ROME, Mercredi 7 juillet 2010 (ZENIT.org) – Les deux CD-ROMs qui auraient été envoyés à l’archevêché de Malines-Bruxelles par un tiers « bien connu de la presse » sur l’affaire Julie et Mélissa, « ont également été envoyés, durant l’affaire Dutroux, à des journalistes judiciaires, des politiciens et d’autres personnalités du pays », et « il ne s’agirait donc aucunement d’une « trouvaille unique » », explique une mise au point des évêques belges.
Mais surtout les évêques souhaiteraient « collaborer correctement avec la Justice » en répondant aux questions des enquêteurs, « plutôt qu’en réagissant à des articles de presse ».
Rappelons que l’ « affaire Dutroux » est une affaire criminelle qui a profondément secoué la Belgique dans les années 1990. Le principal protagoniste de cette affaire, Marc Dutroux, était, entre autres, accusé de viol et de meurtre sur des enfants et de jeunes adolescentes, ainsi que d’activités communément associées à la pédophilie, et fut condamné pour ces faits. Julie et Mélissa furent deux de ses victimes.
Voici le communiqué des évêques belges en réaction à l’article paru mardi 6 juillet dans le quotidien flamand « Het Laatste Nieuws » :
Ce mardi 6 juillet, un article du quotidien « Het Laatste Nieuws » fit grand cas de découvertes lors des perquisitions du 24 juin à l’Archevêché de Malines. D’après cet article, le parquet de Bruxelles y aurait trouvé des documents uniquement destinés à la Justice et non à l’Eglise. Il s’agirait de rapports de magistrats, ainsi que de larges pans du dossier judiciaire de Julie et Melissa.
Le Service de presse des Evêques a immédiatement réagi avec étonnement, ne sachant pas sur quels éléments se basaient ces informations. Me Fernand Keuleneer, avocat de l’Archevêché, a fait parvenir le même jour, un courrier à la Justice avec des questions bien précises: « L’information parue dans « Het Laatste Nieuws » provient-elle de personnes en charge de l’instruction? Si oui, pourquoi ces données ont-elles été rendues publiques ? Cette information est-elle correcte ? Si oui, les documents mentionnés dans cet article furent-ils trouvés dans les archives (nous n’avons pas reçu l’inventaire des documents en possession de la Justice) ? Dans ce cas, avez-vous une idée de la personne dont émanaient ces documents et comment ils se sont retrouvés dans les archives? » Jusqu’à présent, aucune réponse ne fut donnée à ce courrier, quant au contenu de ces questions.
Suite au manque d’information, l’Archevêché en est réduit à communiquer sur base des informations dont il dispose. D’après une recherche en interne, il s’agirait, non de dossiers sous forme papier, mais de deux CD-ROMs qui auraient été envoyés par un tiers bien connu de la presse et de l’Archevêché. Comme le mentionne la presse d’aujourd’hui, ces CD-ROMs furent également envoyés, durant l’affaire Dutroux, à des journalistes judiciaires, des politiciens et d’autres personnalités du pays. Il ne s’agirait donc aucunement d’une « trouvaille unique ».
Il serait vraiment regrettable qu’une « information » qui tombe sous le secret professionnel et sous celui de l’instruction, ait été volontairement communiquée à la presse par des personnes mêlées à l’enquête, en vue de créer la sensation. Ceci ne contribuerait pas à la sérénité de l’enquête. Les évêques de Belgique désirent collaborer correctement avec la Justice. Ils souhaitent y contribuer en répondant aux questions des enquêteurs, plutôt qu’en réagissant à des articles de presse.
Me Fernand Keuleneer, Avocat de l’Archevêché et Eric de Beukelaer, Porte-parole des Evêques, ont répondu aux questions de la presse ce mercredi 7 juillet à 14h30, au Centre Interdiocésain de Bruxelles.