ROME, Mercredi 18 novembre 2009 (ZENIT.org) - Le président de la conférence des évêques de France (CEF), le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, dénonce le risque d'eugénisme dans l'utilisation du « diagnostic pré-implantatoire ».

« Le Comité Consultatif National d'Ethique (CCNE) vient de rendre un avis (n°107) sur les questions éthiques liées au diagnostic anténatal. Cet avis ouvre la possibilité du dépistage de la trisomie 21 lors du diagnostic pré-implantatoire (DPI) », déplore le cardinal Vingt-Trois.

L'archevêque explique que « le DPI constitue une transgression éthique grave puisqu'il vise à éliminer des embryons non-conformes. Cette transgression a été acceptée par le législateur, en l'encadrant strictement pour la seule détection de maladies génétiques d'une « particulière gravité », reconnues incurables au moment du diagnostic ».

Or, cette fois, un pas nouveau est franchi, ce que dénonce le cardinal Vingt-Trois : « Le fait d'élargir cette recherche à la trisomie 21 constitue un pas supplémentaire vers une utilisation eugénique du DPI. Rien n'empêchera de l'étendre demain à la recherche d'autres affections, voire à la satisfaction de désirs personnels ».

« C'est un signal extrêmement négatif adressé aux personnes atteintes de la trisomie 21 et à leurs familles », fait observer le président de la CEF.

« Sans cacher les difficultés rencontrées par les personnes trisomiques, il faut rappeler qu'il ne s'agit pas d'une anomalie mortelle. Ne sommes-nous pas devant un refus insidieux de nos sociétés modernes de l'accueil des personnes handicapées ? », interroge l'archevêque de Paris.

« A l'approche de la révision des lois de bioéthique, l'avis du CCNE ne va pas sans inquiéter sur les risques de dérives eugéniques, risques soulignés à la fois par le rapport du Conseil d'Etat et par celui des Etats généraux de la bioéthique », constate le cardinal Vingt-Trois.