ROME, Vendredi 20 août 2010 (ZENIT.org) – L’archevêque émérite de Hanoi, Mgr Joseph Ngô Quang Kiêt est de retour au Vietnam depuis le 6 août 2010, rapporte Eglises d’Asie (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris.
La nouvelle a d’abord été annoncée par plusieurs sites en langue vietnamienne (1). Le 9 août, l’information était confirmée par le service d’information de la Conférence épiscopale (2). L’ancien archevêque de la capitale est arrivé à Hanoi dans l’après-midi du 6 août et s’est rendu directement en taxi au monastère cistercien de Châu Son, dans le diocèse de Phat Diêm, lieu où il a l’habitude de venir se reposer. Il s’était déjà retiré en cet endroit après la nomination de l’archevêque coadjuteur de Hanoi.
Dès que la nouvelle du retour de l’ancien archevêque a été connue, des groupes de fidèles de Hanoi se sont rendus au monastère pour lui rendre visite. Resté très discret les premiers jours, Mgr Kiêt a accueilli le 9 août, Mgr Pierre Nguyên Van Nhon, actuel archevêque de Hanoi qui était accompagné de son évêque auxiliaire et d’un groupe de prêtres de l’archidiocèse. La rencontre a été chaleureuse. Les propos tenus rapportés par le communiqué publié à cette occasion (3) laissent entendre que l’archevêque émérite s’installe au monastère pour un séjour de longue durée. Il a déclaré qu’au cours de ces deux derniers mois passés aux Etats Unis, plus précisément au Grand séminaire de Boston, sa santé s’était progressivement rétablie. Elle serait aujourd’hui tout à fait satisfaisante.
Ce retour est tout à fait inattendu. Son éventualité n’avait été évoquée dans aucun des commentaires pourtant très nombreux concernant sa démission et son départ hors du pays, pas plus que dans les suppositions avancées au sujet de sa future carrière. Sa rentrée au pays s’inscrit d’ailleurs dans une succession d’événements inopinés qui ont quelque peu dérouté les catholiques ces derniers temps. Son départ à Rome au mois de mars dernier avait surpris. Après un séjour de quelques semaines consacrées à se soigner et sans doute, à mettre au point les modalités concrètes de sa démission, il était soudainement revenu à la capitale le 7 avril 2010. Peu de temps après, le Saint Siège annonçait la nomination à Hanoï d’un archevêque coadjuteur avec droit de succession, Mgr Pierre Nguyen Van Nhon, actuel président de la Conférence épiscopale. Mgr Kiêt était présent à son intronisation le 7 mai, à la cathédrale de Hanoi. Dans la nuit du 12 au 13 mai, l’archevêque prenait l’avion pour une destination inconnue alors que dans l’après-midi, le Saint Siège annonçait officiellement que sa démission était acceptée. L’émotion provoquée par cette décision a été très grande dans l’archidiocèse de Hanoi comme dans l’Eglise du Vietnam toute entière. L’avenir risque peut-être de nous réserver des surprises supplémentaires. Selon des confidences recueillies par un quotidien californien de langue vietnamienne, Nguoi Viêt (3), auprès du frère cadet de l’archevêque, celui-ci, avant son retour, lui a rendu visite à Houston où il réside. L’archevêque lui a confié son désir de vivre au Vietnam et son intention de se retirer dans le monastère cistercien de Châu Son, non comme membre de la communauté mais comme hôte.
D’autres mystères subsistent encore au sujet de Mgr Kiêt, en particulier l’attitude qui sera adoptée à son égard par les autorités civiles. Celles-ci avaient été très brutales à son égard et avaient même demandé à plusieurs reprises qu’il soit écarté de son poste d’archevêque de la capitale. Ce retour sera sans doute l’occasion de tester les intentions actuelles du gouvernement à son endroit. Pour le moment, la presse officielle garde le plus complet silence sur cette affaire. Selon certaines sources non confirmées officiellement (4), au cours des récentes négociations entre le St siège et le Vietnam qui ont eu lieu à Rome le 23 et 24 juin dernier, la partie vietnamienne aurait demandé au Saint Siège de ne pas autoriser l’archevêque démissionnaire à revenir au Vietnam. Les représentants romains auraient répondu que, Mgr Kiêt n’étant pas dépouillé de ses droits civiques, la mesure demandée constituerait une violation des droits de l’homme et de la législation vietnamienne.
(1) http://vietcatholic.net/News/Html/82685.htm
(3) http://www.nguoi-viet.com/absolutenm/anmviewer.asp?a=116996&z=2
© Les dépêches d’Eglises d’Asie peuvent être reproduites, intégralement comme partiellement, à la seule condition de citer la source.