ROME, Mardi 27 avril 2010 (ZENIT.org) - L'assistance est due, au-delà de la loi, déclare Mgr Elio Sgreccia, président émérite de l'Académie pontificale pour la Vie, qui réagit au micro de Radio Vatican à un cas de survie - pendant 24 h - d'un fœtus avorté de 22 semaines et de 300 g. Le cas bouleverse l'opinion en Italie, le Vatican souligne les lacunes du droit en la matière, l'évêque souhaite un débat.

L'évêque de Rossano-Cariati, Mgr Santo Marcianò réagit dans un communiqué publié par L'Osservatore Romano du 28 avril 2010. L'archevêché déplore une « superficialité arbitraire » du personnel qui n'a pas tenté de secourir l'enfant.

Le fœtus a survécu à un cas d'avortement « thérapeutique » pratiqué à l'hôpital calabrais de Rossano. Mais il est décédé par manque d'oxygène. Médecins et infirmières ont reçu un avis d'ouverture d'enquête judiciaire par le Procureur de la République de Rossano pour vérifier si les dispositions de la loi 194 ont été violées.

En effet, samedi matin, une femme s'est présentée à l'hôpital « Nicola Giannattasio » de Rossano Calabro, dans la province de Cosenza pour une interruption de grossesse à 22 semaines. La dernière échographie avait indiqué deux malformations au palais et à une lèvre du fœtus.

Les médecins ont pratiqué l'avortement et le fœtus expulsé a été déposé dans un drap et placé dans un conteneur en attendant qu'il meure. Mais il a continué à respirer. La loi italienne ne prévoit pas ce cas, personne n'est tenu ni de vérifier son état ni de le secourir.

Quelques heures plus tard, quelqu'un remarque des mouvements dans le conteneur, et va confier cela en confession à l'aumônier de l'hôpital.

C'est dimanche matin que don Antonio Martello va vérifier en personne : 24 h après l'avortement, l'enfant vit encore mais mourra peu après.

Les enquêteurs veulent établir qui était responsable de constater le décès et vérifier s'il s'agit d'un cas d'abandon thérapeutique.

Pour l'évêque, ce cas doit « conduire la société civile à réfléchir sur le caractère dramatique de l'avortement, en tant que suppression d'un être humain, et dans ce cas, le caractère illicite de la définition « thérapeutique ». En fait, il ne constitue pas un « soin » mais renforce la mentalité eugéniste qui se répand, et qui non seulement augmente le recours à l'avortement, mais pose de sérieuses questions sur le présumé bénéfice pour la santé de la femme et sur la signification naturelle de la maternité. Il nous invite aussi à considérer avec quelle facilité on traite de façon inhumaine une personne gravement malformée et simplement pas désirée ».


Mgr Marcianò espère que ce cas ouvrira un débat sérieux et fécond et « conduira chacun à collaborer afin que la valeur de la vie de toute personne humaine soit reconnue comme le fondement d'une société civile et juste ».

Pour sa part, Mgr Elio Sgreccia souligne les limites d'une loi qui ne prévoit l'intubation et la ventilation que pour des fœtus de 23 ou 24 semaines.

« Le médecin, dit-il, ne doit pas regarder la date mais le fait. Donc si le fœtus avorté, volontairement ou accidentellement, est vivant, même si c'est à la limite de la survie, à la limite de la chronologie : il est en présence d'un fœtus qui, ou parce qu'il est vigoureux ou parce que les dates n'ont pas été bien calculées, s'en sort vivant, et il est obligé de le faire vivre. La loi doit clarifier cela, ou l'on doit même anticiper la date de la vitalité ».

Il ajoute : « L'évêque a bien fait d'appeler à une grande attention et une grande vigilance, parce que ce qui prévaut devant une vie humaine - en conscience et devant Dieu - c'est que c'est une vie qui naît et même déjà en dehors de l'utérus de sa mère, qui manifeste qu'elle peut vivre, et elle doit avoir tout le secours possible ».

Anita S. Bourdin