ROME, Jeudi 8 juillet 2010 (ZENIT.org) - Mgr Julius Jia Zhiguo, évêque « clandestin » de Zhengding, a été libéré, annonce aujourd'hui « Eglises d'Asie » (EDA), l'agence des Missions étrangères de Paris (MEP) dans cette dépêche.
Eglises d'Asie, 8 juillet 2010 - Un communiqué en date du 7 juillet de la Fondation du cardinal Kung, sise aux Etats-Unis, informe de la libération le même jour à Shijiazhuang, dans la province du Hebei, de Mgr Julius Jia Zhiguo, évêque « clandestin » du diocèse de Zhengding. Agé de 75 ans, Mgr Jia Zhiguo avait été arrêté par la police le 30 mars 2009, au moment même où, à Rome, la Commission pour l'Eglise catholique en Chine, mise en place par le Saint-Siège, se réunissait au Vatican. A l'époque, le Saint-Siège avait réagi à l'arrestation de l'évêque, exprimant « la douleur profonde » ressentie par les membres de la Commission à l'annonce de la nouvelle (1).
Mgr Jia Zhiguo est un évêque « clandestin » dans la mesure où il refuse de s'affilier à l'Association patriotique des catholiques chinois et estime que la Conférence des évêques « officiels » ne peut prétendre à agir comme telle tant que les autorités gouvernementales exerceront sur elle leur contrôle.
Les arrestations de Mgr Jia Zhiguo par la police sont régulières et fréquentes. Depuis janvier 2004, on en recense treize. La dernière en date, celle du 30 mars 2009, est à classer parmi celles qui se sont traduites par une longue période de détention au secret : durant quinze mois, l'évêque n'a pu donner de ses nouvelles, malgré les multiples démarches entreprises par sa famille.
En l'absence de toute information de la part des autorités, on ne peut que supputer les causes tant de l'arrestation du 30 mars 2009 que de la libération du 7 juillet 2010. Depuis la publication de la Lettre aux catholiques chinois de 2007, dans laquelle le pape Benoît XVI appelait à l'unité de l'Eglise en Chine, Mgr Jia Zhiguo s'appliquait à faire avancer la réconciliation entre « officiels » et « clandestins » dans son diocèse. Un accord aurait été conclu entre Mgr Jia Zhiguo et Mgr Paul Jiang Taoran, évêque « officiel » de Shijiazhuang, diocèse dont les limites recoupent celles du diocèse de Zhengding. Mgr Jiang, acceptant de considérer Mgr Jia comme l'ordinaire du diocèse, aurait accepté de se placer dans la situation d'un évêque en retraite, sans juridiction ni charge pastorale. Les deux hommes étant âgés, ils auraient conclu à la nécessité de procéder à l'élection d'un successeur commun. Ce serait cet accord, passé en dehors du contrôle des autorités chinoises, qui aurait motivé l'arrestation, le 30 mars 2009, de Mgr Jia.
Dès sa libération, le 7 juillet, Mgr Jia Zhiguo a déclaré, devant des représentants de la Sécurité publique et des Affaires religieuses, qu'il ne reconnaissait pas de légitimité à l'Association patriotique et à la Conférence des évêques « officiels ». Le soir même de sa libération, de retour dans son église de Wuqiu, village proche de Shijiazhuang, il a célébré la messe pour les fidèles qui s'y étaient rassemblés. Paraissant en bonne forme, mais amaigri toutefois, Mgr Jia Zhiguo ne semble pas faire l'objet, depuis sa remise en liberté, d'une surveillance policière visible, comme cela était le cas avant son arrestation en 2009.
Parmi les membres du clergé chinois toujours en détention figurent deux autres évêques du Hebei : Mgr James Su Zhemin, évêque « clandestin » de Baoding, et Mgr Cosmas Shi Enxiang, évêque « clandestin » de Yixian, arrêtés respectivement en 1997 et 2001 et dont on est sans nouvelle depuis.
(1) Voir EDA 505
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