ROME, Dimanche 4 juillet 2010 (ZENIT.org) - Le pape Benoît XVI encourage les prêtres à aider les fidèles à retrouver « le sens du péché et du pardon de Dieu » pour faire l'expérience d'une joie surabondante.

Benoît XVI s'est rendu ce matin en visite pastorale à Sulmona, petite ville située dans les Abbruzes, non loin de L'Aquila, en Italie, et dévastée par le tremblement de terre du 6 avril 2009. Le pape effectuait cette visite à l'occasion de l'Année jubilaire convoquée par l'évêque du lieu, Mgr Angelo Spina, pour le 800ème anniversaire de la naissance de Pietro Angelerio, devenu Célestin V. Avant de devenir pape, Pietro Angelerio vécut en ermite sur le Mont Morrone près de Sulmona. Il fut pour cette raison également appelé « Pietro da Morrone ». L'Année jubilaire se terminera le 29 août.

Le pape a célébré la messe sur la place Garibaldi, à Sulmona. Dans son homélie il a souligné le sens de la croix en rappelant que la croix était « au centre » de la vie du pape Célestin V.

« Elle lui a donné la force d'affronter les dures pénitences et les moments les plus difficiles », a commenté Benoît XVI.

« Il a toujours été conscient du fait que de la croix vient le salut », a-t-il ajouté.

« La Croix a aussi donné à saint Pierre Célestin une claire conscience du péché, toujours accompagnée par une conscience aussi claire de l'infinie miséricorde de Dieu envers ses créatures. En voyant les bras du Dieu crucifié, grands ouverts, il s'est senti porté sur l'océan infini de l'amour de Dieu », a affirmé le pape.

« Comme prêtre, il a fait l'expérience de la beauté d'être administrateur de cette miséricorde en remettant le péché aux pécheurs », a-t-il ajouté.

Benoît XVI a expliqué que quand Célestin V fut élu pape « il voulut accorder une indulgence particulière ».

Après le tremblement de terre de 2009, la bulle pontificale de Célestin V dite « du Pardon », de 1294, par laquelle il avait attaché une indulgence plénière au pèlerinage de Collemaggio, chaque année les 28 et 29 août, a été retrouvée, sous les décombres de la basilique Notre-Dame du Collemaggio, à L'Aquila. On y a également retrouvé la dépouille, intacte, de saint Célestin.

« Je voudrais exhorter les prêtres - a poursuivi Benoît XVI dans son homélie - à être des témoins clairs et crédibles de la bonne nouvelle de la réconciliation avec Dieu, en aidant l'homme d'aujourd'hui à retrouver le sens du péché et du pardon de Dieu, pour faire l'expérience de cette joie surabondante dont parle le prophète Isaïe (Is 66, 10-14) ».

Même s'il menait une vie d'ermite, a commenté le pape, saint Pierre Célestin n'était « pas fermé sur lui-même », mais « il était était animé par la passion de porter la bonne nouvelle de l'Evangile à ses frères ».

« Le secret de sa fécondité pastorale était justement dans le fait de 'demeurer' avec le Seigneur, dans la prière », a-t-il ajouté.

Benoît XVI a expliqué que c'est seulement après avoir invité ses disciples à prier que Jésus définit leurs « engagements essentiels », qui sont « l'annonce sereine, claire et courageuse du message évangélique, même dans les moments de persécution - sans céder ni à la fascination de la mode, ni à celle de la violence ou de l'imposition ; le détachement des préoccupations pour les choses - l'argent et le vêtement - en s'abandonnant à la Providence du Père ; l'attention et le soin en particulier envers les malades dans le corps et l'esprit ».

Le pape a conclu que ce sont aussi « les caractéristiques du pontificat bref et empreint de souffrance de Célestin V », sans entrer dans les détails.

Les projets de Célestin V furent contrecarrés et ses efforts rendus vains par ses opposants. La souffrance et la déception le conduisirent à « renoncer » au pontificat. Il fut éloigné et assigné à résidence par son successeur, par crainte peut-être qu'il ne revienne sur sa décision.

Gisèle Plantec