ROME, Vendredi 24 Juillet 2009 (ZENIT.org) – Sept fidèles de la paroisse de Tam Toa (ville de Dong Hoi, province de Quang Binh) ayant participé, le 20 juillet dernier, à la sévère confrontation entre la communauté catholique et les forces de l’ordre vont être traduits en justice, a annoncé Eglises d’Asie (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris.
Selon les journaux Sai Gon Giai Phong et Công An Nhân Dân du 23 juillet qui citent le vice-directeur de la Sécurité de la province de Quang Binh, ils seront inculpés de « constructions illégales », de « troubles à l’ordre public », d’opposition à des agents dans l’exercice de leurs fonctions, de jets de pierres contre la population locale, le tout en un lieu classé comme « vestige de crimes de guerre ».
Le terrain d’Eglise sur lequel les paroissiens de Tam Hoa édifiaient un bâtiment provisoire pour abriter les cérémonies religieuses supportait aussi les ruines de l’ancienne église (à savoir quatre murs et un clocher), détruite par un bombardement américain en 1968 au plus fort de la guerre. Ce lieu a été soigneusement conservé en l’état par les autorités publiques et faisait même partie de certains circuits touristiques centrés sur les souvenirs de la guerre du Vietnam. De ce fait, pendant longtemps, le culte catholique avait été interdit dans ces lieux.
Le journal saïgonnais donne la liste des personnes, hommes et femmes, traduites en justice. La plus jeune a 21 ans, le plus âgé 56 ans. Le même organe de presse officiel précise que les inculpés ne seraient pas tous de la région où a eu lieu la bagarre et auraient reconnu « leurs actions erronées ». Selon des déclarations recueillies, le 23 juillet, par la BBC (émission en langue vietnamienne), à cette date, les responsables de l’évêché de Vinh n’avaient pas encore été avertis officiellement de ces inculpations. Ces derniers ont également informé la radio britannique de la libération de plus de la moitié des 19 personnes arrêtées dans la matinée du 20 juillet. Le 23 juillet, il ne restait plus que sept fidèles en prison, sans doute les sept mis en examen. L’évêché de Vinh compte assurer de son mieux la défense des inculpés et leur procurera les services d’un avocat.
Dans une lettre envoyée, le 22 juillet, des Etats-Unis où il est en voyage, l’évêque de Vinh se déclare extrêmement peiné par les souffrances endurées par les paroissiens de Tam Toa blessés et arrêtés par la police. Il prie le Seigneur pour qu’ils gardent le courage jusqu’au bout. Par ailleurs, il affiche une confiance pleine et entière dans les responsables de l’évêché pendant son absence. Il est également convaincu de l’ardeur que sauront manifester à cette occasion les prêtres du diocèse et ses quelque 500 000 fidèles.
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