ROME, Vendredi 20 novembre 2009 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI a rappelé ce vendredi que l’humanité souffre d’une « surdité de l’esprit », que Jésus peut guérir en montrant sa « compassion profonde pour l’homme », comme il l’a fait pour le sourd muet de l’Evangile.
« Avec sa manière d’agir qui révèle l’amour de Dieu le Père, Jésus ne guérit pas seulement la surdité physique, mais montre qu’il existe une autre forme de surdité dont l’humanité doit guérir, ou plus exactement dont elle doit être sauvée : c’est la surdité de l’esprit, qui élève des barrières toujours plus hautes à la voix de Dieu et du prochain, notamment au cri des derniers et des personnes souffrantes, appelant à l’aide, et enferme l’homme dans un égoïsme profond et destructeur », a affirmé Benoît XVI dans son discours aux participants à la Conférence internationale organisée par le Conseil pontifical pour la pastorale des services de la santé qui avait pour thème « Effata ! La personne sourde dans la vie de l’Eglise ». La Conférence s’est déroulée à Rome du 19 au 21 novembre.
« Nous pouvons voir dans ce ‘signe’, l’ardent désir de Jésus de vaincre dans l’homme la solitude et le manque de communication suscitées par l’égoïsme, pour donner une nouvelle forme à une ‘nouvelle humanité’, l’humanité de l’écoute et de la parole, du dialogue, de la communication, de la communion, de la communion avec Dieu. Une ‘humanité bonne’ comme toute la création de Dieu est bonne ; une humanité sans discrimination, sans exclusion … afin que le monde soit véritablement et pour tous le lieu d’une réelle fraternité’… », a-t-il rappelé en citant son discours du 6 septembre dernier à Viterbe en Italie.
Reprenant le passage de l’Evangile de Marc sur la guérison du sourd muet, Benoît XVI a décrit l’attitude de Jésus envers les personnes sourdes.
« Les gestes de Jésus sont remplis d’attention et pleins d’amour et expriment une compassion profonde pour l’homme qui se trouve devant lui : il lui manifeste son intérêt concret, il le prend à part hors de la confusion de la foule, il lui fait sentir sa proximité et sa compréhension à travers certains gestes remplis de signification. Il lui met ses doigts dans les oreilles et avec sa salive lui touche la langue. Il l’invite ensuite à tourner, avec Lui, son regard intérieur, celui du cœur, vers le père céleste », a-t-il expliqué.
Le pape a rappelé que l’Eglise s’est toujours engagée aux côtés des personnes sourdes. Il a notamment fait remarquer que « les premières écoles pour l’instruction et la formation religieuses de ces frères et soeurs sont nées en Europe au XVIIIe siècle ».
Reconnaissant que beaucoup a été fait pour offrir aux personnes sourdes « non seulement une formation, mais également une assistance intégrale pour qu’elles puissent se réaliser pleinement », Benoît XVI a toutefois souligné qu’on « ne peut oublier la situation grave dans laquelle elles vivent encore aujourd’hui dans les pays en voie de développement, aussi bien par manque de politiques et de lois adaptées, qu’en raison de la difficulté d’accéder aux soins de santé de base », la surdité étant, en effet, « souvent une conséquence de maladies que l’on pourrait soigner facilement ».
Le pape a lancé un appel « aux autorités politiques et civiles, ainsi qu’aux organismes internationaux, afin qu’ils offrent le soutien nécessaire pour promouvoir, également dans ces pays, le respect nécessaire de la dignité et des droits des personnes sourdes ».
Benoît XVI a conclu en se tournant vers les personnes sourdes et en leur confiant une mission : « Chers frères et soeurs atteints de surdité, vous n’êtes pas seulement destinataires de l’annonce du message évangélique mais nous en êtes, à plein titre, aussi annonciateurs, en vertu de votre Baptême, a-t-il dit. Vivez donc chaque jour en témoins du Seigneur dans les domaines de votre vie, en faisant connaître le Christ et son Evangile ».
« En cette année sacerdotale, priez aussi pour les vocations, afin que le Seigneur suscite de nombreux et bons ministres pour la croissance des communautés ecclésiales », a-t-il conclu.
Gisèle Plantec