ROME, Mercredi 1er Juillet 2009 (ZENIT.org) – Mgr Mgr Celestino Migliore, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU à New York, a dénoncé l’« individualisme » d’une « société où les gains économiques (…) sont réalisés aux dépens d’autrui ».
Le 26 juin, lors de la conférence sur la crise financière et économique mondiale et sur l’impact sur le développement, le prélat a invité « tous ceux qui travaillent dans les marchés internationaux » et « tous ceux qui exécutent une fonction publique » à « donner la priorité aux pays les plus pauvres » et à « adopter une approche éthique dans le domaine économique ».
En ce temps de crise, « ce n’est qu’en adoptant une approche similaire qu’il sera possible de réaliser une solidarité mondiale authentique », a-t-il ajouté.
« Nous ne devons pas oublier que ce sont les pauvres, dans les pays développés comme dans les pays en voie de développement, qui souffrent majoritairement et qui sont le moins capables de se défendre de l’impact de cette crise », a souligné Mgr Migliore. « La perte d’emploi chez les premiers et le manque d’accès à l’emploi, à la nourriture, à l’assistance sanitaire et aux structures éducatives chez les seconds sont une triste réalité du quotidien ».
« Pour le Saint-Siège, il y a en premier lieu un fort engagement moral pour affronter ces disparités sociales et économiques qui s’accentuent et qui minent la dignité fondamentale de nombreux habitants de la terre », a-t-il poursuivi. « En même temps, les institutions de l’Eglise dans le monde ont profité de cette conjoncture pour encourager de nouvelles structures de solidarité et pour souhaiter et encourager une nouvelle orientation des systèmes financiers et économiques nationaux et mondiaux vers des principes de justice, de solidarité et de subsidiarité ».
Dans son intervention, Mgr Migliore a souhaité, pour « prévenir la répétition de cette crise à l’avenir », une « transparence mondiale et le contrôle à tous les niveaux du système financier ».
« Nous soulignons qu’à la base de la crise économique actuelle, il y a une idéologie qui place l’individu et les désirs individuels au centre de toutes les décisions économiques », a-t-il aussi dénoncé.
Il a déploré « cette vision du monde » qui « a créé une société où les gains économiques et personnels, à court terme, sont réalisés aux dépens d’autrui et ont l’effet de produire un individualisme qui ne reconnaît pas les droits et les responsabilités partagés, nécessaires pour créer une société qui respecte la dignité de toutes les personnes ».
L’observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU a enfin cité Benoît XVI, insistant sur le « besoin fondamental d’un ‘sens fort de solidarité mondiale’ entre pays riches et pays pauvres pour affronter de manière efficace la lutte contre la pauvreté ». Il s’agit d’un « appel moral, fondé sur le bien commun pour tous les êtres humains », a-t-il conclu.
Marine Soreau
