Lettre aux prêtres de Chine : le contexte

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La Commission pour l’Eglise catholique en Chine

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ROME, Mardi 17 novembre 2009 (ZENIT.org) – Dans une Lettre aux prêtres de l’Eglise catholique en Chine, le cardinal Bertone souligne l’importance de la réconciliation. « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris (MEP), rappelle le contexte de cette lettre.

« En dépit de difficultés persistantes, il ressort des informations qui parviennent de différentes régions de Chine [populaire] que des signes d’espérance existent », écrit le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, dans une lettre datée du 10 novembre dernier et rendue publique, le 16 novembre, en italien, en anglais et en chinois. Inscrite dans l’Année du prêtre, la lettre est adressée « à tous les prêtres de l’Eglise catholique en République populaire de Chine ». Le document réitère l’importance de la réconciliation au sein de la communauté catholique chinoise et de la conduite d’un dialogue constructif et respectueux avec les autorités chinoises « sans renoncer aux principes de la foi catholique ».

Bien que le Saint-Siège n’ait pas donné d’indications sur les raisons de la publication de cette lettre, on peut penser qu’elle est le fruit du travail de la Commission pour l’Eglise catholique en Chine, qui était réunie du 30 mars au 1er avril dernier à Rome afin d’étudier « des questions d’importance majeure relatives à la vie de l’Eglise en Chine ». A l’époque, l’arrestation par la police chinoise de l’évêque « clandestin » de Zhengding, Mgr Jia Zhiguo, avait amené le Saint-Siège à déplorer publiquement « les obstacles au climat de dialogue avec les autorités (chinoises) » que constituaient de telles arrestations (1), mais aucune information n’avait été publiée quant au travail lui-même de la Commission, destiné pourtant à « la formation des séminaristes et des personnes consacrées » et à « la formation permanente du clergé ».

Plus de six mois ont passé et, dans l’intervalle, le contexte a évolué. Dans le diocèse de Baoding, bastion catholique du Hebei, l’évêque coadjuteur du lieu, Mgr An Shuxin, a choisi de quitter la clandestinité pour exercer son ministère pastoral au grand jour ; il a de plus expliqué avoir accepté de rejoindre l’Association patriotique des catholiques chinois. Ce dernier point a amené, dans une démarché très inhabituelle, la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, chargée au Saint-Siège de suivre la vie des diocèses de l’Eglise en Chine, à publier un communiqué pour démentir être à l’origine des décisions prises par Mgr An Shuxin (2). Ces derniers temps, des informations ont fait état de l’incompréhension ressentie au sein de certaines communautés « clandestines » face à l’attitude supposée de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples ; d’autres se sont interrogé sur les chemins que devait prendre l’unité de l’Eglise catholique en Chine.

Dans sa lettre, le cardinal Bertone n’aborde bien entendu pas cette actualité toute récente mais, avec prudence, il apporte des éléments de réponses aux prêtres chinois. Deux ans seulement après la publication de la Lettre aux catholiques chinois du pape Benoît XVI, « il ne semble pas que le temps soit venu de tirer des conclusions définitives », écrit le secrétaire d’Etat. Citant le missionnaire jésuite Matteo Ricci, il ajoute : « Je crois qu’on peut dire que nous sommes encore dans le temps des semailles et non dans celui de la récolte. »

© EDA

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ZENIT Staff

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