ROME, Mardi 13 avril 2010 (ZENIT.org) - Le voyage de Benoît XVI à Malte, samedi et dimanche prochain, à l'occasion du 1950e anniversaire du naufrage de S. Paul, sera l'occasion d'un plaidoyer pour les immigrés d'aujourd'hui, indique en substance le P. Lombardi.
Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège a tenu un point de presse en fin de matinée, ce 13 avril, à propos du voyage de Benoît XVI.
Le P. Lombardi a tout d'abord rappelé l'occasion de ce voyage : le 1950e anniversaire du naufrage de saint Paul à Malte, après 14 jours de tempête et de dérive en Méditerranée. Il a lu des extraits des chapitres des Actes des Apôtres (ch. 27-28) qui abondent en détails sur ce naufrage et l'hospitalité des Maltais.
Sur les quelque 400.000 habitants de Malte (catholiques à plus de 90 %), le P. Lombardi rappellequ'il y a environ 13.000 immigrés. Ce sera, souligne le P. Lombardi « un thème important du voyage ».
On sait aussi que la Méditerranée est le lieu d'un trafic d'êtres humains en provenance du Moyen Orient ou d'Afrique vers les côtes des pays occidentaux, mais qu'ils n'ont pas tous le sort de Paul et des 276 passagers arrivés sains et saufs sur l'île : beaucoup périssent en mer, d'autres sont refoulés.
Des jeunes immigrés de Malte participeront notamment à la rencontre du pape avec les jeunes, dimanche, à 17 h 15, sur le Grand Port de La Valette. Le pape y arrivera en bateau - sur un catamaran -, entouré de jeunes, et il sera suivi par un bateau mis à la disposition de la presse. L'esplanade peut accueillir quelque 10.000 personnes.
Plus tôt dans la journée, le pape aura rencontré 250 missionnaires maltais, à l'église Saint-Paul de Rabat : l'île a en effet une forte tradition de mission.
A l'occasion de cette rencontre avec la presse, le P. Lombardi a rappelé la « disponibilité » exprimée par Benoît XVI de « rencontrer des victimes » de prêtres pédophiles : le pape « l'a fait et le fera ».
Mais il a aussi rappelé que les rencontres de Washington et de Sydney ont fait l'objet d'un communiqué à la presse seulement après-coup, de façon à préserver le caractère de « recueillement », de « discrétion » nécessaire. Une telle rencontre ne peut avoir lieu « sous la pression des media ». Elle doit permettre « l'écoute et la communication personnelle ».
Il a fait observer que le voyage à Malte serait « bref » et « intense » et n'a donc ni démenti ni confirmé qu'une telle rencontre serait possible : pour le moment, elle n'est pas au programme.
Les évêques de Malte ont publié, lundi 12 avril, lors d'une conférence de presse, des données quant aux abus répertoriés à Malte : 45 affaires sont venues à la lumière ces 11 dernières années 13 ont été jusqu'ici retenues par la commission ad hoc, 13 autres sont en cours d'examen et 19 ont été jugées « infondées ». Notons que plusieurs « cas » sont parfois attribués à un seul et même coupable.
Le cardinal secrétaire d'Etat Tarcisio Bertone a quant à lui annoncé, lors de son voyage au Chili, d'autres mesures en préparation.
Enfin, le P. Lombardi a fait observer que les normes du droit canonique publiées hier ne sont pas nouvelles et qu'elles sont en place notamment depuis 2001, lorsque la compétence de ce type d'affaires a été confiée par Jean-Paul II à la Congrégation romaine pour la doctrine de la foi.
Et quant à la gestion de ces affaires douloureuses, il a confié : « Je ne me sens pas du tout assiégé ». Il a souligné que les réponses viennent, - comme la publication hier, des normes - aussi grâce au « dialogue » qu'il a avec la presse.
Anita S. Bourdin