ROME, Lundi 12 avril 2010 (ZENIT.org) – Les élections au Soudan doivent contribuer à une paix stable et promouvoir le développement du pays, affirme la Caritas. De nouvelles violences, souligne l’organisation dans un communiqué, « retarderaient le processus de paix, menaçant les programmes d’aide, et mettraient des millions de personnes en danger de pauvreté et de mort ».
Les élections en cours depuis dimanche au Soudan et qui ont lieu jusqu’au 13 avril, sont les premières élections multipartites depuis 1986. Les observateurs internationaux craignent que les rivalités politiques ne se transforment en un conflit violent entre différents groupes ethniques. Certains partis ont déjà appelé au boycottage du scrutin et le climat est très tendu, surtout dans le sud du pays.
Un retour à la guerre, souligne la Caritas, « aurait des conséquences terribles, surtout pour les enfants et les personnes déplacés, déjà affaiblis par des années de conflit et la pauvreté ».
Selon le père Pierre Cibambo, responsable des relations de Caritas Internationalis en Afrique, ces élections doivent constituer « une nouvelle étape vers une paix stable et promouvoir le développement au Soudan ».
« Les élections doivent être libres, justes et transparentes et respecter les dispositions de l’accord de paix global », a-t-il déclaré insistant sur le fait qu’« aucune partie ne doit avoir recours à la violence ».
En 2005, un accord de paix global a mis fin à plusieurs décennies de guerre entre le nord et le sud du pays, mais « il faut poursuivre les efforts pour assurer la paix et une vie digne à tous les Soudanais », rappelle la Caritas qui souligne dans son communiqué que « le pays compte toujours au moins 2,7 millions de personnes déplacés qu’il s’agit de réintégrer dans la société ».
Le Sud Soudan a subi une crise alimentaire majeure en 2009. Un enfant sur deux y souffre de malnutrition.
La Caritas est présente dans tout le Soudan. Au Darfour, elle aide près de 350.000 personnes, dont 240 000 ayant perdu leur foyer, dans les domaines de la santé et de l’alimentation, le développement de moyens d’existence durables et la promotion de la coexistence pacifique.
La Caritas soutient également 58.000 réfugiés soudanais qui vivent depuis plusieurs années dans des camps à l’est du Tchad.
Au Sud Soudan, la Caritas apporte une aide alimentaire et des semences à 35 000 personnes jusqu’à la récolte de 2010, en particulier à Ezo, Tombura et Nagero, des régions considérées trop dangereuses ou difficiles d’accès par la plupart des autres organisations humanitaires.