ROME, Mercredi 14 avril 2010 (ZENIT.org) – Chaque année près de 500.000 femmes perdent la vie lors d’un accouchement, dans presque tous dans les pays en voie de développement, a souligné l’Observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies, Mgr Celestino Migliore, dans un discours prononcé lundi dernier devant le Conseil Economique et Social des Nations Unies (ECOSOC).
« Les vies de ces mères, mais aussi celles de leurs enfants, finissent en tragédie », a-t-il déploré dans son discours devant la commission technique du Conseil chargée des questions liées à la population et au développement. Ainsi « la possibilité de survie de leurs enfants diminue tragiquement, provoquant une désintégration de leurs familles et un obstacle au développement local ».
« Mais, hélas, ces morts ne sont que la pointe de l’iceberg », a souligné Mgr Migliore. « On estime que pour chaque femme morte, la santé de 30 autres est menacée à long terme par l’apparition de problèmes comme la fistule obstétrique », une brèche de la filière pelvi-génitale, apparue après un long accouchement difficile et non traité. »
Les femmes qui présentent une fistule obstétricale souffrent d’ulcères et d’infections internes, de troubles sérieux au niveau des nerfs, d’incontinence permanente, en ressentent de la honte et font l’objet d’une discrimination sociale.
« Les dommages physiques provoqués par ces fistules entraînent une marginalisation et un isolement de ces femmes au plan familial et social », a déclaré Mgr Migliore. « Elles souffrent, se sentent humiliées et risquent un handicap permanent si elles ne sont pas traitées ».
« Dans le monde, 2 millions de femmes pauvres, jeunes et oubliées, vivraient avec ce problème, surtout en Afrique », a-t-il souligné.
Un problème évitable
Mgr Migliore a estimé d’autant plus « honteuse » la mort de ces mères et de ces enfants qu’ « elle est facile à prévenir et à traiter ».
« Les programmes centrés sur les services destinés à garantir la survie de la mère et de l’enfant lors d’un accouchement sont, hélas, sous-financés », a-t-il dénoncé.
Mgr Migliore a donc appelé les gouvernements à « poursuivre leurs efforts pour répondre aux besoins urgents des enfants dans le monde ».
« En 2008 », a-t-il rapporté, le paludisme a touché plus de 243 millions de personnes dont 800.000 en sont mortes ».
« De même que les infections respiratoires, les maladies digestives et celles dérivant d’une alimentation inappropriée, traitables et évitables, continuent d’être les causes principales de la mort des enfants dans les pays en voie de développement ».
« Les maladies éliminées depuis longtemps dans les pays développés continuent de frapper les enfants dans les pays pauvres. Il faut une solidarité globale, qui permette aux enfants d’avoir accès à l’assistance médicale et à l’alimentation dont ils ont besoin ».
« Dans tant de régions du monde, a déclaré Mgr Migliore, hôpitaux et cliniques catholiques sont en première ligne dans le domaine de l’assistance médicale de base, s’occupant surtout des plus marginalisés ».
Dans ce contexte, a rappelé l’observateur du Saint-Siège, l’engagement de l’Eglise à « fournir une assistance ou autres services à tous ceux que la société laisse de côté, est trop difficile ou trop dangereux ».