ROME, Mardi 9 mars 2010 (ZENIT.org) - Des nanoproduits non étiquetés sont aujourd'hui sur le marché : « Gènéthique », la synthèse de presse de la Fondation Jérôme Lejeune rend compte de ce dossier du « Figaro magazine ».
Le Figaro magazine consacre quelques pages aux applications permises par les nanosciences. Les « nanotechnologies » concernent les outils permettant aux scientifiques d'observer et de manipuler l'infiniment petit. Le « nanomonde » désigne les particules que les nanotechnologies permettent d'exploiter. Ces particules, à l'échelle nanométrique, échappent « aux lois de la physique classique (telles que la gravité ou la vitesse de déplacement proportionnelle à l'énergie déployée) pour répondre à celles de la physique quantique, encore largement méconnues, mais fort utiles dans de nombreux domaines ». Il devient ainsi possible de « s'en servir pour bombarder littéralement une tumeur cancéreuse, sans rien abîmer autour. Ou pour fabriquer un cadre de vélo cent fois plus solide et six fois plus léger qu'en acier ».
Les nanosciences trouvent des applications dans de nombreux domaines : informatique, textile, automobile, cosmétique, produit d'entretien, accessoire de sport. Dans le domaine de la santé, elles ouvrent de nombreuses perspectives qui en sont encore au stade expérimental. Entre autres pistes explorées par les biologistes se trouvent : l' « élaboration de systèmes de diagnostics extrêmement rapides et peu coûteux (minilabos, puces, kits personnels) »; des « médicaments intelligents transportés jusqu'à leur cible par des particules, sans effets secondaires sur des organes non visés ni dissolution prématurée » ; la « reconstruction de tissus endommagés ou détruits » ; une « nouvelle technique antirejet où les greffes s'effectueront par cellules encapsulées dans des membranes nanoporeuses », ou la construction de nanorobots « pour explorer l'intérieur du corps ou l'opérer sans scalpel ». Ces nanorobots « seraient assez petits pour soigner un embryon... ou modifier son devenir ».
Les experts reconnaissent que les manipulations nanométriques ne sont pas exemptes de danger, et qu'elles doivent faire l'objet d'études toxicologiques afin d'en cerner les risques pour la santé et l'environnement. Cela suscite des inquiétudes explique Georgia Miller, coordonatrice du projet nanotechnologies des Amis de la terre : « L'industrie alimentaire et agricole a investi des milliards de dollars dans la recherche en nanotechnologies. Résultat, des nanoproduits non étiquetés sont aujourd'hui sur le marché. Pourtant, presque aucun argent public n'est dépensé pour étudier les conséquences à long terme de la manipulation de nos produits alimentaires ».
Source : Le Figaro magazine (Véronique Grousset, Christophe Doré) 06/03/10