ROME, Vendredi 17 Juillet 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous une méditation proposée par Mgr Mauro Piacenza, secrétaire de la Congrégation pour le clergé, à l’occasion de l’année sacerdotale.
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Chers Confrères dans le Sacerdoce,
Les yeux et le coeur encore pleins de l’expérience spirituelle de l’ouverture de l’Année Sacerdotale, lors des Vêpres de la Solennité du Sacré-Coeur de Jésus, présidées dans la Basilique de Saint Pierre le 19 juin dernier par le Saint-Père Benoît XVI, c’est avec grand plaisir que je m’adresse à vous tous en ce « temps saint », que nous offre la Divine Providence.
Pendant toute l’année Sacerdotale, en parcourant les textes de la Liturgie d’ordination, vers le milieu de chaque mois, j’aurai la joie de proposer une brève réflexion jaillie du coeur et de l’amour pour le Sacerdoce catholique, qui j’espère pourra constituer une aide modeste pour notre méditation commune, et devenir une « compagnie chrétienne et sacerdotale» en cette Année : avec le Successeur de Pierre, nous voudrions tous que ce soit une année de profond « renouvellement spirituel ».
L’Eglise, dans sa sagesse maternelle, a toujours enseigné que le ministère naît de la rencontre de deux libertés : celle de Dieu et celle de l’homme. Si d’un côté nous devons toujours nous rappeler que « nul ne s’arroge à soi-même cette charge, [puisque] on y est appelé par Dieu » (Catéchisme Eglise Cath. 1578), de l’autre, évidemment, c’est toujours un « moi humain créé », avec sa propre histoire et son identité, avec ses qualités et même ses limites, qui répond à l’appel divin.
La traduction liturgique et sacramentelle de ce dialogue asymétrique et nécessaire entre la liberté divine qui appelle et la liberté humaine qui répond, se trouve dans les questions que chacun d’entre nous a entendu de la part de l’Evêque, au cours du Rite de son ordination, avant l’imposition des mains. Nous parcourrons de nouveau ensemble, dans les mois qui nous attendent, ce « dialogue d’amour et de liberté ».
Il nous a été demandé : « Voulez-vous exercer toute votre vie le ministère sacerdotal, en collaborant avec l’Evêque au service du Peuple de Dieu, sous la conduite de l’Esprit-Saint ? ». Nous avons répondu : « Oui, je le veux ».
Cette réponse, libre et consciente, se fonde donc sur un acte explicite de la volonté (« Voulez-vous exercer » – « je le veux ») qui, nous le savons bien, a besoin d’être continuellement éclairée par le jugement de la raison et soutenue par la liberté, pour ne pas devenir un volontarisme stérile, ou pire encore, pour ne pas changer au cours du temps, en devenant infidèle. L’acte de la volonté est stable par nature, puisque c’est un acte humain, dans lequel se manifestent les qualités fondamentales dont le Créateur nous a rendus participants.
Ensuite, l’engagement que nous avons assumé concerne « toute la vie », et il n’existe donc pas en fonction des enthousiasmes et des gratifications plus ou moins évidents, et encore moins des sentiments. Le sentiment a bien un rôle déterminant dans la connaissance de la vérité : à condition d’être placé à sa « juste place », comme une lentille, non seulement il n’entrave pas la connaissance, mais il la favorise. Toutefois il n’est qu’un facteur de la connaissance, et ne peut être celui déterminant.
Notre volonté a accepté d’exercer « le ministère sacerdotal », et non pas d’autres « professions » ! Avant tout, nous sommes appelés à être toujours prêtres, comme nous le rappellent les Saints, en chaque circonstance, en exerçant, avec notre être lui- même, ce ministère auquel nous avons été appelés. On ne fait pas le prêtre, on est prêtre !
Chers confrères, en cette Année Sacerdotale, renouvelons l’émotion de nous réveiller le matin en nous rappelant qui nous sommes, qui le Seigneur a voulu que nous soyons dans l’Eglise : pour Lui, pour Son peuple, pour notre salut éternel même !
Chacun d’entre nous est le membre d’un « organisme », appelé à collaborer pour indiquer, à différent titre, la Tête de ce Corps. Et ce, toujours « en collaborant avec l’Evêque », en obéissance au bien qu’Il désigne, et « sous la conduite de l’Esprit-Saint», c’est-à-dire dans la respiration d’une prière constante. Seul celui qui prie peut écouter la voix de l’Esprit. Comme l’a rappelé le Saint-Père dans l’Audience Générale du 1er Juillet dernier : « Celui qui prie n’a pas peur ; celui qui prie n’est jamais seul ; celui qui prie se sauve ! ».
Que la Bienheureuse Vierge Marie, Femme du « tout » et du « pour toujours », nous assiste et nous protège ! Bonne continuation de l’Année Sacerdotale !
Mgr Mauro Piacenza
Archev. tit de Vittoriana
Secrétaire de la Congrégation pour le clergé
Du Vatican, le 15 Juillet 2009