ROME, Vendredi 11 juin 2009 (ZENIT.org) – Le Saint-Siège plaide à l’ONU pour « l’accès universel aux médicaments », alors que presque 2 milliards de personnes n’ont pas encore accès aux médicaments essentiels.
C’est ce qu’a demandé l’archevêque Silvano M. Tomasi, observateur permanent du Saint Siège au Bureau des Nations Unies et des Institutions spécialisées à Genève, dans son intervention prononcée le 8 juin, au cours du débat général sur les 3 points de la 14e session du Conseil des Droits de l’Homme. Fides fait le point.
Mgr Tomasi s’est arrêté en particulier sur la nécessité de garantir l’accès universel aux médicaments et aux instruments de diagnostiques pour toutes les personnes. L’archevêque a souligné que d’après les informations provenant de ces réalités, de ceux qui œuvrent sur le territoire au milieu des communautés les plus pauvres, les plus isolées et marginales, il apparaît que les droits décrits dans les instruments internationaux « sont loin d’être garantis ».
Un des principaux obstacles à la réalisation de ces droits est constitué par le « manque d’accès aux médicaments à des prix accessibles et aux instruments de diagnostiques » a souligné encore Mgr Tomasi, qui a poursuivi en rappelant que « les maladies de la pauvreté » représentent encore 50% de la charge du malade dans les pays en voie de développement, presque dix fois supérieur à celui des pays développés ; plus de 100 millions de personnes chaque année tombent dans la pauvreté parce qu’elles doivent payer les soins sanitaires ; dans les pays en voie de développement, les patients paient les médicaments entre 50 et 90% ; presque 2 milliards de personnes manquent d’accès aux médicaments essentiels.
« Un groupe particulièrement privé de l’accès aux médicaments est celui des enfants – a affirmé Mgr Tomasi. Beaucoup de médicaments essentiels n’ont pas été produits dans des formules appropriées ou à des dosages spécifiques pour un usage pédiatrique. Cette situation peut avoir comme conséquence la tragique perte de la vie ou le développement de maladies chroniques entre les enfants nécessiteux. Des 2,1 millions d’enfants que l’on dénombre et qui sont affectés du VIH, à la fin de 2008, il y en avait 38% qui avaient reçu des médicaments antirétroviraux pour sauver la vie ».
L’Observateur permanent du Saint Siège s’est déclaré conscient de la complexité des aspects relatifs à la propriété intellectuelle en matière d’accès aux médicaments, toutefois il a sollicité le Conseil afin de renouveler son engagement « dans les efforts pour affirmer et protéger le droit à la santé, en garantissant un égal accès aux médicament essentiels ».
Mgr Tomasi a rappelé l’engagement de l’Eglise catholique dans le domaine de la santé : « L’Église catholique offre une importante contribution à l’assistance sanitaire dans le monde entier – à travers les Églises locales, les institutions religieuses et les initiatives privées, qui œuvrent sous leur propre responsabilité et dans le respect de la loi de chaque nation – avec 5 378 hôpitaux, 18 088 dispensaires et cliniques, 521 léproseries et 15 448 centres pour personnes âgées, malades chroniques et personnes handicapées ».