évoqué la question de « l’immigration de seconde génération » qui sera pour l’Eglise en Terre Sainte un des grands défis.
Le Fr. Piazzabballa parle surtout des milliers d’immigrés, russes en particulier, qui parleront l’hébreu, auront étudié dans les écoles israéliennes, et pourront choisir d’être chrétiens mais ne voudront pas être des chrétiens comme les chrétiens palestiniens » créant, selon lui, « une nouvelle façon d’être chrétien en Israël ». Un problème devant lequel l’Eglise catholique se trouve mal préparée, estime le custode qui craint une emprise des sectes.
Lundi dernier, ce sont des associations de jeunes qui ont témoigné au cours de cette série de rencontres, parlant de leur présence et de leurs projets en Terre Sainte : une réalité pas toujours visible et pourtant porteuse, chaque année, d’un flot de jeunes auprès des communautés chrétiennes d’Israël et des territoires palestiniens pour une expérience in loco.
Un contact direct entre les jeunes de l’Eglise universelle et l’Eglise de Terre Sainte auquel tient particulièrement cette dernière, comme l’a expliqué Mgr Giacinto Boutros Marcuzzo, évêque auxiliaire de Jérusalem des latins, soulignant que c’est précisément « dans le secteur de la pastorale des jeunes que la communion entre les Eglises est le plus vécue ».
Chiara Santomiero